Toulouse : Lettre ouverte à monsieur Gasc, maire de Quint-Fonsegrives

L’Union Antifasciste Toulousaine a écrit une lettre ouverte au maire de Quint-Fonsegrives (commune périphérique de Toulouse) qui souhaite installer des caméras suite à des tags nazis sur des équipements municipaux. Par ailleurs, on notera que la commune a accueilli (en toute connaissance de cause) deux réunions publiques du Rassemblement national. L’une en avril 2019 avec Nicolas Bay et Leonardelli, au foyer rural. L’autre en novembre 2019 avec David Rachline, Leonardelli et Carsalade.
Le 4/09/2020,

Monsieur le maire,
Jeudi 27 août nous avons appris qu’à la suite d’une série de tags nazis vous envisagiez d’installer des caméras de vidéo-surveillance dans votre commune. Face à une telle logique nous, militant.e.s antifascistes, ne pouvons qu’être surpris.e.s.

La volonté de mettre en place un réseau de caméra-surveillance figurait déjà dans votre programme écrit pour les élections municipales. Sans qu’elle soit liée à une quelconque volonté de lutte contre le nazisme. On peut donc en déduire que, comme le dit l’adage, « l’occasion fait le larron » et que la réponse n’est pas en lien avec le délit mais l’occasion d’imposer un système de surveillance généralisée. Manipuler des volontés louables (lutter contre les agressions de rue, lutter contre le fascisme) pour restreindre nos libertés est un non sens.

Mais si votre volonté est réellement de lutter contre le nazisme et les idéologies racistes, nous sommes obligé.e.s de vous dire que la vidéosurveillance n’est en rien une solution et qu’elle fait au contraire parti du problème.
En réponse vous pourriez par exemple encourager l’expression citoyenne, et laisser les gens recouvrir ces tags nazis. Ou bien ouvrir vos espaces publics à des conférences ou des ateliers sur les dangers de l extrême-droite. Car ces tags ne sont pas une simple question de dégradation mais bien un acte politique, l’expression d’une haine de l’autre qui devrait être combattu avec force mais surtout collectivement.

Bien que nous ne sommes pas sur votre commune et que nous ne voulons pas parler au nom des habitant.e.s, nous pensons néanmoins que la lutte antifasciste mérite d’avoir une véritable scène et espace politique et de ne pas être une excuse ou une caution pour banaliser les restrictions de libertés ou servir d’outil aux armes d’une fausse insécurité.

En espérant que notre intervention vous face comprendre en quoi vous vous fourvoyez.

Salutation antifasciste.

carte quint