Paris : Semaine antifasciste à Tolbiac, Nanterre et Jussieu

Des camarades étudiant·e·s antifascistes de Tolbiac, de Nanterre et de Jussieu organisent la semaine prochaine, dans leurs universités respectives, des débats, des projections et des rencontres autour de l’antifascisme. Notre collectif est associé à cette initiative : nous interviendrons le 18 novembre à Tolbiac et le 20 à Nanterre.

À Tolbiac : 

tolbiac-antifa-2019

Face à la recrudescence de la présence des groupes d’extrême droite dans nos facs, la bibliothèque autogérée de Tolbiac, conjointement avec les organisations de la semaine antifasciste à Nanterre et le siamo sorbonne, décide d’organiser une semaine antifasciste sur Tolbiac du 18 au 22 novembre.
Au programme, une conférence, le 18 novembre avec le collectif la horde, sur l’extrême droite fançaise contemporaine à partir de sa cartographie et une projection du documentaire "The Antifascists".
Sur nos facs, l’extrême droite tente une percée.
A l’université de Nanterre, les Zouaves, un groupuscule d’extrême droite ultraviolent, se sont attaqués à un étudiant de l’université. La raison : un simple "regard de travers", qui lui vaudra un séjour à l’hopital.
A Tolbiac, à la Sorbonne, à Assas, comme à Nanterre, la Cocarde, groupe d’extrême droite, connu pour ses sorties racistes, sexistes, antisémites et islamophobes, tente d’imposer sa présence, quitte à user de la force quand cette dernière est refusée par les étudiant.e.s.
Les escapades de la Cocarde au sein du centre PMF Tolbiac s’étant intensifiées, du fait d’un important tractage dans la fosse, se soldant néanmoins presque toujours pas une exclusion du centre afin de ne pas troubler l’ordre et le calme nécessaire à l’étude. Le même cas de figure se pose à l’université Paris X Nanterre, en effet, lors des élections, la Cocarde Nanterre a effectuer plusieurs tractages afin de se faire connaître, multipliant les attaques envers les syndicats et collectifs antifascistes.
Face à la présence de plus en plus forte et assumée de l’extrême droite sur nos campus universitaires, il est nécessaire de s’organiser.
Nous tiendrons des tables les deux prochaines semaines dans la fosse de Tolbiac en proposant des contenus variés sur les luttes et théories antifascistes ainsi qu’un contenu anti-raciste et anticoloniale.
Le programme fixe et les salles seront affichées en fin de semaine. N’hésitez pas à venir en B906 pour plus d’informations.

Lundi 18 novembre de 18h à 20h30 : conférence sur l’extrême droite contemporaine et sa cartographie avec le collectif LA HORDE- Salle B1402
Mercredi 20 novembre : Projection du documentaire "The Antifascists" suivi d’une discussion. C1502
Vendredi 22 novembre : Liens entre les mouvements antiraciste et antifasciste dans les année 30 - 17h-20h30 Salle B1402

À Nanterre :

Nanterre antifa 2019

C’est une évidence, en Europe, aux USA, au Brésil, on constate une montée en puissance de groupes d’extrême-droite. Petit à petit, ces groupes parviennent à diffuser leurs idées les plus détestables, afin d’asseoir leur légitimité au sein des institutions, allant parfois jusqu’à prendre le pouvoir. Ils propagent le racisme, le sexisme, la haine des personnes LGBTQI+ tout en se réclamant de la volonté et de l’intérêt du peuple. Si ces groupes se présentent souvent comme des opposants aux libéralisme, à la finance internationale, ils ne remettent jamais en cause l’exploitation par le travail et ne prônent qu’un retour à un ordre toujours plus autoritaire etoppressif. Des groupes appartenant à cette même frange réactionnaire de l’échiquier politique tentent de s’implanter dans nos facs, notamment à Nanterre où ils entendent prendre place dans les conseils étudiants et de mener une activité politique.
Nous ne pouvons pas rester indifférents face à la violence de leurs discours et de leurs actes, face à leurs ambitions politiques, ni face auxagressions qu’ils commettent. Il est urgent de montrer que le fascisme ne passera pas àNanterre et nous devons pour cela affirmer une vraie présence en opposition. C’est pourquoi nous avons décidé d’organiser une grande semaine antifasciste où nous inviterons journalistes, musicien.e.s, militant.e.s, enseignant.e.s pour tenir des conférences, des débats, ainsi que des projections.
Le but de cette semaine sera bien-sûr informatif : Elle a vocation à déconstruire les discours del’extrême-droite. Mais nous voulons qu’elle soit aussi le point de départ d’une mobilisation, d’initiatives qui la dépassent, avec la création d’une assemblée générale régulière dont le but sera de continuer à organiser ce genre d’événements. La lutte contre l’extrême droite est l’affaire de tou.te.s et c’est à vous, en participant à cette semaine de réfléchir puis de décider quelle direction elle doit prendre. Que vous ayez déjà réfléchit à la question ou non, que vous soyez militant.e.s ou non, étudiant.e.s ou non, vous êtes tous.te.s bienvenu.e.s à la semaine antifasciste. Investissez-vous à nos côtés !

LUNDI 18 NOVEMBRE à 17h - Antifascisme :
 Projection de Nous vengerons nos pères de Florence Joshua.
Documentaire sur l’histoire de l’antifascisme dans les années 70. La réalisatrice sera présente pour présenter son travail.
+ Conférence-débat menée par l’Action Antifasciste - Paris Banlieue.
MARDI 19 NOVEMBRE à 17h30 - Extrême-droite :
 Décryptage et critique du discours de la Cocarde
+ Projection du documentaire Generation Hate avec l’intervention du collectif La Horde
MERCREDI 20 NOVEMBRE à 12h30 - Racisme et Violences policières :
 Conférence " La démographie contre l’obscurantisme " par la démographe Julie Pannetier, démographe
 Conférence par le Collectif de Défense des Jeunes Mantois
 Conférence par le collectif des Mères Solidaires
JEUDI 21 NOVEMBRE à 17H30 - Intersectionnalité
 Conférence " Intersectionnalité et antifascisme " par Alexandra Oeser, sociologue.
 Intervention sur les intersections d’oppression par Vénus Liuzzo, femme trans et racisée.
 Conférence sur le fémonationalisme par le COFIN - Collectif Féministe Intersectionnel de Nanterre
VENDREDI 22 NOVEMBRE - Islamophobie
12H30 : Conférence par Ugo Palheta, auteur de La possibilité du fascisme.
17H30 : Conférence du collectif NTA Rajel

À Jussieu :

Jussi-antifa-2019

En 2017, Macron a gagné les élections présidentielles en se présentant comme rempart à l’extrême droite, représentée par son adversaire Marine Le Pen. Ensuite, au début de son mandat, il a eu à coeur de se distinguer de personnalités politiques d’extrême droite comme Salvini en Italie ou Trump aux Etats-Unis. Contre ceux et celle-là, rassemblé-e-s dans le camp des extrêmes et des populistes, Macron se pose comme héritier d’une tradition politique libérale et progressiste. Ce n’est qu’à cette condition qu’il peut asseoir sa légitimité après l’effondrement des partis traditionnels, comme détenteur de la seule solution politique modérée, raisonnable et démocrate, face à l’épouvantail (danger bien réel par ailleurs) de l’extrême droite autoritaire.

Pourtant, Macron, dès le début de son mandat, tout en se posant en champion de la démocratie libérale, a très vite adopté une pratique autoritaire et raciste du pouvoir. D’abord, il a enclenché un durcissement autoritaire face à la contestation sociale. Il a affaibli les institutions en gouvernant par ordonnances et en mettant en place une stratégie parlementaire qui réduit les possibilités de contestation du pouvoir présidentiel par l’Assemblée Nationale. Il a criminalisé le mouvement des Gilets Jaunes, laissé les violences policières se déchaîner (entraînant plusieurs morts, il faut le rappeler, sans parler des milliers de blessé-e-s et mutilé-e-s), enfermé des militant-e-s, fait passer la loi anti-casseurs qui réduit la liberté de manifester, etc.

Sur le plan des politiques migratoires, alors qu’il multipliait les condamnations à l’égard de la politique migratoire honteuse de Salvini, faisait voter dans la même séquence la Loi Asile et Immigration, puis n’a plus hésité à adopter un discours très droitier sur ce sujet, sous prétexte de pragmatisme, reprenant la stratégie xénophobe et meurtrière du « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».
Enfin, Macron a terminé de révéler ses affinités avec l’extrême droite en alimentant avec son gouvernement la polémique islamophobe sur le voile, son ministre de l’Éducation allant jusqu’à affirmer que le voile n’a pas sa place dans notre société. Cette semaine, c’est au journal d’extrême droite Valeurs Actuelles que Macron confiait ses sympathies identitaires et islamophobes.

On constate donc que politiquement et idéologiquement, le gouvernement sous Macron n’a pas cessé de tendre vers l’autoritarisme et le racisme. Comment concilier ce constat avec notre opposition de départ, construite de toute pièce par les premiers, entre le camp néolibéral et soi-disant progressiste et le camp des populismes autoritaires ? Se pourrait-il que, bien loin d’être un rempart à la montée de l’extrême droite, la politique néolibérale soit une rampe de lancement pour les gouvernements autoritaires ? Y’a-t-il, sous ces oppositions de façades, des convergences de fond entre ces deux courants ?

C’est pour répondre à ces questions que nous proposons une conférence suivie d’une discussion le mercredi 20 novembre à Jussieu, à partir de 18h, en amphi 34B. Il s’agit pour nous en tant que collectif antifasciste d’essayer de prendre au sérieux la menace réelle que représente le gouvernement actuel, alors qu’il ne se revendique pas lui-même ni du fascisme, ni de la tradition d’extrême droite. Nous annoncerons prochainement les intervenants invités à participer à la conférence. Venez nombreuses et nombreux !