Paris : concert antifa live report

Les copains d’Arak nous avaient invités à tenir une table de presse le 28 février au Glazart pour un concert antifasciste avec plusieurs groupes phare de la scène punk-oï antifa : en voici le compte rendu, lu sur le Arak Forum :

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La Oi ! semble de nouveau avoir le vent en poupe, pas mal de groupes se créent un peu partout et des anciens tiennent toujours la barre.
Deux assos parisiennes (Sick My Duck et Arak Asso –coucou c’est nous-) se sont unies pour proposer un plateau bien lourd. Juger un peu : THE OPPRESSED et STAGE BOTTLES sur la même affiche ! Ils sont accompagnés de CONTINGENT ANONYME de Reims, ENRAGED MINORITY de Freiburg (en Teutonie) et les locaux de THE SARAH CONNORS.

L’organisation a été assez stressante, le jour même aussi d’ailleurs. On sait qu’on concert de Oi ! peut partir assez rapidement en cacahuète. On met donc pas mal de monde à l’entrée pour éviter les relous dont un sera reconduit au vu de ses patchs de merde.
16h30, on est également un peu tendu car des retardataires se font attendre. Pendant qu’un gars de SMD va chercher THE OPPRESSED, on contacte les Allemands qui prennent plus de temps à traverser la frontière en 2015 que foncer sur Paris en 40. Comme quoi le Blitzkrieg avait du bon. La déception se lit sur les visages, où est donc passer la rigueur allemande ? C’est pas que ça ouvre dans 30 min mais presque.

17h, les portes s’ouvrent. Alors que certains finissent d’écluser dehors, d’autres commencent à entrer pour… filer au bar. Ça sent la soirée straight-edge.
Pendant ce temps, les Rémois de CONTINGENT ANONYME s’installent. Leur rôle n’est pas des plus simples : ouvrir tôt le bal des vauriens. Les briscards en ont sous le capot. Ça fait maintenant quelques années qu’ils trimballent leurs crânes tondus dans la capitale du pétillant et du sacre des rois (Reim quoi). Véritable activiste de la scène des mauvais garçons, ils s’occupent également d’un zine « La Faute À Qui ? ». En plus Vice, le magazine des hipsters qui cherche à s’encanailler, parle d’eux. La consécration.
Vu que je me gelais les miches à l’entrée, je loupe une bonne partie des titres et n’arrive que pour "L’aventure de la rue", un titre issu de leur EP de 2010. Les passages ska passent bien, le son est clair et la rythmique street-punk pose le style. Pour la gloire, comme dirait CAMERA SILENS, une corde se fait la malle.
Le titre suivant "Le Casque et les flèches", a bien tourné sur le Net. Du coup, ça commence à taper du pied et quelques personnes chantonnent le refrain. Dans une petite salle, avec un public au taquet, ça promet un bon moment. Le groupe en formation hoplite ne compte pas en rester là contre l’invasion fefa. Après avoir résisté au choc, la contre-attaque a lieu avec la reprise de "Good Night White Pride" de LOIKAEMIE. C’est pas l’éducation spartiate, mais le résultat est là : le taf est (bien) fait. À refaire !

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Ça fait plusieurs fois qu’on organise les ENRAGED MINORITY. Le groupe R.A.S.H de la région de Freiburg est à chaque fois meilleure. La dernière fois qu’on les a vus, c’était à Marseille devant un publique conquis. Cependant, peu de gens à Paname les connaisse, j’avais donc un peu peur qu’il n’y ait personne pour eux. C’est avec un peu d’appréhension que je m’apprête à les voir.
Là, aussi mon professionnalisme fait que je continue à me geler les glaouis dehors, même si la température est à peu près clémente. "Fence Sitter" résonne au moment où j’arrive. Le titre est un petit fuck à tous ceux qui cautionnent la présence d’amateurs de raie sur le côté et petite moustache ridicule. Que l’on soit apo, rash ou sharp, pas de complaisance avec l’extrême-droite !
Le public s’est agglutiné dans les premiers rangs. Lorsque raisonne la reprise "R.A.S.H" de la BRIGADA FLORES MAGON, ça se regarde puis ça pogote faute de pouvoir chanter en même temps. Le groupe ne parlant pas français, c’est donc l’anglais qui remplace la langue de Louise Michel. Et aucun Hazem à l’horizon pour prendre le micro ! Pourtant quand le refrain arrive, ça se bouscule devant la scène pour le gueuler comme un hooligan au Stade Bauer. Y compris votre humble serviteur. Petit changement avec la version originale, le groupe fait chanter « Alerta ! Alerta ! Antifascista ! » Les glottes se font voir et les gosiers éructent le slogan le poing serré avant de reprendre le refrain fédérateur. C’est ça qu’on aime papa !
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