Paris : rassemblement en hommage à Hervé Rybarczyk

À l’initiative de quelques antifascistes parisien-ne-s, un rassemblement a été organisé la semaine dernière, vendredi 19 mai, pour rendre hommage au Lillois Hervé Rybarczyk, assassiné par des militants néonazis.

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80 personnes se sont ainsi retrouvées pendant un peu plus d’une heure place de la Réunion, dans le XXe arrondissement : les organisateurs ont d’abord rappelé le contexte actuel et les différentes agressions, souvent graves, perpétrées par des militants nationalistes à Marseille (voir ici et ), à Nantes ou encore à Lyon. Un militant de la Horde est ensuite revenu sur les détails du meurtre d’Hervé, en particulier en ce qui concerne les liens entre les militants néonazis de Troisième Voie et les forces dites "de sécurité" (cf. texte ci-dessous). enfin, le Comité pour Clément a invité les personnes présentes à se retrouver à nouveau le 3 juin prochain pour une journée de débats et une manifestation à la mémoire du jeune Clément Méric, tué lui aussi par des militants de Troisième Voie le 6 juin 2013.

Le texte lu par la Horde au rassemblement :

Trois néonazis du Nord de la France viennent d’être emprisonnés, accusés d’avoir assassiné Hervé Rybarczyk, guitariste de « Ashtones ». Hervé avait mystérieusement disparu dans la nuit du 11 au 12 novembre 2011 après un concert.

Jeudi 27 et vendredi 28 avril, quatre personnes appartenant à la mouvance néonazie à Lille sont arrêtées. Motif : cinq hommes sont retrouvés noyés dans le canal de la Deûle à Lille : des affaires classées dans un premier temps, les noyades ayant été imputées à l’alcool.

Il y a un peu plus d’un mois la bande de néonazis des White Wolf Klan et Jérémy Mourain, membre de Troisième Voie, bras droit de Serge Ayoub en Picardie, passaient en procès à Amiens pour différents faits commis en Picardie et dans le Nord. Depuis, les néonazis se balancent les uns les autres.

Mourain était parrainé par Yohan Mutte lorsqu’il était à Lille. Lutte est un membre de Troisième Voie et des JNR déjà condamné pour avoir attaqué le bar gay « Le Vice Versa », entre autres.

Yohan Mutte est l’un des 3 interpellés dans l’affaire des noyés de la Deûle.

A l’époque, Troisième Voie travaillait en étroite collaboration avec la Maison de l’Identité Flamande (Vlaams Huis), l’ancêtre de La Citadelle, fondée par Claude Hermant.

La Vlaams Huis servait de point de rendez-vous aux néo-nazis de Troisième Voie, aux identitaires d’Opstaan (l’ancêtre de « Génération Identitaire ») dont le patron actuel de la Citadelle, Aurélien Verhassel.

Le lieu pouvait compter parmi ses adhérents le chef de la police municipale de Lambersart et des policiers y fêtaient même leurs anniversaires. Les flics sympathisants n’hésitaient pas non plus à renseigner les néo-nazis sur les militants de gauche.

Antoine Denevi, lui aussi un habitué des lieux, était le chef de Troisième Voie dans le Nord de La France, participait à un important trafic d’armes de guerre dont était à la tête… Claude Hermant, le patron de la Vlaams Huis !

Le réseau Hermant-Denevi (c’est à dire le groupe de personnes également accusé d’avoir assassiné Hervé) a, selon toute évidence, procuré au djihadiste Amedy Coulibaly le fusil d’assaut et les pistolets Tokarev qui lui ont servi à commettre la prise d’otage antisémite de l’Hyper Cacher, près de la porte de Vincennes à Paris, le 9 janvier 2015, qui fit quatre victimes.

Ce n’est pas tout : Hermant était en fait un indic de la police et dit avoir livré ces armes sur demande des forces de sécurité. Comme l’ont révélé Mediapart et la Voix du Nord, rien de moins que la police, la DCRI, la gendarmerie et la douane étaient impliquées dans ce trafic.

Quand on sait que le parquet, dans l’affaire des noyés de la Deûle, a évoqué « la loi des séries » pour expliquées des noyades qui se sont étalées sur quelques mois seulement ;

Quand on sait que des membres de ce groupe se réunissent toutes les semaines dans le bar raciste qu’ils ont ouvert à l’automne, « La Citadelle », et que rien n’est fait du côtés des autorités pour faire fermer ce lieu, malgré les manifestations de protestation qui ont rassemblé  ;

Quand la manifestation pour rendre hommage à Hervé prévue à Lille samedi dernier est interdite le jour même, avec cars de CRS, police montée et flics surarmés pour empêcher tout rassemblement, que la banderole « Vérité et justice pour les victimes » ainsi que des drapeaux « Action Antifasciste » ont été confisqués

On se demande vraiment quel jeu dangereux les forces dites de sécurité jouent-elles avec ces militants néonazis.