Lu sur le facebook de Nantes Révoltée :

Début janvier, une polémique éclate à Nantes. Une conférence ouvertement raciste, soutenue par le groupuscule néo-nazi GUD et animée par Jean-Yves LeGallou, un ancien frontiste, doit avoir lieu à la Maison des Syndicats ! Problème : cet espace, qui héberge les organisations ouvrières, est géré par la municipalité. C’est donc la mairie qui offre une tribune à l’extrême droite la plus radicale, dans un espace consacré aux mouvements sociaux.

nantes fevrier 2017

Immédiatement, les syndicats - même les plus mous - réagissent collectivement à cette incroyable provocation. Et plutôt que d’annuler purement et simplement la conférence raciste, la mairie s’empresse de lui trouver une autre salle, la salle Bretagne, dans le centre ville. Les socialistes qui attaquaient hier sans réserve les mobilisations massives contre l’aéroport ou la loi travail se plient en quatre aujourd’hui pour qu’un obscur groupuscule raciste puissent s’exprimer à Nantes. Étonnant.

Cet événement n’est pas isolé : tout le gratin de a fachosphère se produit à Nantes ces dernières années dans les salles de la ville. De l’antisémite Alain Soral au suprémaciste Renaud Camus, qui a récemment pu s’exprimer triomphalement à la Médiathèque de Nantes, sous la houlette du Front National.

Cette situation prend une ampleur encore plus vertigineuse en période de campagne. Marine Le Pen a décidé de démarrer son tour de France présidentiel par un grand meeting au Zénith de Nantes. Encore une fois, le Zénith est un bâtiment municipal qui appartient à Nantes Métropole, et dispose d’une « délégation de service public ». Le quotidien Ouest France s’étonne dans son édition du 2 février : « En 2012, [Marine Le Pen] avait dû se rabattre sur un terrain privé, faute de salle à Nantes ou à Saint-Nazaire. »

En effet, en mars 2012, le Nouvel Observateur relatait : « Marine Le Pen n’a pas réussi à obtenir une salle à Saint-Nazaire ou à Nantes intramuros. Bloquée par les élus locaux […] le meeting se tient donc sur un terrain privé », à Bouguenais, « dans une grande tente blanche » sur le terrain d’une « entreprise d’hivernage de bateaux ». Pathétique. « Rien à voir avec un Zénith ! » s’étonne Ouest France.

Auprès du quotidien, le FN se régale de la bienveillance du PS nantais. « Pour le secrétaire départemental, Alain Avello, ce revirement de situation d’une élection à l’autre est « un excellent signal de la progression du parti » avant d’ajouter, à propos des probables manifestations d’opposants : « Je ne doute pas que les forces de l’ordre feront leur travail ». L’extrême droite démarrera donc sa campagne hébergée par le PS et protégée par l’État.

Le FN n’est jamais parvenu à s’implanter dans l’Ouest. Ce premier meeting est donc un moment symbolique pour l’extrême droite, qui s’invite en terrain hostile et tentera de récupérer le vote ouvrier, à quelques kilomètres des Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire. Une stratégie « sociale » qui fait écho à la tentative avortée de conférence dans la Maison des Syndicats.

Cette alliance objective entre le FN et le PS nantais interroge, alors qu’un vent nationaliste et sécuritaire souffle de Washington à Moscou, quelques jours après un attentat raciste commis dans une mosquée dans la ville de Québec. Le PS espère-t’il rejouer la stratégie catastrophique du chantage au "vote utile" en mettant ainsi en lumière le parti lepeniste ?

Il faudra donc prouver massivement qu’il n’y a pas de place pour le FN et ses alliés à Nantes et alentours.

Les 25 et 26 février, un week end de mobilisation contre l’extrême droite est d’ors et déjà programmé, avec une grande manifestation de rue et des actions.

Semaine de Résistances - Week End d’actions contre le FN