Répression policière : bientôt tous noirs et arabes ?

Le collectif contre les violences policières Résistons ensemble vient de sortir son dernier bulletin téléchargeable ici. En voici l’éditorial, qui revient sur la réalité de la violence raciste de la police, et sur la répression qui frappe celles et ceux qui la dénonce.

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Le 5 avril à Paris, 400 personnes ont marché contre les violences et les crimes policiers. Les familles de Lahoucine Aït Omghar, d’Amine Bentounsi, de Wissam El-Yamni tués par la police, ont été rejointes par des victimes de Flashball, éborgnés, blessés : Pierre de Nantes, le Collectif 8 juillet pour les 5 de Montreuil…
La manifestation du 5 avril nous rappelle, s’il le fallait, que la violence est le quotidien de la pratique policière, coup de stress, claques, insultes… Les morts et blessés en sont l’expression la plus forte. Pas de bavures, mais la conséquence d’un fonctionnement, d’une volonté politique, avec l’impunité judiciaire pour enfoncer le clou.
Un autre constat doit être fait en égrainant la liste des morts, celui d’une police qui tue essentiellement les habitants des quartiers populaires, le plus souvent noirs et arabes, alors que ceux qui ont été touchés par la répression pendant qu’ils manifestaient sont, quant à eux, mutilés. Ce traitement différencié des populations qui donne un permis de tuer à la police quand elle réprime dans les ghettos révèle le caractère raciste de son action appuyée par les politiques de division des gouvernements successifs de droite comme de « gôche ». Islam, immigration, Rroms… Mais on ne peut se contenter de convoquer le racisme institutionnel pour expliquer la dureté de la répression. L’oppression qui vise les habitants des quartiers est double, au racisme s’ajoute la question sociale : être condamné à une vie de misère, de chômage, de précarité, de mal-logement… sont autant de raisons de se révolter contre le renforcement de l’austérité que nous promettent les plans du nouveau gouvernement Hollande-Valls. Il n’y a rien à attendre du côté des partis : de gôche comme de droite ou d’extrême droite, tous sont embourbés dans les magouilles électorales. Le seul espoir reste la rue. Quand, comment, sous quelle forme le couvercle va sauter… personne ne peut le prévoir.
Le Flashball est le symbole d’un tournant. Testé dans les quartiers populaires, les « retours d’expérience » des flics, suite aux révoltes de 2007, ont contribué à la généralisation d’un Lanceur de Balle de Défense plus puissant. Le 22 février lors d’une manifestation à Nantes, a notre connaissance 3 personnesw perdent l’usage d’un œil, le directeur départemental de la sécurité publique de Loire-Atlantique assume cette nouvelle forme de terreur. « Ceux qui prennent le risque de s’en prendre aux forces de l’ordre s’exposent eux aussi à des dommages corporels » . L’État prépare une casse sociale d’une ampleur inégalée en promettant de mutiler et détruire les corps des révoltés.
Cette année la convergence du combat des familles des tués par la police et de celui des personnes mutilées au flash-ball annonce que les insoumis ne se laisseront pas faire.

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