A la fin de la manifestation nantaise du 9 avril, un petit groupe de militants d’extrême droite a tenté de se montrer et essayé de perturber la manifestation aux cotés des forces de répression. Comme à Lyon 3 lors de la manifestation du 31 mars ou à Paris au rassemblement Nuit Debout, voir article, l’extrême droite a voulu se faire les défenseurs de l’ordre, à Nantes ils ne sont pas prêts de revenir. L’Action Antifasciste Nantes et Nantes Révoltée ont fait des compte-rendus :

Lu sur le facebook de l’Action Antifasciste Nantes :

Les fafs nantais : entre lâcheté et grosse raclée.

Depuis le début de la mobilisation contre la loi Travail et son monde, et comme dans leurs habitudes, les fascistes nantais pointent le bout de leurs gants coqués.
On a ainsi pu en apercevoir dans nos rues le 17 et 31 mars et hier, le samedi 9 avril.

AA Nantes

Le 17 mars, bien cachés dans une petite rue, ils ont laissé passer l’ensemble du cortège, patiemment. Une fois avoir jugé les forces en présence rééquilibrées, c’est à dire eux à 12 et quelques manifestant-e-s isolé-e-s, ils sont passés à l’action. Et quelle action ! Ils tentent alors de s’en prendre à un camarade ayant un drapeau de la CNT. Celui-ci, surpris, évite quelques coups et se retourne. Les quelques manifestant-e-s sur place réagissent très vite et font face aux nazillons. Ceux-ci, sans demander leur reste, détalent. Nous leurs reconnaîtrons cela, ils ont des aptitudes pour le sprint.

Certain-e-s d’entre nous ont également pu les apercevoir le 31 mars, mais la foule devait être trop nombreuse et déterminée pour qu’ils osent tenter quoi que ce soit.

Hier, samedi 9 avril, ils sont apparus à nouveau, dans un premier temps près du Carré Feydeau puis, plus tard, dans le quartier Bouffay. Ils ont ainsi agressé plusieurs manifestant-e-s isolé-e-s en jetant des projectiles. La confusion passée, de nombreuses personnes ont fermement repoussé les fascistes. Ceux-ci se sont alors réfugiés derrière la ligne formée par les flics présents.

Plus tard, en fin de manifestation, vers l’arrêt Duchesse Anne, ils ont tenté une nouvelle approche, avec toujours les mêmes méthodes : s’en prendre à des cibles faciles, isolées, quelques manifestant-e-s encore cagoulé-e-s. Mais là, la réaction fut plus rapide et nettement plus déterminée. Après quelques invectives, deux bouteilles et un pavé plus tard, la vingtaine de fascistes n’ose toujours pas passer à l’action et est tenue à distance, malgré leur supériorité numérique. Trois minutes d’éducation populaire plus tard sur les idéologies racistes et politiques des agresseurs, une cinquantaine de manifestant-e-s, encore présents aux alentours de l’arrêt de tram, ont chargé de très belle manière, rappelant aux bolosses royalistes, identitaires et autres réacs une de leurs meilleures qualités : la course de fond. Ils sont poursuivis à travers tout le quartier Bouffay, plusieurs auront très mal. Certains nazillons, que l’on peut voir sur les photos, faisaient nettement moins les malins que lors de la prise ces clichés. Un petit groupe se réfugie dans la crêperie Sainte-Croix – déjà connue pour avoir refuser de servir une femme voilée l’été dernier – et a patiemment attendu l’intervention de leurs collègues de la BAC. Tout ceci explique peut être l’état des vitrines de la crêperie. Pendant une demie heure, le groupe qui a repoussé l’extrême-droite, constitué en grande majorité de jeunes de quartiers populaires, fera le tour du quartier au pas de course en criant « on nique les fachos », et ne se dispersera qu’après des charge policières. On ne peut que saluer et admirer la conscience antifasciste qui est en train de naître chez eux. Bravo !

Nous connaissons la plupart des fafs présents hier, ce sont les mêmes que nous retrouvons régulièrement à tenter des coups d’éclats à Nantes, comme attaquer des squats avec des cocktails molotovs. Leur seul moyen d’exister est de passer par des actions "organisées" et d’une lâcheté qui ne peut que les caractériser.
Nous ne pouvons, comme lors de chacune de leurs sorties, que constater la facilité de déplacement dont ils jouissent et le manque total de répression à leur égard. Que cela ne trompe plus personne. Ils sont dans le même camp que ceux qui nous mutilent, qui nous enferment, qui nous répriment continuellement. La police couvre les fascistes et les laissent traverser leurs lignes.

Hier, nous avons fait la démonstration de la seule réponse à apporter : une réponse massive, populaire et déterminée. La rue est et restera nôtre. Nantes est antifasciste.

nantes manif loi travail

Lu sur le facebook de Nantes Révoltée :

" Le Parti de l’Ordre : les fachos main dans la main avec la police

En fin de manifestation, un bruit court : une bande de militants d’extrême droite patrouille près du Château, puis autour de la Place du Bouffay. En effet pas moins d’une trentaine de fachos du fantomatique groupuscule « Défend Naoned », composé de pétainistes, de royalistes et de nazis, s’attaque à des manifestantes isolées ou à des gamins de cité. Cette milice d’extrême droite caillasse même à plusieurs reprises les groupes de manifestants en faisant des saluts nazis, avant d’aller se réfugier derrière les lignes de policiers. Aussi infâme que pitoyable. Ces attaques interviennent alors même que la BAC tire des grenades sur la manifestation et que le dispositif policier avance en saturant l’air de gaz lacrymogène. Comme toujours, la démonstration est éloquente : l’extrême droite travaille main dans la main avec la police, au service du pouvoir.

fachos nantes 09 04 2016

Assez rapidement, une riposte s’improvise. Une cinquantaine de jeunes en survet’ lance une charge fougueuse contre les fachos qui doivent fuir en courant à toute vitesse dans les ruelles de Bouffay. Plusieurs racistes sont bolossés et subissent la raclée de leur vie à base de balayettes laser, de patates de forain et de solides coups de chaises. L’un des fachos ne doit son salut qu’à une commerçante qui sortira de sa crêperie, gazeuse en main, pour l’exfiltrer. D’autres, terrifiés, terrés dans un bar, sont sauvés par une charge de gendarmes qui leur évitent une légitime punition. Un crane rasé se réfugie même dans les galeries Lafayette les larmes aux yeux, en répétant qu’il n’est pas d’extrême droite. Pendant une demie heure, le petit groupe de chasseurs de skins, toujours aussi survolté, fera le tour du quartier au pas de course en criant « on nique les fachos », et ne se dispersera qu’après des charges de la BAC. Gageons que cette correction mémorable éloignera pour de bon l’extrême droite de nos manifestations. "

L’article complet résumant la journée de manifestation à Nantes ici