Maya Surduts, figure du féminisme, nous a quittés

Pièce jointe

C’est avec tristesse que nous venons d’apprendre le décès de Maya Surduts, porte-parole de la CADAC (Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception), depuis plus de vingt ans, ainsi que du Collectif national des droits des femmes ; toutes nos pensées vont à sa famille et à ses proches. Amie de Jean Brugié et ennemie de toujours de Xavier Dor, elle était engagée dans la lutte pour le droit à l’avortement et contre la montée de l’extrême droite, et si nous n’étions pas forcément d’accord sur les modes d’action, nous étions du même côté de la barricade. Pour lui rendre hommage à notre façon, voici, pour poursuivre son combat, un argumentaire (à télécharger en PDF en cliquant sur l’image) réalisé par la CADAC intitulé " Face à la crise les extrêmes droites sont un danger pour les droits des femmes et la justice sociale ", et dont voici un extrait.
La Horde

CADAC Argumentaire

Face à la crise les extrêmes droites sont un danger
pour les droits des femmes et la justice sociale

Les luttes des femmes changent la vie entière
Au cours du 20e siècle, les femmes se sont soulevées contre la domination masculine. Par leurs luttes, elles ont réussi à faire évoluer leur situation. Elles ont conquis notamment le droit de vote, le droit de travailler sans l’autorisation du mari, le droit à la contraception puis à l’avortement, des lois contre les violences qu’elles subissent.

Pour gagner ces droits, et bien d’autres encore, elles se sont organisées de façon autonome pour lutter, même si progressivement elles ont bénéficié de certains appuis, venant de syndicats et de partis de gauche et d’extrême gauche. Les féministes ont su saisir et traduire en succès les aspirations des femmes de ce pays. En subvertissant les rapports de domination, en se battant pour l’égalité entre les femmes et les hommes, elles ont fait évoluer la société toute entière.

Mais pour parvenir à l’égalité réelle, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. L’égalité salariale par exemple n’est toujours pas effective. Les femmes font toujours 63 % des taches domestiques et 65 % des taches parentales.

Pour nous féministes le combat est toujours d’actualité alors que les extrêmes droites veulent nous faire revenir en arrière. Les mesures présentes prises au nom de l’austérité creusent les inégalités entre les pauvres et les riches alors que 1 % de la population mondiale détient
déjà 50 % des richesses. Le chômage est endémique et la précarité ravage les emplois. La société que nous voulons est une société égalitaire, débarrassée de toutes les dominations. Cette utopie est vraiment nécessaire. Et pour la bâtir, il faut s’appuyer sur le caractère subversif et émancipateur du mouvement féministe. (…)

Le Front national : une fausse solution pour les femmes

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En France, les femmes qui ont un emploi gagnent 27 % en moyenne de moins que les hommes. 30 % travaillent à temps partiel, contre seulement 5 % des hommes. Ces inégalités ne sont jamais dénoncées par le Front national. Le soi-disant « volet social » du programme du FN fait l’impasse sur les conditions d’emploi et de salaire des femmes, ne propose aucune solution concrète de limitation stricte des temps partiels et d’égalité salariale. En parallèle, le Front national continue à désigner « l’immigration » comme seule responsable des bas salaires, du chômage. C’est faux ! Ceux qui licencient, qui imposent le travail à temps partiel et les inégalités salariales, ce ne sont pas les étrangers, ce sont les employeurs qui, seuls, ont ce pouvoir !

Les discours racistes du Front national ne visent qu’à dévier le débat, et éviter de prendre les problèmes à la racine : leur « préférence nationale » n’améliorera pas les conditions d’emploi, de salaire et de travail des femmes !

Pour le FN, la place des femmes, c’est de rester à la maison

Pire encore : ses député-e-s et sénateurs, des élu-e-s locaux / locales, déclarent régulièrement que la place « naturelle » des femmes est au foyer, et que le « revenu parental » proposé par le parti leur est destiné. Une position qui tranche avec l’image de femme moderne qui mène une carrière professionnelle que souhaite donner Marine Le Pen.

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La position du FN sur l’avortement est volontairement ambiguë. En France, l’avortement est légal, mais souvent difficile d’accès à cause de la fermeture de nombreux Centres d’Interruption volontaire de grossesse. Officiellement, le FN ne veut pas l’interdire.
Mais, en parallèle, il propose son déremboursement, et fait une formidable propagande pour la « liberté de ne pas avorter ». En fait, par des solutions détournées, il ne remet pas en cause la loi mais fait tout pour en restreindre drastiquement la portée. Le FN ne reconnaît pas non plus le droit des lesbiennes à accéder à la Procréation Médicalement Assistée.

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Le FN se veut le champion de la sécurité et ne se prive pas de dire que les auteurs de violences faites aux femmes seraient essentiellement les immigrés alors que rien ne l’atteste. C’est une invention de sa part. Il « oublie » dans son programme que le premier lieu des violences faites aux femmes est la famille (violences conjugales, violences sur les enfants...) Le FN n’a, dans les faits, aucune politique concrète à proposer aux femmes victimes de violences. Le FN n’est pas le parti de la sécurité pour les femmes.