Marseille : le business faf de l’insécurité

Eurokaner

Tandis que Marseille n’en finit plus de pleurer ses morts par balles, certains petits malins profitent du climat d’insécurité pour faire des affaires juteuses. Et le business n’est pas toujours dans les mains de ceux que l’on croit : ce sont parfois les mêmes qui dénoncent l’insécurité et qui en vivent. Ainsi, un article de La Provence d’il y a quelques jours nous parlait d’une « photo d’affiche placardée dans la rue est postée sur Twitter pour vanter "des gilets pare-balles low cost" vendus à Marseille. Un numéro de portable apparaît : c’est celui d’un ex-candidat FN. » On a forcément eu envie d’en savoir plus…

Dès le départ, on annonce la couleur : le nom de l’entreprise en question, Eurokaner, est une référence aux Afrikaners, les descendants des colons hollandais qui instaurèrent un régime d’apartheid en Afrique du Sud ; une croix celtique remplace le O du nom ; enfin, un petit texte de présentation nous prévient : " Dans un monde en constante évolution, l’Européen qu’il soit professionnel de la Défense ou simple particulier soucieux de sa protection est confronté à de nouvelles menaces (terrorisme, bandes ethniques, émeutes urbaines, grand banditisme) ." Que les violences urbaines ne comptent que peu d’ "Européens" (ici entendu au sens "ethnique", évidemment) parmi ses victimes ne changent rien à l’affaire. De même, les produits proposés ne visent pas que la protection des corps : holsters, gants d’intervention et autres gilets tactiques sont également au catalogue, comme autant d’invitation à porter les armes… Pas de quoi faire reculer les violences urbaines !

Petrucci
Christophe Petrucci, le
contrôleur de bus qui croit faire partie des forces spéciales…

Il est donc peu probable que le patron d’Eurokaner, Christian Petrucci, soit un fervent partisan de la paix entre les peuples : son orientation politique vient nous le confirmer. Son engagement sous les couleurs du Front national (candidat aux élections cantonales sur Saint-Just en 2010, il obtient 34,12%) n’est finalement que la partie "respectable" de son engagement militant. Toujours militant Front national, il a participé en 2012 à la rencontre organisée sur Marseille par les Jeunesses nationalistes pour tenter de s’y implanter, et affichait jusqu’à l’article de La Provence ses couleurs sur son profil Facebook : son personnage historique préféré était ainsi le SS Léon Degrelle, fondateur et dirigeant du mouvement collaborationniste Rex ! Enfin, celui qui se fait appeler "Requin mignon" sur les réseaux sociaux et les sites de rencontre comptait parmi ses groupes de musique Im Memoriam, un groupe de rock identitaire, qui avait, entre autres, repris un chant de marche de la Jeunesse hitlérienne, composée par Herbert Napiersky en 1933, "La Colonne"…

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