LilleMobilisons-nous contre la Citadelle et ses soutiens !

Menacé de fermeture, le bar raciste de Verhassel peut compter sur le soutien des Identitaires lillois, qu’on vous présente ici. Du côté des antifascistes, un appel a été lancé pour un rassemblement aujourd’hui vendredi 25 février à 19h (Grand Place).

À Lille, le local d’extrême droite radicale la Citadelle, que le militant identitaire Aurélien Verhassel gère depuis huit ans, a été fermé par les services de la ville pour raison administrative. En effet, dans la soirée du 10 au 11 février dernier, un contrôle a été effectué sur les dizaines de personnes présentes, dont la plupart n’avait pas de cartes d’adhérent.
Quelques jours plus tard, Verhassel a pu venir pleurnicher en prime time dans le show de Cyril Hanouna : il lui a quand même été demandé s’il fallait être blanc pour pouvoir entrer à la Citadelle, ce à quoi il a répondu « non, pas forcément », mais qu’il fallait être un « patriote sincère », donc un bon Français. Or il avait déclaré il y a quelques années que « pour être français, il faut être de race blanche »... Faudrait savoir ce que tu dis, Aurélien !

Ce qu’on comprend nous, c’est que quand Verhassel dit « identitaire » il faut entendre « raciste ». D’ailleurs, vendredi prochain, le 24 février, une soirée était prévue à la Citadelle en l’honneur du député RN Grégoire de Fournas : ce dernier avait le 3 novembre dernier, en pleine séance à l’Assemblée nationale, demandé à un député noir de la Nupes de retourner en Afrique. Sans commentaire !
Si Verhassel peut compter sur les médias de Bolloré pour lui servir de tribune, il peut aussi compter sur ses petits camarades identitaires lillois pour le soutenir.

Les activités de l’ASMIP sont quasiment exclusivement au service de la Citadelle. Normal, les deux structures partagent la même adresse !

En effet, une certaine « Association de Soutien aux Mouvements identitaires et Patriotes (ASMIP) » a lancé un appel pour soutenir financièrement la Citadelle dans ses différentes démarches juridiques, dont plusieurs pour porter plainte pour diffamation, une pratique de plus en plus courante à l’extrême droite. L’ASMIP est une association créée en septembre 2020, mais dont on a entendu parler pour la première fois en décembre dernier à l’occasion d’une campagne qui était déjà en soutien à la Citadelle. L’association, qui est domiciliée à la même adresse que le bar de Verhassel, stipule dans ses statuts que l’un de ses objectifs est de "lutter contre le racisme, c’est-à-dire toutes discriminations, exclusions, restrictions ou préférences, injures, diffamations, provocations à la haine ou aux violences, à l’encontre d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de son appartenance ou de sa non-appartenance, réelle ou supposée, « à une ethnie, une nation, une race »." Bon, ben, on dirait que c’est plutôt raté !
L’ASMIP a en effet été créée par deux militants de Génération identitaire (mouvement qui a été dissout en mars 2021).
Le premier, Dimitri Biset, de Cambrai, est un militant actif mais discret qui participait aux maraudes de Nord Solidaire, une association présidée par Verhassel et dont Biset lui-même est le secrétaire et le trésorier.
Le second, qui se met davantage en avant, c’est Raphaël Brasseur, un entrepreneur à Wattignies, qu’on connaissait déjà mais sous le nom de Raphaël Mattei, lors de "Defend Europe" l’opération de communication anti-migrants au Col de l’Échelle dans les Hautes-Alpes en 2018. Raphaël Brasseur est le secrétaire et le trésorier de l’association "la Citadelle" qui gère le local.

Raphaël "Mattei" Brasseur à gauche au Col de l’Échelle en 2018, à droite prenant la pose avec un t-shirt de la Citadelle.

Brasseur est aussi très proche d’un certain Stanislas Auffrais, avec qui il part souvent en vacances : Brasseur était même témoin à son mariage "médiéval" en juin 2021.

Si Auffrais ne nous est pas connu, plusieurs de ses meilleurs amis étaient à Génération identitaire (GI) dans le Nord. Parmi ses « bons compagnons » comme il dit, on peut reconnaitre Cyril « Plumeau » Wayenburg, un membre actif de la Citadelle (on le voit dans le reportage d’Al Jazeera, "Génération Hate"), ou encore deux autres Identitaires qui étaient avec Brasseur dans les Alpes. Le premier, Jules de Montgolfier, très impliqué dans GI sur Lille, a été condamné pour l’invasion des locaux de SOS mediterranée en octobre 2022 (il a fait appel). Le second, Antonin Hérivaux, a lui été condamné pour l’occupation de la CAF de Bobigny en 2019. Que du beau monde !

Pour enfoncer le clou, signalons que pour son enterrement de vie de garçon, Stanislas Auffrais avait invité ses copains pour une partie de paintball. Et qui se trouvait là aussi ? Aurélien Verhassel, le patron de la Citadelle ! Le monde est petit, décidément.

Quant à la femme de Auffrais, Marie Desmazières, elle aussi est très proche de la Citadelle. Née en 1989, elle entre au Front National Jeune (FNJ) en mars 2015 [1], se présente la même année sous les couleurs frontistes aux élections départementales à Lille 4, et se retrouve chargée de mission du FNJ Lille Métropole. En 2015, elle est élue sur la liste FN aux élections régionales.

Entrée au Front National Jeune (FNJ) en mars 2015, Marie Desmazières est élue au conseil régional et participe au collectif Racine.

Aux élections législatives de 2017, Desmazières était la suppléante d’Eric Dillies, qu’on a vu s’amuser à la Citadelle accompagné de sa femme Sylvie Goddyn, alors députée FN au Parlement européen.

En 2017, le jour, Eric Dillies, accompagné de Marie Desmazières, tracte pour Marine Le Pen, la nuit, il va s’encanailler à la Citadelle.

Enseignante dans une école hors contrat de Croix, l’École-Collège du Blanc-Mesnil, qui se définit entre autre par un « rôle de transmission civilisationnelle afin d’enraciner nos élèves », Desmazières fut la responsable Nord du collectif Racine. Quand on demande à Desmazières de conseiller un livre dans une vidéo d’autopromotion du FNJ, elle propose Le Camp des Saints de Jean Raspail, une fiction xénophobe qui décrit une invasion de la France par des millions de migrants, entraînant bien entendu la chute de la civilisation occidentale. Elle aime aussi beaucoup Dominique Venner et la Nouvelle Droite.

Sur les réseaux sociaux, Desmazières recommande Dominique Venner, mais aussi le néo-droitier Jean-Yves Le Gallou.

Enfin, Desmazières est également la secrétaire et la trésorière d’une petite association identitaire, Identité Flandre, qui a pour but "de promouvoir les notions d’enracinement de localisé de défense du terroir des communautés locales et de leur traditions." Cette association est présidée par Mickaël Lefebvre, un autre militant de GI.
Mais quand, en 2017, un journaliste de Libération lui demande si elle est déjà allée à la Citadelle, Desmazières répond : « Est-ce que je suis obligée de répondre à cette question ? » Pas la peine, Marie, on peut le faire pour toi.
Desmazières y a en effet ses habitudes. Après le baptême catholique de leur deuxième enfant, elle et son mari Stanislas Auffrais l’ont amené à la Citadelle pour une cérémonie « inspirée des traditions de nos lointains ancêtres païens ».

Notons que depuis, si Desmazières semble avoir renoncé à son engagement au sein du RN [2], elle continue à appeler à fréquenter la Citadelle.

Elle signale sur les réseaux sociaux sa participation à une soirée organisée là-bas par le Cercle bourguignon, une petite organisation identitaire lilloise qui organise régulièrement des conférences.

Pour notre part, on vous propose plutôt de vous joindre au rassemblement pour demander la fermeture de la Citadelle, appelé par GTA NP2C ce vendredi 24 février à 19h Grand Place, dont vous trouverez l’appel ci-dessous.

La Horde

Cela fait huit ans que le local "La Citadelle" est le rendez-vous régulier de tout ce qui gravite autour d’une droite dure, qu’elle soit identitaire, nationaliste, fasciste, en tout impunité.
Le 24 Février, une fois de plus Aurélien Verhassel repousse les limites en organisant une soirée « qu’ils retournent en Afrique », propos tenus par Grégoire Fournas, député RN à l’assemblée nationale.
A l’heure où le gouvernement mène une offensive sucrant nos droits sociaux, les identitaires en profitent pour étaler leur haine. N’oublions pas que les défenseurs de cette réforme sont les mêmes qui banalisent les théories racistes, sexistes et homophobes de ces groupes d’extrême droite.
Martine Aubry s’est contenté d’un simple tweet demandant la fermeture de ce local identitaire qui, à ce jour, est toujours en activité. Ne laissons pas une nouvelle occasion pour Darmanin et son gouvernement de se placer en rempart du fascisme.
Face à ce constat nous, Action antifasciste np2c, appelons, quelque soient les décisions prises par la justice ou les pouvoirs publics concernant cette soirée, à manifester notre mécontentement le Vendredi 24 Février dès 19h sur la Grand Place de Lille.
2023 signera la 10ème année de la disparition de notre camarade Clément Meric, assassiné par les semblables de Verhassel.
Que cet événement soit le point de départ de notre commémoration pour cette année ! Plus de fafs à Lille, ni maintenant ni après.

Notes

[1Pourquoi le FN ? Elle s’en explique ainsi : « mon parti de prédilection depuis toujours. Ce qui m’intéresse dans le Front National c’est la question de la préservation de l’identité nationale. [...] La thématique de l’accueil des migrants est aussi quelque chose qui me révolte. ».

[2En 2021, elle était la suppléante du candidat RN aux élections législatives, mais elle n’était pas sur la liste de Sébastien Chenu lors des régionales de juin 2022.