Lu sur le blog de Jean-Pierre Anselme :

« Sale nègre ! Fils de pute ! Esclave ! Fils de vieille négresse ! ... » C’est ainsi que l’héritier d’une famille de planteurs s’est récemment adressé à un Noir guadeloupéen. Des descendants de propriétaires d’esclaves projettent, avec le concours de l’État, d’ériger une stèle célébrant les premiers colons blancs génocidaires et esclavagistes arrivés en 1635 en Guadeloupe. Le principal syndicat de l’île, l’UGT, appelle à une marche contre le racisme, les discriminations et le mépris dimanche 29 mars.

« Sale nègre ! Fils de pute ! Esclave ! Fils de vieille négresse ! C’est moi Nicolas Chaulet qui te le dit, les nègres ont toujours été les chiens des Chaulet ! Kounya manman-w, makak ! Un petit nègre comme toi ne peut pas faire peur à un Chaulet ! Je vais te faire tuer, sale petit nègre ! ” »  Voilà ce que rapporte l’avocat Harry Nirelep, témoin de cette scène qui s’est déroulée dans un restaurant de Gourbeyre. Ces propos seraient ceux d’un certain Nicolas Chaulet, héritier d’une famille de planteurs.

Ces faits ne sont pas anodins et doivent être replacés dans un contexte bien particulier. Depuis toujours, l’État français considère que la colonisation, la traite négrière et l’esclavage étaient une bonne chose pour les nègres et que les blancs répondaient en fait à une mission divine : celle de civiliser les nègres, ces sauvages. C’est ainsi qu’en 1848, ce sont les esclavagistes « spoliés » pour avoir perdu leur cheptel de nègres qui ont été indemnisés et non les esclaves.

En 2009, M. Despointes, béké Martiniquais, descendant de propriétaire d’esclaves, tenait les propos suivants sur canal+ : « Dans les familles métissées, les enfants sont de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. Moi, je ne trouve pas ça bien. Nous  (ndlr : les békés) , on a voulu préserver la race. » « Les historiens ne parlent que des aspects négatifs de l’esclavage et c’est regrettable » ……« les bons côtés de l’esclavage et les colons qui étaient très humains avec leurs esclaves, qui les ont affranchis et qui leur donnaient la possibilité d’avoir un métier ».

Eh bien la cour de cassation a décidé que la loi Taubira du 21 Mai 2001, bien qu’instituant l’esclavage et la traite négrière comme crime contre l’humanité, ne permettait pas de condamner le sieur Despointes pour apologie de crime contre l’humanité. Car la loi Taubira n’est qu’une loi mémorielle, un texte qui ne comporte aucun élément juridique qui peut servir de fondement légal à une poursuite pour apologie.

La chambre criminelle de la cour de cassation a donné la permission de faire l’apologie de l’esclavage. Et les racistes et autres nostalgiques du système de plantation s’en donnent à cœur joie.

Ainsi, des descendants de propriétaires d’esclaves, ont décidé, avec le concours des services de l’État, d’ériger une stèle célébrant les premiers colons blancs génocidaires et esclavagistes arrivés en 1635 en Guadeloupe. Cette stèle apparait comme la réponse des békés et du pouvoir colonial au légitime combat de réappropriation de terres menée par les agriculteurs de Daubin.

Plusieurs organisations militantes ont demandé, devant le tribunal administratif, l’annulation de l’autorisation administrative délivrée par le conservatoire du littoral. Voilà la réponse du juge : il serait tout à fait admis de faire une stèle à la gloire d’Adolphe Hitler, dès lors qu’il est fait « abstraction des crimes commis ». Nous savons bien que cela est faux et quiconque s’y hasarderait serait immédiatement mis en examen et durement condamné.
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