Marseille : Quelques brèves nouvelles contre l’Action Française

Nous publions un texte paru sur Marseille Infos Autonomes sur les mésaventures de l’Action Française et le communiqué de l’Action Antifasciste Marseille à ce propos :

Personne ne les aime, et pourtant ils sont encore là. Les militants du groupe royaliste de l’Action Française de la rue Navarin, dans le quartier de Lodi, n’ont pourtant pas la vie facile ces derniers temps : pris entre pétitions et barres de fer, il n’y a bien plus que les néofascistes italiens qui les soutiennent.

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Ce n’est pas la première fois que l’Action Française connait quelques déboires depuis leur implantation l’année dernière dans ce quartier, plutôt proche de celui de La Plaine, qui possède une tradition antifasciste bien ancrée.
En guise de rappel historique, rappelons que les bouffons du roi avaient déjà déclaré avoir retrouvé une grenade et des balles dans leur local et qu’un de leurs documents internes avait fuité.
De plus, deux manifestations ont déjà eu lieu contre eux en cette année 2016 : la première avait eu lieu le 16 avril à l’occasion d’un repas de quartier organisé dans le but d’informer les habitant-e-s du quartier sur la nature de ce petit local sis au 14 rue Navarin (les deux petites portes en bois à droite de l’entrée principale, pas celles de gauche, qui n’ont rien à voir. En effet, rien depuis l’extérieur n’indique que cette cave est un repère de l’extrême-droite royaliste. Voir des rangées de types casqués, armés de bâtons et protégés par des dizaines de policiers à l’entrée de la rue a pourtant mis la puce à l’oreille des riverain-e-s.
Le soir même, la porte de leur local avait été fracturée et l’intérieur en partie détruit par le passage d’une seconde manifestation.
Le 8 octobre, une nouvelle manifestation a eu lieu contre le local, réunissant plusieurs centaines de personnes. Là encore, un important dispositif policier protégeait les abords du local royaliste et a même blessé plusieurs manifestant-e-s à coups de matraque et avec une grenade. Un déroulé plus complet se trouve dans l’article mis en lien.

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Depuis, une pétition des habitant-e-s du quartier circule pour faire fermer ce local, en insistant sur tous les problèmes depuis leur implantation dans la rue, et le député PS Patrick Mennucci a lui aussi adressé une lettre officielle au maire de Marseille dans le même but, bien qu’avec des arguments différents.

Mais ce n’est pas tout. On apprend sur la page FB de l’Action Française Provence que dans la soirée du 21 octobre, alors qu’ils tenaient leur énième conférence absurde, ils ont de nouveau été physiquement pris à partie. Ils dénoncent l’arrivée vers 22h30 " d’une trentaine de militants [...] cagoulés et armés de trique et de bouteilles en verre " dans le local, puis avoir été violemment frappés.
En bref, eux qui prétendent "défendre Marseille" devraient plutôt s’en défendre, et c’est ce qu’ils tentent de faire : défendre un pauvre petit sous-sol cloisonné en prétendant qu’il s’agit de la ville. Et cela semble plus compliqué lorsqu’ils ne disposent pas de leur service d’ordre au niveau national et d’une protection policière importante.
Quand ils affirment que "Demain leur appartient", on ne peut que répéter qu’il semble bien que Demain, c’est loin , et qu’aujourd’hui c’est pas gagné.

Dernier petit rebondissement sympathique, pour la chronique : parmi les seuls groupes à leur apporter un soutien, ils se gargarisent de recevoir l’appui des néofascistes italiens de Casapound. Après la dernière manifestation du 8 octobre, les royalistes de l’AF affirmaient qu’ils " on n’a rien contre [les antifascistes], on a même des points communs comme l’anti-capitalisme, des orientations sur le temps de travail... " dans des propos reportés par La Provence. Le soutien affiché de leurs petits potes adorateurs de Mussolini devrait suffire à remettre les choses en place si des gens se posaient encore des questions sur leur compte. Ce ne sont finalement que des fascistes comme les autres, mais en plus ridicules.

Qu’elle soit royaliste ou fascisante, de Marseille jusqu’à Rome, à bas l’extrême-droite !

Le communiqué de l’Action Antifasciste Marseille :

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Grande était notre surprise ce matin en découvrant le communiqué de L’Action Française concernant les événements d’hier soir.

L’AF nous raconte une histoire destinée à leur public internet.
Ils accusent ouvertement l’Action Antifasciste de les avoir attaqué. Cela relève d’une stratégie simpliste : l’AF essaie de faire croire que leurs problèmes se limitent à notre groupe. Leur but est d’éloigner les lecteurs de la réalité. En effet, le grand problème de l’AF est leur présence dans un quartier connu pour son ouverture d’esprit et sa tolérance, qui les rejette simplement. Leurs voisins ont lancé une pétition pour la fermeture de leur local et de nombreux riverains regardent d’un mauvais œil leur présence.
Les évènements d’hier soir ne seraient-ils pas simplement un retour de bâton après les parades de ces derniers dans la rue, casqués et armés ? Ou après les multiples agressions contre des militants, habitants, passants, tête de migrants ?

Leur discours schizophrène, qui passe de l’intimidation à la victimisation, nous surprend. Si nous suivons leurs vidéos et leurs visuels, l’Action Française joue sur une identité de clan violent, qui se défend et s’impose grâce à leurs casques, leurs gazeuses et leurs matraques. Dans leur communiqué, ils se placent automatiquement en tant que victimes et crient à la démocratie en demandant indirectement la protection policière. D’ailleurs, plusieurs plaintes ont été déposés de leur coté suite à différentes histoires.
Nous vous invitons à lire leur pamphlet stratégique dictant leur ligne de conduite envers leur entourage et les médias.
https://mars-infos.org/afleaks-les-strategies-mediatiques-1…->https://mars-infos.org/afleaks-les-strategies-mediatiques-1%E2%80%A6]
https://mars-infos.org/…/…/IMG/pdf/guerre-information-af.pdf->https://mars-infos.org/%E2%80%A6/%E2%80%A6/IMG/pdf/guerre-information-af.pdf]

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L’Action Antifasciste Marseille constate que :
  L’Action Française Provence n’existe qu’à travers les réseaux sociaux et internet, selon les dires de leur porte-parole national (France 3). Leurs actions se limitent à de l’agitation propagande pour faire parler d’eux et recruter sans aucune perspective concrète. Une sorte de mauvaise copie des identitaires. D’ailleurs, quelles suites donnent-ils à leurs vidéos de propagande sur des sujets qui leur tiennent à cœur ? Il suffit de regarder qui relaie ou like leurs posts pour se rendre comptes qu’ils sont enfermés dans un entre-soi consanguin. En deux ans d’existence, nous les défions de fournir un exemple de soutien ou de solidarité sur les luttes sociales, les précaires ou les habitants du quartier. D’ailleurs, concernant la gentrification du quartier, ils se positionnent dans le camp de la Mairie.
https://www.facebook.com/actionfrancaiseprovence/photos/a.499101663533264.1073741828.49889v9960220101/830129460430481/?type=3&theater&__mref=message->https://www.facebook.com/actionfrancaiseprovence/photos/a.499101663533264.1073741828.49889v9960220101/830129460430481/?type=3&theater&__mref=message]
  Leur local de la rue Navarin n’existe que grâce à une protection policière ou un service d’ordre armé et leurs communiqués et visuels sont souvent destinés aux autorités, afin qu’ils les protègent ou qu’ils répriment leurs opposants, quelque soit leur nature. Sur la fameuse photo de leur dernière réunion, nous pouvons voir leurs militants privatiser l’espace publique grâce aux forces de l’ordre, qui bloquaient l’accès de la rue aux habitants. Les présents venaient de Paris, Evry, Grenoble, ainsi que d’autres groupuscules d’extrême droite.
  L’Action Française rejette l’appellation de fasciste ou d’extrême droite, nous trouvons pourtant sur leurs photos : des membres nazis du Blood and honour, des guignols du Parti de la France ou des fasciste italiens de Casapound.

L’ Action Antifasciste Marseille ne se positionne pas en temps qu’avant-garde qui montre le chemin ou la manière de lutter face à l’Action Française.
Nous pensons que la réponse se doit d’être collective et portée par les habitants du quartiers. Toutes nos actions vont dans ce sens-là. Nous appellerons prochainement à une réunion, afin de discuter des stratégies ou des réponses à avoir face à l’installation de la haine et du rejet de l’autre dans notre quartier.