Après les attentats de Bruxelles : ni terrorisme, ni islamophobie, ni état d’urgence !

Communiqué de Ras l’ Front Le Havre du 22/03/2016 :

Smash

 À peine la journée commencée, la nouvelle des attentats terroristes touchant Bruxelles faisait le tour des réseaux sociaux. A peine, les détails des événements se faisaient connaître, l’élan de solidarité fit le tour du monde, défiant les fuseaux horaires, les barrières des langues et les frontières. Comme l’année dernière à Paris, Baga (Nigéria), Bamako, Bardo (près de Tunis), Garissa (Kénya), Koweit, Caire, Beyrouth, Ankara… l’humanité se retrouva unie face à la barbarie d’une minorité extrémiste.

Les fumées qui défiguraient Bruxelles n’étaient pas encore dissipées que la récupération politique faisait déjà irruption sur Twitter. A l’extrême droite, Robert Ménard déclarait qu’il y avait « peu de chance que ce soit l’œuvre de militants néonazis… » sans oublier les trois points de suspension plus qu’évocateurs. Du côté des partisans du gouvernement « socialiste », Bruno Le Roux s’en prend à la droite sénatoriale dans la guéguerre habituelle des sièges bien confortables du Parlement.

Bien sûr, on ne peut pas s’attendre à ce que la récupération s’arrête là. Comme par le passé, on nous répétera ad nauseam les mêmes âneries destinées à nous diviser par la haine (racisme, islamophobie et xénophobie) et à mettre des limites à nos libertés et nos droits (état d’urgence, création de sous-catégories de citoyens selon leurs origines).

De son côté, l’extrême droite va s’empresser de récupérer les événements. Comme d’habitude, sans même tenir compte des morts des personnes musulmanes et/ou issues de l’immigration qu’on retrouve parmi les victimes, elle va pointer l’autre du doigt. Poursuivant leur stratégie de stigmatisation basée sur la vision d’un monde où doit régner le « choc des civilisations », elle ne fait que rentrer dans le jeu des terroristes.

En effet, au-delà de leur désir de causer des morts en Europe, la stratégie de Daesh consiste elle aussi à polariser le monde entre d’un côté les pseudo-musulmans (qui correspondent à leur version de l’Islam) et les autres. Leur « choc de civilisations » à eux consiste à faire exploser ce qu’ils nomment la « zone grise », à savoir ces lieux où coexistent pacifiquement musulmans et non-musulmans, dont le continent européen fait partie.

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Comme toujours, les extrêmes se renforcent mutuellement car ils répondent à la même logique d’oppression et d’haine des autres. A chaque attentat terroriste récupéré par la réaction raciste et les états liberticides, la haine et la xénophobie vont se développer. A chaque poussée de fièvre islamophobe, on verra apparaître de nouveaux candidats au terrorisme.

Nous refusons cette imposture : ni terrorisme, ni choc de civilisations, ni racisme, ni islamophobie, ni état d’urgence. Face à la barbarie, nous opposons la défense des droits (sociaux et civiques) et la solidarité (envers toutes les victimes de l’obscurantisme et des injustices qui gangrènent notre planète).

Car c’est bien toujours la même couleur de sang qui coule. Rouge est le sang des victimes innocentes du terrorisme en Europe comme au Proche-Orient. Rouge est la couleur du sang des réfugié-es qui meurent en tentant de traverser les mers qui les séparent de l’Europe. Rouge est notre sang, peu importe notre religion, nos origines et la couleur de notre peau.