Un camarade antifasciste lillois nous a envoyé hier en fin de journée ses impressions à chaud sur la présence du FN dans sa ville ce week-end, et surtout sur la mobilisation pour s’y opposer. 

C’est donc (encore) dans notre région Haut de France que le FN a choisit de poser ses valises pour le week end. Comme à son habitude, (elle y avait l’an passé tenu meeting dans le cadre de la campagne présidentielle) le Zénith accueille avec bienveillance Marine le pen pour son congrès national.

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Photo : Julien Pitinome

Du côté des antifascistes, plusieurs événements étaient organisés les jours précédents : des collages, une projection de film, un débat, une manifestation... afin de mobiliser pour le jour J, dimanche. Environs 800 personnes ont donc pu montrer leur désaccord avec le parti Le Pen sous un soleil radieux. Un cortège unitaire et musical s’est mis en route du centre-ville vers les quartiers populaires, parfaitement encadrés par nos "chers et tendres" policiers de la BAC.

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Photo : Julien Pitinome
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Photo : Julien Pitinome

Une manif festive et plurielle

Le cortège, qui dans un premier temps avait à sa tête la banderole unitaire, a été débordée par petit groupe d’autonomes décidés à mener la danse, afin de montrer un peu plus de "radicalité". Mais peu importe la couleur, la contestation était bien là. Même Générations, le mouvement de Benoît Hamon, a tenté quelque chose mais sans grande conviction : la honte les a certainement empêché au dernier moment !

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Photo : Julien Pitinome

La fin de manif a été l’occasion de manger un bout, grâce au banquet organisé par toutes les petites mains qui ont tout mis en œuvre pour faire de cet événement une quasi réussite. Malheureusement, les policiers (qui avaient certainement déjà mangé) en ont décidé autrement, en arrêtant deux camarades pour des raisons encore inconnues. Un rassemblent de soutien était en cours en fin de journée.

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Photo : Julien Pitinome

Tu t’es vu quand t’as bu ?

https://youtu.be/Zvy7dD41ZII

En parallèle, la veille au soir, le samedi, un petit groupe de cadre du FN s’est rendu en centre-ville pour s’amuser un peu (c’est sûr que l’ambiance du congrès n’était pas folichonne), et l’un d’entre eux, ayant un coup dans le nez, aurait, selon les dires de celui à qui il s’adressait et sur la fois d’une vidéo qui a fait le tour du net, traité à l’entrée d’un bar un videur noir de " singe " et de " sale nègre ", lui conseillant de " rentrer chez [lui] en Afrique "… Davy Rodriguez, puisque c’est de lui qu’il s’agit, avait commencé par militer au PS avant de soutenir Mélenchon en 2012, puis il serait tombé sous le charme d’Eric Zemmour et de Robert Ménard (sic). À Science Po où il fait ses études, il crée une petite asso souverainiste (Critique de la raison européenne) avant d’y monter en 2015 une section FN. On le retrouve ensuite et logiquement au FNJ où il est chargé de l’implantation locale. Ce jeune opportuniste de 24 ans est actuellement l’assistant parlementaire de Sébastien Chenu, et il avait été désigné par Marine Le Pen ambassadeur pour la refondation du Front National en novembre dernier. Son avenir politique en dira long sur la tolérance à venir du FN pour le racisme décomplexé !

En tout cas, Rodriguez aurait mieux fait d’aller à la Citadelle, où il aurait été reçu en ami et n’aurait pas eu ce genre de désagrément, le lieu étant "réservé aux Blancs". Le bar privé ouvert par des Identitaires fin 2016 devait être bien rempli de sympathisants FN (comme à Lyon à la Traboule lors des Assises du FN en février 2017) ; en tout cas, vu le nombre de cars de police protégeant le local identitaire, on est en droit de se questionner ! Le FN, du moins sous ce nom, vit peut-être ses dernières heures : mais il est clair, et d’ailleurs personne n’est dupe, qu’un changement d’enseigne ne changera ni la boutique, ni la clientèle.

Un antifasciste lillois