D’emblée, il faut noter le score du FPÖ (19,72%), qui est parvenu à regagner les voix perdues depuis son passage aux commandes du pays (de 2000 à 2006) et depuis sa scission qui a vu la création du BZÖ (Bündnis Zukunft Österreich, Alliance pour l’Avenir de l’Autriche). Mais le parti n’est pas parvenu à revenir aux scores obtenus en son temps par son leader Jörg Haider en 1999 (27,5%) ou en 2004 (23,4%).

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Le BZÖ, fondé par Haider en 2005, n’a obtenu aucun siège et n’est parvenu à totaliser que 0,47% (contre 4,6% en 2009). Les REKOS (Reformkonservative, Conservateurs réformistes), avec à leur tête Ewald Stadler (ancien du FPÖ, passé ensuite au BZÖ), n’ont recueilli que 1,18% des voix. Un autre parti d’extrême droite, le EU-Austrittspartei (Parti pour le retrait de l’Autriche de l’UE) a totalisé 2,76% de façon plutôt inattendue, étant donné le peu de publicité faite à ses candidats.
Notons par ailleurs que les meetings du FPÖ ont, au cours de la campagne électorale, rassemblé moins de monde qu’en 2009, et vraiment beaucoup moins que pendant la campagne pour les dernières élections régionales.

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Avant les élections européennes, le FPÖ a eu quelques problèmes avec celui qui devait être son numéro deux, Andreas Mölzer. Ce dernier, député européen depuis dix ans, est une personnalité importante du parti, en particulier dans l’élaboration de son idéologie. C’est également un membre actif d’une Burschenschaft , une corporation étudiante fortement ancrée à l’extrême droite. Il dirige également la publication de l’hebdomadaire Zur Zeit . Mölzer a dû retirer sa candidature, après le tollé provoqué par ses déclarations racistes au sujet de l’Union européenne tout d’abord et d’un joueur de foot autrichien noir ensuite. Pour les antifascistes autrichiens, ce fut plutôt une surprise parce que les déclarations de Mölzer n’étaient pas pires que celles qu’avaient faites de nombreux membres du FPÖ les années précédentes. Il semble que le dirigeant du FPÖ, Strache, et ses proches aient souhaité faire profil bas pendant la campagne électorale. Malgré cette décision du parti, Mölzer a continué à appeler à voter FPÖ dans son magazine Zur Zeit .

À ce qui semble, le FPÖ pourrait bien ne pas réussir à rejoindre un groupe parlementaire au Parlement européen, car le groupe Alliance Européenne pour la Liberté (European Alliance for Freedom, EAF) rassemble certes suffisamment de députés, avec les 24 Français du FN, les 4 Hollandais du PVV, les 4 Autrichiens du FPÖ et l’unique Belge du Vlaams Belang, mais il manque encore des représentants de trois pays de l’UE qui acceptent de s’allier avec eux.