Répression féroce en période électorale (Résistons Ensemble n°163)

RE163_mai-juin_2017

Le collectif contre les violences policières et les politiques sécuritaires Résistons Ensemble vient de sortir son 163e bulletin, à télécharger en cliquant sur l’image ci-contre et dont voici un extrait, qui revient sur les violences d’État contre les manifestations de ces dernières semaines. 

Ça a commencé dès le 2 avril : lors de la manif contre la venue de Marine Le Pen à Bordeaux, un étudiant de 21 ans est gravement blessé au visage par un tir de LBD 40 mm. Le 23 avril, soir du premier tour, c’est la nuit des barricades à Paris place de la Bastille, la foule qui s’y est rassemblée est nassée, chargée, gazée, matraquée. Le 27 à Rennes lors d’une manif lycéenne « ni Le Pen ni Macron » un flic motard dégaine son arme et la braque sur un groupe lui faisant face.

Pendant la manif parisienne du 1er mai, les flics fendent le cortège de tête en deux, gazent à tour de bras et s’acharnent à coups de matraques, tirs de flashballs, LBD 40 mm, grenades sur les manifestants. Le bilan tiré par les street medics est édifiant : hématomes, brûlures, fractures multiples (notamment dues à des chutes de 6 m de haut depuis les marches de l’opéra Bastille), plaies ouvertes à la tête et au tibia, traumatismes crâniens, pertes de connaissances, crises d’angoisse, asphyxies touchant des personnes de 2 à 85 ans. L’Assemblée des blessés par flashball et LBD 40 mm a lancé un appel à tous les blessés les invitant à prendre contact pour ne pas rester isolé et refuser la banalisation de ce genre de blessures.

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Le 1er comme le 7 mai, jour du 2ème tour, des interdictions de manifester sont distribuées à des personnes soupçonnées de faire partie de la « mouvance contestataire radicale », le 8 mai, on en dénombre 69 autres. L’après-midi, une manif issue du rassemblement festif organisé au parc de la Villette est nassée et l’appel à manifester le soir à Ménilmontant se solde par une vingtaine d’interpellations. Des dizaines de voitures de flics débarquent en plein milieu d’un barbecue organisé par les habitants du quartier de la rue Sorbier, l’une d’elles renverse un piéton, les flics braquent la foule qui proteste de leurs flashballs tendus à hauteur de visage.

Le 8 mai la manif à l’appel du Front Social est assiégée par des flics présents en masse et cagoulés [1] qui matraquent et chargent en plein milieu. Bienvenue en Macronie.

Notes

[1La Direction générale de la police nationale a mis à disposition début mars environ 80 000 cagoules pour ses agent.e.s., dont l’usage doit normalement être limité aux opérations en lien avec la radicalisation, le terrorisme ou le grand banditisme…