La liste « Vénissieux fait front » (Rhône) menée par les "parasites" ( dixit Marine Le Pen) Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac a obtenu 11,49% des suffrages dimanche dernier, un résultat sans précédent depuis des années pour une liste d’extrême droite radicale. C’est vrai que le Front national n’y avait pas présenté de liste, mais les néo-fascistes "amis de Pierre Sidos" comme ils se font désormais appeler peuvent fanfaronner. « C’est une énorme satisfaction que de glisser une certaine quenelle à ce système » a déclaré Gabriac à l’AFP, une allusion à Dieudonné que ses "kamarades" apprécieront peut-être moyennement. Notons au passage qu’à l’époque où l’Œuvre française cherchait à infiltrer le FN, Benedetti s’était déjà fait élire conseil municipal FN à Vénissieux en 2008, avant que Marine Le Pen décidé de faire le ménage et de se débarrasser des amis encombrants de Bruno Gollnisch. Si le programme tient sur une feuille de papier à cigarette, l’orientation idéologique est clairement assumée. Pas de dédiabolisation ici, mais au contraire un ancrage dans la pure tradition fasciste (cf. affiches ci-dessous) : la référence au rexisme n’est pas étonnante, quand on sait que le Cercle des Amis de Léon Degrelle a été fondé par Christophe Georgy, proche de l’Œuvre dans la région dijonnaise.

Vénissieux fait front
Des références fascistes assumées, ici le fameux balai rexiste de Léon Degrelle.

Si près de la moitié des personnes qui composent la liste semblent l’avoir été "à l’insu de leur plein gré", ce n’est certainement pas le cas des premiers de la liste. On y trouve ainsi sans surprise en tête de liste Yvan Benedetti, mais Alexandre Gabriac, qu’on ne présente plus mais dont vous retrouverez le parcours sur le site REFLEXes, n’est qu’en troisième position, laissant la place à une certaine Estelle Gagon. Si on ne lui connait pas de responsabilité particulière dans le mouvement, ses motivations politiques ne font aucun doute, à en croire ses photos de vacances (cf. ci-dessous).

Gagon
En haut, aux côtés d’Yvan Benedetti et d’Alexandre Gabriac. En bas, à Predappio (où se trouve le tombeau de Mussolini) pour
l’anniversaire de la mort du Duce, incontournable lieu de pèlerinage pour
tout bon militant de l’OF.

On sait le rôle dévolu aux femmes à l’Œuvre française, et son fondateur Pierre Sidos estimait même que les femmes ne pouvaient prendre part aux activités de son organisation mais étaient là uniquement "pour repeupler la France". Les temps ont-ils changé ? Si l’on en juge par le discours des Caryatides, les potiches de l’Œuvre, non. C’est d’ailleurs l’une de ses porte-parole qu’on retrouve en quatrième position sur la liste : Laura Lussaud, militante au FNJ depuis l’âge de 13 ans, fille et petite-fille de militantes FN, élue à l’âge de 17 ans au comité central du Front National, qui en a été exclue pour avoir participé à la manifestation des Jeunesses Nationalistes du 14 janviers 2012 à Lyon, et s’est depuis retrouvée bien souvent à porter la banderole de tête des Jeunesses nationalistes, aussi bien à Paris qu’à Lyon, lors des diverses apparitions du mouvement. 

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A l’extrême droite (forcément !), Estelle Gagon, et, derrière elle, André Le Bloch.

Enfin, notons pour finir la présence en cinquième position d’André Le Bloch, alias Nino, dont le site antifasciste Fafwatch avait révélé qu’il avait accueilli le dernier camp d’été des Jeunesses nationalistes, l’an passé en Ardèche.