Une manifestation antifasciste aura lieu le vendredi 5 juin à Lille à l’appel de l’Action Antifasciste NP2C, de Sud, de la CNT, des JC, de l’UEC, du Parti de Gauche, d’Alternative Libertaire et des Jeunes Ecologistes.

Rendez-vous est donné sur le parvis des halles de Wazemmes à 18h00 .

Voici le texte d’appel à la manifestation diffusé par l’AFA N2PC :

Cela fait désormais deux ans que notre camarade Clément Méric a été assassiné par les fascistes de Troisième Voie. Evidemment, notre tristesse est toujours aussi intense, et elle fut doublée d’un sentiment d’injustice lorsque le meurtrier fut libéré un an après les faits, bénéficiant ainsi d’une incroyable complaisance de la part des autorités. Cela fait écho à l’acquittement des deux flics qui ont tué Zyed et Bouna. La justice, faisant fi de la légitimité préfère se cacher derrière le masque de sa légalité bourgeoise dont les laquais, flics et fascistes, sont les principaux bénéficiaires.
Mais ne nous y trompons pas, la mort de notre camarade a dynamisé l’ensemble de la contestation radicale antifasciste et anticapitaliste ces deux dernières années. Loin des beaux discours et de la révolution de salon, ces mouvements ont agi partout en France et parfois à l’étranger pour faire progresser nos idéaux. Au delà de nos idées et de nos symboles, c’est bien dans la pratique que nous avons concrétisé notre union en agissant très régulièrement avec des camarades habitant aux quatre coins de l’hexagone et de l’Europe. De Bruxelles à Calais, de Paris à Marseille, de Saint-Etienne à Nantes nous avons réussi à impulser un nouveau souffle dans notre combat.
Lors des grandes manifestations spontanées qui eurent lieu après la mort de Clément Méric, nous scandions qu’il ne fallait surtout pas déserter la rue. Le meilleur hommage que nous pouvions lui rendre était de prolonger son combat. Et cela ne se résumait pas uniquement à fustiger les discours et agissements des groupuscules néo-nazis, des identitaires, qui ne représentent qu’eux mêmes. Notre combat c’est de dénoncer les agissements des flics qui ratonnent à Calais main dans la main avec les nazis de la région. C’est réagir face aux pratiques racistes du maire d’Haubourdin à l’égard des populations Rroms. C’est aussi dénoncer les manœuvres du gouvernement Hollande qui profite de la stupeur qui a suivi les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher pour faire passer la loi sur le renseignement.

Ainsi, l’autoritarisme et les discours sécuritaires vendus depuis des années par toutes les tendances de la droite sont appliqués par un gouvernement « socialiste ». Le constat peut être amer pour certains, pour nous la situation était claire dès le départ, les « socialistes » représentent à nos yeux le pire cancer que la gauche ait connu au cours de son histoire. Sur la base de ce constat, nous devons prendre conscience, une fois pour toute, qu’il n’y a rien à attendre de ces porcs auxquels les élections leurs avaient permis de récupérer, pendant quelques semaines, la couleur rose qui les caractérise.

Nous ne devons plus gober leur soupe indigeste servie à tous les scrutins. Mitterrand n’avait pas le monopole du cœur, la famille Lepen n’a pas celle du fascisme. Par conséquent n’oublions pas que la loi scélérate sur le renseignement a été rédigée par des socialistes et votée de concert avec toute la droite de l’hémicycle le 5 Mai dernier. Cette mesure va de pair avec toutes les mesures antisociales qui matraquent depuis quelques années les plus pauvres au profit des quelques parasites sociaux qui se disputent l’intégralité du gâteau. A ce sujet, souvenez vous aussi que ce sont les « socialistes » qui ont aussi voté la loi Macron, le pacte de responsabilité, qui traquent des Rroms, les migrants de Calais et qui libèrent Morillo. Ici même à Lille, c’est la maire « socialiste » qui ferme le bar progressiste le Resto Soleil afin de protéger la barbouze identitaire Claude Hermant, informateur de la police et soupçonné d’avoir fourni des armes au terroriste antisémite Coulibaly.

Nous savions depuis longtemps que le Parti Socialiste était du côté du système, des capitalistes, des dominants et des racistes, ceux qui ont voté pour François Hollande n’auront plus l’excuse de ne pas savoir.

Le gouvernement assume ouvertement ses positions : son ennemi ce n’est ni la finance, ni les fascistes, ce sont les travailleurs, les étrangers et les forces révolutionnaires.
Le système de production capitaliste, déterminant l’ensemble des rapports sociaux, pousse les patrons et leurs valets à se prémunir de toute révolte dans une période où ils désirent engranger de plus en plus de profits au détriment d’une très large majorité de laissés-pour-compte. Il faut bien se rendre à l’évidence, cette loi sur le renseignement ne vise pas les quelques djihadistes et leurs épisodiques coups d’éclats. Elle cible avant tout ceux qui désirent bouleverser l’ordre des choses en foutant en l’air, une bonne fois pour toute, le système actuel. Hier le droit romain était là pour préserver le système de production esclavagiste, aujourd’hui le droit est là pour préserver le système qui l’a enfanté : le capitalisme. Légaliser les écoutes massives, permettre aux flics de poser des balises GPS sur le véhicule de personnes « suspectes », etc. autant de mesures qui représentent un bond en avant vers une société totalement cadenassée. Le but ultime étant de préserver les intérêts du capital.
Cette année, l’hommage que nous rendrons à notre camarade se fera en dénonçant cette loi sur le renseignement qui fera de nous tous des terroristes à leurs yeux. En réalité les terroristes sont ceux qui ont voté cette loi. Toute cette racaille qui, du Medef aux bancs de l’assemblée, ne désire qu’une chose : asseoir son pouvoir en généralisant le contrôle de la population. Ce texte de loi est un maillon supplémentaire leur permettant de nous surveiller, de nous écouter, de nous ficher en toute liberté sans qu’il n’y ait aucun office de contrôle pour pallier les dérives liberticides. Cela concerne tout le monde et doit nous pousser à sortir dans la rue, à dénoncer ce projet avec vigueur. Malgré la léthargie de nombreuses organisations politiques de gauche anesthésiées par l’allégeance prêtée au gouvernement, nous devons impulser des rassemblements sur la base de notre opposition à ce projet de société. Nous devons redonner du sens aux luttes anticapitalistes et antifascistes récupérées et tuées dans l’oeuf depuis maintenant trop longtemps par les opportunistes de tout poil. Dans ce rapport de force qui nous oppose au terrorisme d’Etat, nous devons démontrer que rien n’est encore joué, que l’histoire n’est pas finie.

Action Antifasciste NP2C