Marseille

Hier samedi, l’Action française a bien compris qu’elle n’était pas la bienvenue à Marseille : d’une part car un repas de quartier a été organisé en début d’après-midi pour dénoncer les violences du groupuscule d’extrême droite et le climat délétère qu’il entretient dans son voisinage, d’autre part  car son local a reçu une petite visite de la manif spontanée qui s’est déroulée dans la nuit de samedi à dimanche, dans la continuité de la mobilisation contre la loi Travail. Voici ci-dessous le communiqué de l’Action antifasciste Marseille qui a participé à l’organisation du repas de quartier, et un article paru sur Mars Infos qui raconte la manif de la nuit.

Bouffe_Marseille

Suite aux multiples agressions liées au local de l’Action française (AF) rue Navarin (attaque d’assemblée étudiante contre la loi El Khomri, agressions physique de militants de gauche, agression de couple homo, rue quadrillée pour la sécurisation du local par des individus casqués portant gazeuses et matraques…), et suite aux multiples demandes du voisinage, un collectif d’habitants du quartier ainsi que des militant-e-s divers-e-s ont décidé d’organiser une repas de quartier contre l’extreme droite rue Navarin. L’objectif était clair : réunir les habitants autour d’une bouffe, afin de rendre le problème visible, d’informer, d’écouter, et de s’organiser pour construire une réponse collective à l’implantation de l’extrême droite qui a nettement dégradé l’ambiance dans le quartier.

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L’Action française aime menacer physiquement (sur Internet) celles et ceux qui s’oppose à elle.

N’habitant pas le quartier et pourtant défenseurs du localisme (leurs slogans : "Marseille nationaliste", "on est chez nous"), les militants de l’Action française ont choisi la provoc’ en appelant leur militants à défendre le local par la confrontation ouverte. En réalité, ils n’ont réussi à rassembler qu’une quarantaine d’individus, venus d’Aix, de Toulon et même de Bordeaux et Paris, afin d’imposer par la force leur présence et la censure de l’opinion des habitants, leurs voisins directs. Notons au passage que pour ses diverses actions, l’AF n’hésite pas à s’appuyer sur des néonazis, comme Loic Delboy (arrêté il y a quelques jours à Marseille pour détention d’armes et participation a des groupes de combat) ou des guignols du genre Olivier Bianciotto (du Parti de la France, connu pour la dégradation de la statue de Manouchian).

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Un important dispositif policier pour protéger l’extrême droite.

À l’heure du rendez-vous, nous sommes allés installer tables et couverts. À notre arrivée, nous avons été surpris par la présence d’une dizaine de camions de CRS, des voitures de police, la Bac, qui bloquaient l’accès de la rue aux passants : contrôle de papiers, interdiction de passage à ceux qui n’ont pas un justificatif de domicile, etc. L’Action française avait en effet contacté les médias ainsi que le commissariat central, à travers un communiqué demandant une protection policière…

Nous avons donc choisi de nous installer à une centaine de mètres, au niveau de l’église Notre-Dame du Mont. Quelques 300 personnes sont passées pour manger discuter, laisser des contacts. À 14h, nous recevons plusieurs appels des habitants de la rue Navarrin qui nous souhaitent la bienvenue et manifestent leur ras-le-bol d’une situation absurde, le quartier étant complètement bloqué.

Environ 200 personnes ont alors choisi de partir en cortège et de faire le tour de tous les accès (bloqués) de la rue afin de faire entendre notre opinion ("pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartiers pour les fachos").

Nous remercions les habitants qui nous ont accueilli chaleureusement avec des applaudissements, et dont une partie est descendue nous rejoindre ( "nous regardez pas , rejoignez-nous") . Chapeau au voisin d’en face qui nous a accompagnés avec les chants, et qui a sorti un drapeau rouge en signe de protestation. Une fois que tous les axes bloqués ont été visités, nous sommes retournés place Notre-Dame du Mont pour nous disperser dans la convivialité autour d’un apéro improvisé. Notons que de nombreux voisins ont choisi spontanément de descendre dans la rue et d’arracher les affiches de l’Action française en bas de chez eux.

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La bande à débiles joue les fiers à bras… bien protégée par un cordon de CRS !

L’Action française demande fréquemment une protection policière : ils tiennent ainsi un double discours schizophrène en appelant à la violence et à la force via les profils Facebook de leurs militants, mais se victimisent pathétiquement à chaque réaction des habitants en allant pleurer auprès de la force publique. Champion de mythomanie via leur communiqué de presse, ils ont montré à leurs voisins la réalité de leur nature lors de l’action d’hier.

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Mobilisation antifa le 16 avril dernier.

Notre quartier a toujours été un quartier festif, ouvert, multiculturel : ne nous laissons pas intimider par une bande de nervis en recherche d’adrénaline et d’identité ! Ils n’habitent pas notre quartier et ne le fréquentent pas, et ils sont issus pour la plupart d’Aix et des quartiers bourgeois. Si vous aussi défendez l’idée d’un Marseille solidaire, populaire et international, n’hésitez pas de nous contactez : une action est bientôt prévue avec les habitants de la rue Navarin. Ceci n’est qu’un commencement !
Action antifasciste Marseille

Petit retour sur la manif sauvage nocturne du 16 avril

Deux cent personnes descendent la rue Estelle vers 23h30 aux cris de "grève, blocage, manifs sauvages", "Marseille, debout, soulève-toi", "loi, travail, retrait des deux". La manif se dirige vers le local du PS, qui a été recouvert de petits mots, et dont les vitres sont très très blindées. Pas de pause trop longue, départ vers le petit local bien planqué du front national, pas loin de la place Castellane. Rideaux baissés, et quelques passants autour qui encouragent la manif, voire la rejoignent pour un petit bout de chemin.

On repart direction la plaine, cette fois-ci vers la rue Navarin. Et cette fois-ci, les fachos de l’action française n’ont pas de CRS pour protéger leur local.

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Les locaux de l’AF après le passage de la manif…

Dont les vitres ne sont pas blindées, et dont la porte est rapidement détruite, au cri de " Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos " et avec le sourire des habitants du quartier qui voient tout ça se dérouler. Toujours en criant des slogans sur la loi El-Khomry, le travail, contre la police, la manif rejoint rapidement la plaine, puis le cours Julien, ou la nuit debout suit son cours.
[Source : Mars Infos]