Nantes : bilan de la manifestation du 21 février contre les violences policières

Retour sur la manifestation du 21 février à Nantes, focus sur les tensions entre media et policiers (un article des Inrocks, partagé sur la page Facebook de Bast’Yon De Résistance) et témoignage de Thomas, manifestant membre de QueerFarnaüm, agressé et humilié par la police.

Le compte-rendu de la manifestation, lu sur la page Facebook Nantes Révoltés :

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Manifestation à Nantes le 21 février en conclusion de la semaine de résistances

21 février 2015 : contre les violences d’État, Nantes en Résistances
Dès midi, le centre ville de Nantes est constellé de bleu. La préfecture a choisi une nouvelle fois de faire monter la pression en déployant plusieurs centaines de policiers, des canons à eau et un hélicoptère contre un défilé contre les violences d’État.
Durant plusieurs soirées d’échanges, plusieurs centaines de personnes ont pu se retrouver pour réfléchir et s’organiser dans différents lieux de la ville. Au terme de la semaine, il s’agit de reconquérir ces rues si souvent volées par la police. Le lieu de rendez-vous est précisément celui ou s’était achevé la grande manifestation de février dernier, à l’endroit même ou la police avait mutilé et blessé de nombreuses personnes.
Petit à petit, par grappes, une petite foule se forme dans le square Daviais, alors que des cohortes de la BAC contrôlent déjà tout ce qui peut ressembler à un manifestant dans les rues adjacentes. Deux heures plus tard, la manifestation s’élance après une prise de parole de l’assemblée des blessés qui ouvre le cortège. Cette assemblée, constituée à Montreuil en novembre dernier regroupe des collectifs de blessés par les armes de la police de toute la France.
Dans la foule, certain-e-s se masquent et se casquent, d’autres pas. Une battucada rythme l’arrière du cortège alors que résonnent des slogans à l’avant. Un char de carnaval, caricature de flic, suit de près la banderole de tête.
« Que fait la police ? Ca crève les yeux ! »
« Contre les violences policières/résistances/résistances »
« Rémi, Zyed, Bouna, on n’oublie pas, on ne pardonne pas ! »

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Lu sur lesinrocks.org :

Les journalistes subissent des violences redoublées des forces de police. En particulier à Nantes où l’enlisement du dossier Notre-Dame-des-Landes génère de plus en plus de tensions.

Entre les médias et la police, rien ne va plus à Nantes. Une réunion de conciliation va même être organisée jeudi 5 mars prochain entre le Club de la presse et la direction départementale de la Police. Les relations entre les deux corporations sont en effet en train de se dégrader. Tir de flashball dans le ventre, matériel photo rendu inutilisable, effacement des vidéos d’une arrestation musclée sous la contrainte : les journalistes se plaignent d’avoir été particulièrement molestés lors de la manifestation nantaise contre les violences policières du samedi 21 février.

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Manifestation à Nantes le 21 février

L’esprit du 11 janvier n’aura donc été qu’une parenthèse avant le retour à l’ordre d’avant. Celui d’un Manuel Valls “allergique” aux journalistes. D’un syndicat de policiers Alliance exigeant l’arrêt de la protection de Charlie Hebdo alors que ses locaux viennent d’être incendiés, selon Le Canard Enchaîné du 21 janvier 2015. Ou d’une France épinglée pour ses violences policières par Amnesty International. Anthony Fouchard, journaliste reporter d’images indépendant explique :

“Des coups, on s’en prend régulièrement au fil des manifestations. Mais là, on a vraiment le sentiment que les policiers ne font plus le distinguo entre manifestants et journalistes, qu’ils ne respectent plus certaines règles tacites comme le fait de nous permettre de nous mettre à couvert quand nous levons les mains”.

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Lu sur le site nantes.indymedia.org : le cas de Thomas, membre du collectif QueerFarnaüM, victime d’agression et d’humiliation policière en marge de la manifestation.

C’est après avoir quitté la manifestation contre les violences policières du samedi 21 février 2015 que Thomas, membre du collectif QueerFarnaüM Trans Pédé Gouine BiE Féministe non-violent a été victime de violence, humiliation et homophobie de la part de personnes dépositaires de l’autorité publique.

Thomas et plusieurs membres du collectif se sont retrouvés une heure avant pour aller à la manifestation ensemble. C’est là que nous avons subi le premier contrôle d’identité avec fouille au corps, bien avant la manifestation. Dix minutes après, nous étions loin du cortège, rebelote ! Deuxième contrôle d’identité par des gendarmes mobiles, qui lisent nos pancartes (« les pédales contre le capital », « quand les goudous se braquent range ta matraque ») avec un sourire moqueur.

Nous rejoignons le cortège. Pendant la manifestation, pas de heurts, pas de violence ni de contrôle. Uniquement des slogans, des pancartes, des fumigènes, des personnes de tous âges et de tous genres. Une belle manifestation à la fin de laquelle chacunE repart de son côté.

C’est là que Thomas a été victime d’une histoire de violence policière.

En quittant la manifestation avec son sac à dos et ses pancartes, il a subit un troisième contrôle d’identité effectuée par la police en tenue anti émeute devant le commissariat hôtel dieu. Il y avait 10 ou 15 policiers. On lui a demandé de balancer le nom des jeteurs de bombe de peinture. Il ne savait pas, donc n’a pas répondu. On lui a vidé son sac à dos par terre. Il a été forcé à s’agenouiller, s’est fait frappé aux chevilles à coup de pieds. Un des policiers est tombé sur un guide sur le consentement homosexuel qui était dans le sac à dos. Il l’a montré à notre ami en souriant : « un peu osé comme littérature, non ? » Suivi de : « Vous êtes dégueulasses ! ».

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