Paris : comptes rendus de la manifestation pour Clément

Ce week-end, plusieurs initiatives étaient organisées sur Paris pour rendre hommage à Clément Méric, jeune antifasciste tué par des militants d’extrême droite le 5 juin 2013 : deux concerts se sont déroulés les vendredi et samedi, une manifestation le samedi, un tournoi de football et un débat le dimanche en journée, et enfin Chorale Debout a chanté en sa mémoire place de la République dimanche soir. Voici deux comptes rendus de la manifestation qui, comme on pouvait le craindre, a été interrompue avant d’arriver : l’un de Solidaires, l’autre de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue ; vous trouverez aussi sur Paris Luttes info un compte rendu anonyme et une vidéo sur le site de Taranis news.

Solidaires Trois ans après l’assassinat de Clément : Manif manquée, colère intacte, notre antifascisme sera toujours populaire !

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Aujourd’hui, nous devions manifester à Paris, de Stalingrad à Ménilmontant, pour rendre hommage à notre camarade Clément, assassiné il y a trois ans par des militants fascistes, et rappeler à tous et toutes que le combat contre l’extrême-droite se mène dans la rue, et par les luttes sociales. Le cortège a été arrêté, dispersé et gazé par la police en cours de parcours, sur le quai de Valmy. Ce soir, nous sommes en colère de ne pas avoir pu aller jusqu’au bout de cette manifestation.

L’antifascisme que nous défendons ne se résume pas à des affrontements avec la police. Il est populaire et inclusif, collectif et solidaire. Il se construit d’abord partout où nous vivons, travaillons, étudions : en créant la solidarité entre tou.te.s, en refusant les discriminations, et en s’organisant. Construire un syndicat autogestionnaire est un acte antifasciste. Organiser un tournoi de foot ou un concert dans un quartier populaire est un acte antifasciste. Ouvrir une maison pour accueillir des migrant.e.s est un acte antifasciste. Rendre hommage aux victimes des crimes racistes de la police, des crimes encore impunis de l’extrême-droite est un acte antifasciste. Nous ne cesserons de le répéter : le fascisme ne grandit pas seul. La confiance dont fait preuve l’extrême droite est permise par et se nourrit des discours et des pratiques racistes, xénophobes, homophobes, provenant des institutions de pouvoir.

Nous sommes aussi en colère de ne pouvoir manifester qu’encadrés par des dispositifs policiers aussi menaçants qu’ahurissants, de ne pouvoir terminer une journée sans compter les arrestations. Ainsi, nous exigeons la libération de tou.te.s les manifestant.e.s arrêté.e.s aujourd’hui, ainsi que les inculpé.e.s du mouvement social.
Contre le fascisme et la misère, la lutte sociale est nécessaire !

Fédération des syndicats de luttes Solidaires étudiant-e-s->http://www.solidaires-etudiant.org]

Action Antifasciste Paris-Banlieue

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Depuis plusieurs semaines, l’Action antifasciste Paris-banlieue est la cible d’une campagne de criminalisation médiatico-politique soutenue par les syndicats de police, main dans la main avec l’extrême-droite.

C’est dans ce contexte de tensions politiques qu’un parcours nous a été imposé par la préfecture visant à nous faire passer par le quai de Valmy, à l’endroit même où une voiture de police a été incendiée le 18 mai, point de départ de la campagne de criminalisation à notre encontre.

C’est donc un cortège composé de plusieurs milliers de personnes qui s’est élancé de la place de Stalingrad à 14h. Le cortège était à l’image de la contestation sociale, hétérogène et dynamique.

Comme nous l’avions pressenti, arrivé.e.s quai de Valmy, la violence policière s’est déchaînée sur le cortège malgré la volonté et la solidarité des manifestant.e.s de protéger le cortège.
Comme c’est le cas depuis trois mois, la police a sans retenue usé de son arsenal de répression (grenades de désencerlement, gaz lacrymogènes, flash-balls et matraquages) afin d’empêcher la manifestation d’arriver à son terme.

À l’heure actuelle, nous dénombrons plusieurs blessé.es graves et interpellé.es. Il est pour l’instant impossible de dresser un bilan.
Le cortège a donc fait face à une vengeance policière, à laquelle les manifestants.es ont répondu de façon solidaire.

À un moment où la police s’affiche aux côtés du Front national, celles et ceux qui luttent contre l’extrême-droite sont violemment réprimé.e.s

Face à la répression, nous continuerons à dire : autodéfense populaire !
Action antifasciste Paris-Banlieue