Marseille : "Histoire de l’antifascisme contemporain", présenté par La Horde

L’Action antifasciste Marseille a invité la Horde pour une présentation-discussion autour de l’histoire de l’antifascisme contemporain, samedi 15 avril 2017 de 19h à 21h, à El Ache de Cuba.

Parce que l’antifascisme est souvent caricaturé et réduit à une confrontation stérile et violente avec des groupes d’extrême droite, il est bon de rappeler son histoire récente pour montrer la richesse de ses pratiques et la variété de ses champs d’intervention. Car contrairement à ce qu’affirment ses détracteurs, l’antifascisme n’est pas une lutte du passé, mais, comme toutes les luttes, il s’inscrit dans une histoire : en se la réappropriant, les antifascistes d’aujourd’hui peuvent enrichir et mettre en perspectives leurs pratiques et analyses actuelles, et se préparer aux défis de demain.

chrono antifa

En tant que lutte autonome, l’antifascisme contemporain émerge en France au moment de la percée médiatique et électorale du FN au milieu des années 1980 : mais dès l’origine, cette opposition à l’émergence d’un courant politique xénophobe, réactionnaire et nationaliste s’accompagne d’une dénonciation tout aussi forte du racisme d’État, et les groupes de l’époque, Scalp ou autres, se mobilisent aussi bien au sein des luttes de l’immigration (contre la double peine, contre les expulsions) qu’aux côtés des victimes des crimes sécuritaires.
Porté par une contre-culture populaire, celle du rock alternatif, cet antifascisme autonome va connaitre un développement et différentes tentatives de coordination qui vont donner naissance, au début des années 1990, au réseau No Pasaran, tandis qu’à la même période va se développer une autre forme d’antifascisme, dit « républicain ».
Durant les années 2000, la volonté de dépasser de l’antifascisme en se concentrant sur d’autres thématiques va petit à petit rendre la lutte moins visible, d’autant qu’à cette période l’extrême droite semble au fond du trou : mais, dans les années 2010, le retour des groupuscules violents et la reprise en main du FN par Marine Le Pen vont redonner du sens à la lutte contre l’extrême droite.
Depuis ces dernières années, de nouveaux collectifs locaux voient le jour, associant le plus souvent, comme par le passé, confrontation directe avec l’extrême droite, projets alternatifs et contre-culturels et solidarité avec les réfugiés et les victimes des violences policières. L’extrême droite est aujourd’hui aux portes du pouvoir : face à cette situation inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’antifascisme est plus que jamais une lutte nécessaire, qui doit à la fois s’appuyer sur ses pratiques passées, et en même temps les critiquer et les adapter à la situation présente.