Lille : rencontre autour des meurtres sécuritaires

Compte rendu repris de Résistons ensemble :

police

A Lille, le collectif CRIME (Contre la Répression des Individus et des Mouvements d’Emancipation) a réuni, mercredi 19 juin, pour une conférence-débat, Mogniss H. Abdallah, auteur de « Rengainez on arrive ! », un militant de Résistons venu de Paris et les familles et amis de 4 jeunes tués par la police : Hakim, à Lille, Amine à Noisy-le-Sec, Wissam à Clermont-Ferrand et lahoucine à Montigny-en-Gohelle. La salle était déjà comble quand une manifestation, suite à l’agression islamophobe d’Argenteuil, qui se déroulait au même moment a modifié son parcours pour venir apporter son soutien. Ces nouveaux arrivants n’ont pu trouver de place à l’intérieur et quelques-uns d’entre eux sont restés à tendre l’oreille par la fenêtre ou par la porte.

Dans un premier temps, a été projeté le film réalisé par Mogniss H. Abdallah sur le combat, en 1984, des « folles de la place Vendôme », ces mères de jeunes victimes de crimes racistes ou sécuritaires. Puis, cela a été un moment d’intense attention et d’émotion quand les familles et amis ont fait part de leurs démarches, mais aussi de leur peine, leur indignation et leur révolte. Chacun a pu constater d’ailleurs que la situation, aujourd’hui, est la même que dans les années 80. Chacun a pu constater aussi que, dans les 4 cas, la police et la justice ont menti et ont sali la mémoire de leurs victimes. Et que, pour cela, elles ont bien été relayées, par les médias. Tout le monde a bien perçu qu’il est très important de continuer à parler le plus largement possible de chacun de ces cas, pour que cette très longue série de meurtres cesse.

La famille de Lahoucine, tué en mars dernier à Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais), a visiblement trouvé du réconfort et un regain d’énergie pour affronter le long combat qui s’annonce pour obtenir vérité et justice. Nombre de participants se sont proposés pour un comité de soutien et plusieurs pistes d’action ont été évoquées pour les prochain mois. A noter aussi que cette soirée a été l’occasion de créer, autour de ce combat, un contact entre des groupes lillois qui ont peu l’habitude de travailler ensemble.