Pontivy : violences racistes lors d’une manif anti-migrants

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Exceptionnellement, nous reprenons un article de la grande presse (France Bleu) qui raconte en détail le climat de violence qui a entouré la manifestation anti-migrants organisée par Adsav samedi dernier.

La manifestation était prévue depuis plusieurs semaines. " Ils voulaient défiler contre les migrants et les étrangers" explique Christine Le Strat, la maire de Pontivy. Le mot d’ordre a changé, beaucoup plus offensif contre les populations étrangères, et la manifestation a basculé dés le début d’après-midi. Des contre-manifestants étaient également présents, antifascistes, pour protester contre le mot d’ordre d’Adsav. Il y a eu des affrontements entre les deux groupes, et les forces de l’ordre ont été obligés d’intervenir avec des grenades lacrymogènes.

Une commerçante raconte la scène : " non loin de notre magasin, un monsieur d’origine maghrébine a été pris par le col. 6 personnes l’ont mis à terre. C’était un défoulement sur lui. C’était déchirant , on ne pouvait pas lui porter assistance. Plus loin c’était exactement pareil. C’était de la violence et de la haine. On voyait qu’on était cerné dans la rue principale. Tous les magasins se sont fermés au fur et à mesure. On avait l’impression qu’on était en état de siège. C’était terrible, terrible... C’est une haine, une haine... Il y avait des jeunes mais aussi des quadragénaires. Ils disaient à la police et à la gendarmerie "on va les tuer, ils n’ont rien à faire ici  ". Vraiment c’est la haine. " Les gens couraient, les gens criaient, c’était la panique " complète un autre habitant.

Un autre pontivien, habitant un peu excentré du centre-ville, s’étonne encore du spectacle de la journée du samedi. " J’étais en train de tailler ma haie, un groupe de jeunes, 16-17 ans. Ils m’ont dit qu’ils étaient poursuivis par des manifestants d’extrême-droite et que plusieurs d’entre eux s’étaient faits frapper. Ils se sont réfugiés chez une vieille dame pour leur échapper. "

Le délégué à la vie associative de Pontivy, Georges-Yves Guillot décrit des scènes particulièrement violentes : "ces bombes agricoles avaient un retentissement effrayant, les pleurs des enfants, les gens qui courent partout et se réfugient dans les magasins qui abaissent leurs rideaux. Je n’avais jamais vu cela à Pontivy depuis que je suis né , et les chants résonants contre les murs des rues m’ont glacé le sang."

Christine Le Strat, la maire de Pontivy est désolé du résultat : " Déjà la manifestation qui était prévue m’inquiétait. Ils voulaient manifester contre les migrants et les étrangers. J’aurai préféré pouvoir l’interdire mais c’est la liberté d’expression ... Même si ce sont des propos qui incitent à la division et la haine. "