Les ami.e.s de Kartier Libre, collectif anarcho-punk toulousain, organise une journée d’information sur les langues minoritaires et les luttes qui les entourent. L’occasion d’aborder des thématiques trop souvent mises à l’écart par les organisations de gauche autoritaire et républicaine.

languesmino
Journée d’information sur les langues minoritaires et les luttes qui les
entourent, au Communard, puis à la Dernière Chance (Place Arnaud Bernard
- Métro Compans Cafarelli).
 
Depuis l’édit de Villers-Coterêt en 1539 la langue officielle en France
est le français. Cependant de nombreuses langues, parfois bien plus
anciennes, sont parlées aux quatre coins du territoire français et
continuent d’exister sans aucune réelle reconnaissance juridique.
 
Depuis leurs créations au début des années 70, les Calandretas, les
écoles Diwan et les Ikastolak restent un des meilleurs moyens de
transmission des langues Occitane, Bretonne et Basque. Malgré ça, la
présence de ces langues et plus largement des langues minoritaires et
dialectes dans la vie quotidienne reste négligeable ; peu de personnes
les parlent couramment et des mesures comme les annonces en Occitan dans
le métro Toulousain ne constituent pas une réelle avancée… Pour autant
on peut quand même constater un regain d’intérêt pour l’apprentissage et
la pratique (Formation longue pour adultes, bars associatifs Occitan, etc.)
 
Nous souhaitons mettre en avant cette thématique qui n’est que trop
rarement abordée en vous proposant une ‘’Journée d’Information ‘’ le
Samedi 21 Mai 2016 à Toulouse. Elle se composera d’une projection de
divers courts métrages présentant plusieurs facettes des luttes qui
entourent les langues minoritaires suivie d’une discussion libre et d’un
concert mêlant groupes Occitan, Basque et Breton.
 
On espère vous voir nombreux-ses ce jour-là pour échanger, s’informer et
s’amuser !
 
P.S : Bien évidemment, toute analyse identitaire de la question ne sera
pas tolérée, on ne combat pas la xénophobie au quotidien pour la voir
s’immiscer dans nos luttes. Cqfd.

***********

Intervention de l’Antifa Tarn à propos de cette initiative :

Cette question est particulièrement au coeur des préoccupations des
antifascistes du Tarn. Car elle permet d’articuler critique du
colonialisme, du nationalisme, du patriarcat et du capitalisme.
 
Parce que le processus d’écrasement et d’invisibilisation des langues
minorisées, des visions du monde et des imaginaires qui vont avec est un
pillier essentiel dans la constitution et le développement des sociétés industrielles
modernes.
 
Parce que, comme l’explique Jérémy Piolat, dans Portrait du
colonialiste, "on connaît bien les violences et les destructions qui ont
accompagné deux siècles de colonisation. Mais qu’est-ce qui a rendu
possible le colonialisme ? Quelles transformations économiques, sociales
et psychologiques ont-elles été nécessaires, ici en Europe, pour qu’un
colonialiste heureux et fier de son œuvre apparaisse ?
Il a d’abord fallu décerveler, priver de capacité de réaction, du
pouvoir d’imaginer et d’agir collectivement les populations européennes
pour qu’elles acceptent et même tirent gloire du colonialisme. Le
malheur des uns a rendu possible celui des autres.
Est-il possible aujourd’hui de sortir enfin complètement du colonialisme
 ? Que devons-nous réapprendre pour cela ? L’auteur montre le chemin que
nous devons parcourir pour inventer un nouveau monde commun."
 
La réflexion sur les langues minorisées et les cultures populaires que
le capitalisme fait disparaître est un champ de bataille, à s’approprier
et se réapproprier : contre les visions réactionnaires et racistes de l’identité et du
territoire, qu’elles viennent des sociaux-démocrates et/ou libéraux et
du "républicanisme", où des identitaires ou d’autres groupes
nationalistes et patriotes.
 
C’est en produisant un argumentaire, des discours et des positions
antifascistes et anti-autoritaires sur les questions d’appartenance, de
territoire, de communauté, de culture que nous couperons l’herbe sous le
pied à tous les fachos qui en font leur beurre (du FN aux identitaires,
en passant par les civilisationnistes...) .
 
Occitania, Breizh, Euskalherria : terras antifascistas !