Lyon : Violences policières et milices racistes entraînées et organisées

Lu sur Rebellyon :

Communiqué de l’Union Communiste Libertaire - Lyon suite aux violences policières et attaques de milices racistes lors de la victoire de l’équipe d’Algérie le 19 juillet.

Ce vendredi 19 juillet 2019, suite à la victoire de l’équipe d’Algérie à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), les supporters ont fêté sur Lyon et dans l’agglomération la victoire de leur équipe.
En plus des violences policières malheureusement habituelles et reflétant un système raciste, nous avons assisté à Lyon à des attaques ciblées menées par des groupes ouvertement racistes.

Un maintien de l’ordre postcolonial…

violence policières et racistes lyon le 19 07 19

A chaque victoire de l’Algérie en phase finale, nous avons pu noter le même système de «  maintien de l’ordre  » : blocage des ponts amenant au centre-ville («  pas de drapeaux algériens dans la presqu’île  »), gazage massif de tout le quartier de la place du Pont et utilisation du LBD pour faire peur et mutiler.
Les consignes étaient claires : pas de possibilité de se rassembler devant un écran géant, vente d’alcool interdite, utilisation de fumigènes, de pétards et de feux d’artifice interdit. 
Les possibilités de fêter la victoire étaient très minces pour les supporters de l’équipe d’Algérie et très grandes pour les forces de l’ordre de passer à l’acte…
Et cela n’a pas manqué, les rues du quartier étaient inondées le lendemain de cartouches de gaz lacrymogènes et de balles de LBD… et les nombreuses vidéos montrent un quartier sous les gaz.
Nous adressons d’ailleurs nos messages de soutien à l’énième victime du LBD qui a encore provoqué la perte d’un œil à un jeune supporter de l’équipe algérienne, Soufiane (originaire de Saint-Bel).

Dans d’autres villes également, les mêmes techniques postcoloniales ont été utilisées par les forces de l’ordre, quand ce ne sont pas arrêtés municipaux, promulgués par des maires nostalgiques de l’Algérie Française, qui ont carrément interdit tout rassemblement  !

…et des milices racistes en action

Les discours haineux d’hommes et de femmes politiques n’hésitant pas à demander que les drapeaux algériens soient interdits, ou établissant une différence de nationalité entre ceux et celles fêtant la victoire et les français «  de sang  »  ; ont au fil des jours incité le passage à l’acte de groupes racistes organisés.
Ces groupes ont eu «  carte blanche  » ce vendredi 19 juillet pour étaler leur haine et attaquer des supporters et supportrices de l’équipe d’Algérie : ils ont pu se promener, dans le centre-ville, cagoulés et armés de barres de fers et de matraques télescopiques.
Plusieurs agressions ont été rapportées sur les réseaux sociaux, puis sur les médias locaux et enfin nationaux (et heureusement que des vidéos ont pu étayer les témoignages).
Mais est-ce une surprise à Lyon  ?

Des groupes organisés implantés sur la ville

A la fin du mois de juin, le groupuscule d’extrême-droite radical «  Génération Identitaire  » se félicitait de la réouverture de sa salle de combat «  l’Agogé  » réservée aux nationalistes (comprendre personnes de couleur blanche) et de celle de son local «  La Traboule  » (en septembre).
Ce local, qui a été fermée temporairement par le Ville de Lyon que pour sa mise aux normes au niveau sécurité, est un lieu de propagation de haine et d’apprentissage de la violence : ce genre de lieu permet le passage à l’acte dans l’espace public comme cela a été le cas dans la soirée du 19 juillet.

Génération Identitaire avait de plus prévenu les «  autorités  » dans un communiqué daté du 26 juin qui est trouvable sur la page réseau social du groupe «  Gonitude  » (l’ancienne page officielle Génération Identitaire ayant été interdite).
Nous citons : «  Génération Identitaire donne un mois aux autorités pour mettre fin aux violences des bandes de racailles.  » et «  C’est pourquoi nous reprendrons s’il le faut, comme en 2014, les tournées de sécurisation anti-racailles en Presqu’île de Lyon si les autorités ne mettent pas fin à ces événements  ».
L’intention était claire pour Génération Identitaire : chasser dans la rue tout ce qui ne correspond pas à leur vision de la France et passer à l’acte physiquement.

Comment un tel groupe peut-il encore avoir deux locaux ouverts au public dont une salle de sport de combat réservé aux blancs et un local servant de base à la formation des militants d’extrême-droite  ?
Faut-il d’autres passages pour qu’enfin ces locaux soient définitivement fermés  ?

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