Alors que le groupe National Socialist Black Metal (NSBM) polonais Graveland était programmé pour jouer à Montréal, la mobilisation antifasciste a réussi à faire annuler ce concert. Le groupe Graveland était également présent au mois de juillet dans l’hexagone lors du festival métal Ragnard Rock Festival. Le site Dure Réalité nous fait un compte rendu de la mobilisation de Montréal :

Samedi soir dernier, Sepulchral Productions a été contraint d’annuler la dernière soirée de son festival, la Messe des Morts, qui mettait en vedette le groupe polonais Graveland. Pourquoi ? Parce que le groupe de black métal a des liens très étroits avec les idéologies de la suprématie de la race blanche, que le chanteur, Rob Darken, tient des propos assez explicites qui se veulent xénophobes et racistes. Si vous souhaitez avoir plus de détails sur le sujet, vous pouvez consulter un article qui a été diffusé sur ce site web il y a déjà un mois.

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Au moins deux semaines avant l’évènement, des militant-e-s antifascistes ont décidés d’organiser une manifestation contre la présence de ce groupe de musique dans le festival. À ce moment, ils et elles espéraient que devant les faits établis, l’organisation ou le Théâtre Plaza allaient décider d’annuler ou de retirer le groupe de la programmation. Un évènement Facebook a été créé par Alerta, qui n’est, soit dit en passant, ni un groupe politique, ni une personne, mais plutôt un regroupement de militant-e-s antifascistes qui souhaitaient s’organiser spécifiquement sur cette question. Leur objectif était simplement de commencer à mobiliser le plus de gens possible pour la manifestation. Sur ce dit événement Facebook, il y a eu des échanges entre des personnes antifascistes, des adeptes du black métal, tout comme des fachos. On a pu y voir certains échanges constructifs tout comme des propos racistes, homophobes, misogynes, insultes, menaces de viol, etc. L’organisation a donc été avisée plusieurs semaines à l’avance qu’il y avait une manifestation qui s’organisait et que les relations étaient déjà très tendues.

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Chose promise, chose faite. Ce samedi à 16h, c’est 150 personnes qui se sont rassemblées
devant le métro Beaubien pour manifester contre la présence de Graveland au festival. Vers 16h45, les personnes se sont déplacées en manif dans la rue avec des bannières, avec des fumigènes et criant des slogans antifascistes. Arrivés devant la porte du Théâtre Plaza, ils et elles ont bloqué l’entrée avec une bannière. À ce moment, des slogans étaient chantés et des fumigènes brûlaient encore. La tension a commencé à monter quand un garde de sécurité a décidé de vouloir fermer la grille tout en poussant les manifestant-e-s. La police est alors intervenue et a dispersé les manifestant-e-s en les attaquant au poivre de cayenne. Par la suite, les policier-ère-s ont formé-e-s un cordon de sécurité afin de séparer les gens qui venaient au concert et le contingent antifasciste, qui se trouvait alors à quelques mètres de la porte.

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La situation est restée telle quelle pendant quelques heures jusqu’à environ 19h où l’organisation a finalement mis une publication officielle sur l’événement Facebook du festival afin d’annoncer l’annulation complète du concert. Évidemment, il n’en fallait pas plus pour mettre en marche la machine à rumeurs. D’ailleurs, le message officiel de la Messe des Morts a très bien lancé la désinformation. Selon Sepulchral Productions, l’organisateur du festival, il semble que les antifascistes soient constamment armés de poivre de cayenne et soient prêt-e-s à l’utiliser à tous les moments. En plus, il semble même que de nombreux antifascistes avait réussi à se procurer des billets du festival et “avaient probablement tous sur eux du poivre de cayenne prêt à être utilisé sur le public ou les groupes.” Bizarrement, le seul poivre de cayenne qui a été vu, samedi, c’est celui que la police a utilisé pour déloger le piquetage antifasciste de la porte d’entrée du Théâtre Plaza.

Toujours selon le communiqué, suite à la dispersion de ce piquetage, des antifascistes auraient réussi à se glisser dans la file d’attente pour l’entrée du concert et n’auraient attendu que l’ouverture des portes pour matraquer tout le monde à l’intérieur, tout en les poivrant et en faisant des alertes à la bombe. Bizarrement, il semble que l’organisation n’ait pas remarqué également le char d’assaut soviétique stationné deux rues plus loin par les méchants antifascistes…

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