Une attaque contre l’un.e d’entre nous est une attaque contre toutes et tous

Nous reproduisons ici le verbatim de la prise de parole assumée par quatre militantes antifascistes lors de l’arrêt marqué par la manifestation du 23 juin dernier au pont du Carrousel.

antifafeministe

Le premier mai dernier, nous étions ici, sur le Pont du Carrousel, pour commémorer le meurtre de Brahim Bouarram, jeté dans la Seine par des militants d’extrême droite, sortant du cortège du Front National, qui défile encore tous les ans en direction de la statue de Jeanne d’Arc. Les antifascistes, rassemblé.e.s à St-Michel pour rejoindre cette commémoration se sont fait.e.s violemment attaquer par des fascistes. Clément était présent, comme à chaque rassemblement et action antiraciste. Ce premier mai dernier, il a pris un coup qui l’a envoyé à l’hôpital. Le 5 Juin il est tombé et ne s’est plus jamais relevé. Son engagement était quotidien ; ce n’était pas une simple posture, ou un engagement ponctuel. Il défendait un antifascisme de tous les instants et de tous les lieux.

Clément était de toutes les actions et manifestations anti-racistes, mais aussi anti-homophobes, antisexistes, anti-spécistes, et de tous les combats relevant de la lutte des classes.

Il avait compris que pour gagner la guerre sociale à laquelle nous faisons face, chaque lutte doit être menée. Car seuls deux camps sociaux s’opposent : celui des opprimé.e.s, des exploité.e.s, des discriminé.e.s et celui des oppresseur.e.s et des exploiteur.e.s. Renvoyer dos à dos ces deux camps, faire le choix de la passivité ou fermer les yeux sur ce conflit n’est pas faire preuve de neutralité, mais signifie bel et bien se ranger du coté des oppresseur.e.s. La couleur de nos peaux, nos sexualités, notre genre, nos croyances ou non croyances, ne nous empêchent pas de vivre ensemble libres et éga.les.ux. La volonté et le fait d’opprimer ou d’exploiter les autres, si.

Clément, sans compromissions, a fait le choix de combattre aux cotés des opprimé.e.s, à nos coté, sans jamais se substituer à notre parole. Car trop souvent, nous laissons d’autres parler, penser et agir à notre place, or, ces leaders et représentants auto-proclamés, nous méconnaissent et bien trop souvent nous méprisent. Au mieux, de bonne foi, ils sont paternalistes, au pire, servant leurs propres intérêts, ils nous utilisent et nous trahissent. A cela, une seule solution : la prise en main de notre propre destin.

Deux choix de société s’offrent à nous aujourd’hui : celui de l’individualisme, de l’exploitation, de l’oppression, ou bien celui du partage, des solidarités, de l’égalité et de la liberté. Aucune personne, aucun parti, aucune organisation ne détient, à elle-seule, le tracé parfait du chemin qui mène au partage, aux solidarités, à l’égalité et à la liberté. Opprimé.e.s, exploité.e.s, discriminé.e.s, nous devons dès à présent nous rassembler et, chacun et chacune sur un pied d’égalité, réfléchir et agir par nous-même. D’aucun.e.s nous promettent des lendemains qui chantent grâce à un simple bulletin dans l’urne ; en réalité, le changement sera le fruit de luttes et de combats quotidiens.

Une attaque contre l’un.e d’entre nous est une attaque contre toutes et tous. Chaque jour, nous subissons les coups de ceux qui voudraient nous maintenir au sol.

Alors redressons-nous, relevons la tête, levons le poing, soyons libres et fier.e.s, marchons ensemble et repartons en guerre !

Source : https://sudsciencespo.wordpress.com/2013/06/26/le-premier-mai-dernier/