A Calais, dans la soirée du lundi 28.07.2014, une militante associative a été victime d’une tentative d’enlèvement et accablée d’insultes : "Salope, pute à migrants, on va s’expliquer...", La présence de passants au moment de l’agression a permis à cette bénévole de s’enfuir. Mais que ce serait-il passé si son agresseur avait réussi à la forcer à entrer dans la voiture de son complice ? Cette bénévole a été violentée parce qu’elle a exprimé et affiché publiquement sa solidarité envers les personnes migrantes présentes à Calais et qu’elle s’est battue pour leurs droits et leur dignité.

A Calais, ce cas n’est pas isolé. Le 06.06.2014, sur le boulevard Gambetta, une jeune bénévole est injuriée (« Cul à migrants ») et violemment bousculée par deux femmes. Là encore, seule l’interposition d’un passant lui permettra de s’en sortir. Le 29.06.2014, un militant associatif circulant en voiture rue de Marrakech se retrouve poursuivi par deux hommes armés de tonfas, de matraques télescopiques et de bombes lacrymogènes.

A Calais, ce n’est plus uniquement la parole xénophobe et raciste qui s’est banalisée dans la rue ou sur les réseaux sociaux. Le règlement de compte et l’agression dans l’espace publique tendent désormais à se multiplier.

Cette augmentation d’actes de violences n’est pas le fruit d’une génération spontanée. Elle est le résultat d’un climat, tant au niveau local que national, entretenu par certains responsables politiques. Comment ne pas faire le lien entre l’appel à délation lancé par la sénatrice et maire Natacha Bouchart relatif aux squats ouverts par les militants No Border et les exilés et l’irruption, quelques jours plus tard, d’un groupuscule d’extrême droite (« Sauvons Calais »), dont le leader, Kévin Rèche, s’affiche avec Marine Le Pen et porte fièrement une croix gammée sur le torse ?

Comment se fait-il que certains membres ou sympathisants de ce groupe « Sauvons Calais », pour protester contre l’occupation d’un bâtiment vide à Coulogne, aient pu à plusieurs reprises lancer une pluie de projectiles (pierres, cocktails Molotov) sous les yeux de forces de police impassibles ? Une chose est sûre, dans le combat contre le racisme et le fascisme, les autorités municipales et préfectorales ont mesuré les conséquences de leurs choix qui ne pouvaient que susciter et démultiplier la haine.

Désormais, à Calais comme ailleurs en France, l’extrême droite radicale ne se cache plus. Elle s’exprime et agit dans l’impunité, au mépris de tous les principes démocratiques : garanties liées à un Etat de droit, liberté d’expression, lutte contre la diffamation raciste, etc... Ce qui se passe actuellement à Calais est dramatique et profondément inquiétant. Ne pas réagir serait la pire des solutions.

No pasaran !

Des citoyens et citoyennes mobilisés contre le racisme et l’extrême-droite