Alors que la mairie a annoncé fièrement avoir rassemblé "5000 personnes" à sa "fête du cochon" islamophobe le 4 septembre dernier, les photos prises ce jour-là par Hayange Résistance montrent clairement que la fête n’a pas été si "populaire" que la mairie voudrait bien le faire croire… Et c’est devant un public clairsemé qu’Herbert Leonard a pu chanter " Je n’ai qu’un pays, celui de ton porc " !

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Plus sérieusement, le site antifasciste Visa a publié en début de mois la septième édition de Lumières sur mairies brunes, une chronique des villes gérée par le Front national, qui dresse un bilan ville par ville des différents dérapages des maires frontistes. Avec l’accord de Visa, nous reprendrons dans les jours à venir le contenu de cette chronique ville par ville : aujourd’hui, donc, Hayange.

Après celle du 19 mars 1962, le maire détourne la commémoration du 18 juin 1940

Fabien Engelman n’a honte de rien. Cette année, à plusieurs reprises, il a dévoyé des commémorations historiques pour y délivrer ou faire délivrer un « message personnel », message dont le contenu est belliqueux, et clairement dirigé contre l’islam en tant que tel. Ainsi, à la suite du message officiel rédigé par le Secrétariat national aux anciens combattants pour la cérémonie commémorative du 18 juin 1940, le maire FN a tenu à lire son propre texte. Le contenu, relevé par le journal régional ‘Le Républicain Lorrain’, est un tissu de propos haineux contre « l’islamisation de la France » ainsi que le prétendu déclin des valeurs et traditions.

Le 19 mars 2016, le FN avait déjà ouvertement perturbé la cérémonie de la « Journée du souvenir », consacrée à la fin de la guerre d’Algérie et organisée par la FNACA (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie). Le troisième adjoint au maire et élu FN, Francis Langlois, accompagné du conseiller municipal René Heidmann, est venu lire un communiqué du maire, expliquant, selon les mots prononcés, « pourquoi nous ne participons pas à cette mascarade ». Le fond de l’affaire est le refus, affiché par l’extrême droite, de commémorer la date du 19 mars 1962, en raison de son rejet historique de la décolonisation en Algérie.

Les anciens combattants s’opposèrent énergiquement à la présence de cet élu et à la lecture du discours de ce dernier... qui leur fut imposée malgré tout. Un ancien combattant fut même repoussé physiquement par Francis Langlois, et sur une vidéo diffusée par le collectif « Hayange en Résistance », on voit également l’élu en train de bousculer violemment une jeune fille de 16 ans. Les commentaires des anciens combattants fusèrent : «  Honte à vous !  » ; « On arrête tout ! » ; «  Vous ne connaissez rien à la guerre d’Algérie ! » ; « Aucun respect, aucun respect pour ceux qui ont fait la guerre d’Algérie...  », ou encore : «  Ces conneries-là, ça me fait mal... »

Un élu « dissident » de la majorité FN se fait crever les pneus

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Le FN local n’est pas spécialement connu pour son penchant vers la non-violence. Ainsi, le 14 février 2016, un article du journal lorrain indépendant ‘Le nouveau Jour J‘ apprit aux lecteurs et lectrices qu’un opposant à la mairie FN, Stéphane Casagrande, a « préféré s’installer avec sa famille dans une autre ville ». Membre de la société civile et né à Hayange, l’adversaire du FN et de ses pratiques avait crée un site Internet d’information. S’inspirant, peut-être, du nom du collectif anti FN «  Hayange, plus belle ma ville », il lui avait donné le nom d’« Hayange, poubelle-ma-ville ». La multiplication des intimidations et menaces physiques, (auxquelles s’est rajoutée la diffusion d’une rumeur malveillante) a fini par convaincre Casagrande de quitter sa ville.

Mais les anciens du FN ne sont pas à l’abri de telles pratiques non plus, s’ils ont eu le malheur d’entrer en conflit avec l’équipe du maire. Patrick Hainy, un ancien adjoint aux sports « tombé en dissidence », auquel le maire avait fait retirer toutes ses attributions en octobre 2014 (il a ensuite publiquement déchiré sa carte de membre du FN), en a fait l’expérience. Un article publié le 29 avril 2016 par ‘Le Nouvel Observateur’ relate ainsi : « On m’a explosé mes pneus, dit Patrick Hainy. Un coup, selon lui, d’anciens camarades du parti ». Hainy continue aujourd’hui de siéger en tant qu’élu municipal, non encarté.

Polémique sur la présence du maire à l’anniversaire d’un acteur de porno

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La présence de Fabien Engelmann à l’anniversaire d’un acteur porno gay, Valentin Evol, dans un établissement de nuit à Metz le 11 mars 2016, a donné lieu à une polémique. Une association défendant les droits des homosexuel-le-s n’a pas spécialement apprécié sa présence, et a apposé une affiche ainsi qu’une banderole sur la boîte gay où se déroulait la fête, ‘L’Endroit’. On pouvait y lire : « Florian, Fabien, Steeve... toutes les folles ne sont pas au Front . » Une allusion à trois dirigeants du FN (Philippot, Engelman, Briois) dont l’homosexualité est connue, alors qu’ils appartiennent à un parti qui s’était opposé au droit au mariage pour tou-te-s. Le maire FN de Hayange a porté plainte. Mais celle-ci a été rapidement classée sans suite : la plainte visait l’opposant Gilles Wobedo, alors que ce n’était pas lui qui signait responsable de l’affiche, mais l’association ‘Couleurs Gaies’.

Le maire menace le Secours populaire

Début mars 2016, la mairie FN de Hayange a fait planer une menace de suppression du local alloué au Secours populaire. Le maire a reproché à sa directrice, Anne Duflot-Allievi, d’avoir critiqué la municipalité à plusieurs reprises ; pour faire bonne mesure, il ajouta à ses critiques de prétendus « défauts d’organisation ». La directrice avait effectivement critiqué la mairie dans un article publié par ’Libération’ en décembre 2015. Elle y soulevait le fait que lors d’un goûter de Noël, le maire avait voulu réserver l’accès au local qui héberge le Secours populaire aux seuls enfants dont les parents sont allocataires des minima sociaux. Ce qui excluait d’office, expliqua-t-elle, « les migrants ».