Lille : manif pour la fermeture de "La Citadelle"

Le compte rendu de la manifestation pour la fermeture de "La Citadelle" le 19 novembre, lu sur le facebook de l’Action Antifasciste NP2C :

Hier nous étions plusieurs milliers de Lillois à défiler à nouveau afin d’exiger la fermeture de l’estaminet raciste « La Citadelle » tenu par le groupuscule d’ultra-droite raciste, sexiste et homophobe « Génération Identitaire » au 8 rue des arts.

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L’État, sa police et le Parti Socialiste représenté par Martine Aubry avait décidé de réserver le centre ville de Lille à l’extrême-droite : le parcours initial de la manifestation a été retoqué par les représentants du système, un parcours « alternatif » évitant complètement le centre - pourtant traditionnel lors des manifestations progressistes - a été imposé.
Pas étonnant lorsque l’on connaît la complaisance dont bénéficient les identitaires à Lille de la part des sociaux-démocrates ; et la porosité entre la police et les milieux d’extrême-droite de la capitale des Flandres :

 ouverture d’un bar clandestin ouvertement « réservé aux blancs » sans aucune opposition de la mairie alors qu’Aubry fait fermer administrativement des dizaines de café-concerts officiellement déclarés
 agressions nombreuses et impunies par des fascistes se réclamant ouvertement de « La Citadelle »
 « La Frite Rit » rue Solférino toujours ouverte alors que son patron, le fondateur du mouvement identitaire à Lille, est en prison pour avoir vendu les armes ayant servies aux djihadistes à commettre l’attentat de l’Hyper-Casher
 les flics ont donné des noms et adresses des militants de gauche aux identitaires sans aucune conséquence disciplinaire

Mais c’était sans compter sur la détermination de l’Action Antifasciste NP2C et des autres groupes révolutionnaires présents lors de la manifestation. Le cortège s’est ébranlé avec fumigènes, banderoles et chant de slogans antifascistes en direction du centre ville ; bravant ainsi l’interdiction. Un dispositif policier démesuré fût alors déployé : des dizaines de camions de CRS et des unités (masquées et sans brassards) de la BAC ont tenté de nous obliger à suivre le tracé prévu par l’État, sans succès.
Après être passé par la rue des Postes, Wazemmes, et la rue Gambetta, nous avons à nouveau déjoué le dispositif policier afin de nous rassembler rue Puebla, devant le bar « le Maclaren’s » ou une dizaine de nervis fascistes de La Citadelle ont agressé une lycéenne et des lycéens communistes la semaine dernière. Des slogans sont entonnés par la foule et repris par les habitants depuis leurs fenêtres : « pas de quartiers pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers ». Lorsque les nazillons lillois mobilisent 10 personnes, nous en mobilisons 1 000 et ils ne seront jamais les bienvenus dans la métropole.

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La manifestation s’est ensuite dirigée vers « la Citadelle » via la rue Nationale. Les CRS et la BAC se sont alors déployé en force pour protéger les fascistes et ont bloqué le cortège à l’approche de la Grand’Place. Après avoir occupé le centre ville, le cortège comptant toujours quelques centaines de personnes s’est disloqué rue Gambetta.

La journée n’était pourtant pas finie : il était illusoire de penser que l’État pouvait interdire l’accès à un quartier complet aux militants progressistes et le livrer de fait aux néo-nazis.
Quelques heures après la fin de la manifestation, un groupe d’une 50 aine de personnes s’est reformé pour passer la soirée dans le centre ville et le Vieux Lille. Ce groupe est allé rappeler aux nazillons présents à la Citadelle qu’à chaque agression qu’ils commettent, nous rendons coup pour coup.
Les courageux militants d’extrême-droite qui ne rechignent pas à tabasser des mineurs ont cette semaine décidé de se terrer près de 30 minutes dans leur local sur-protégé. Ils ont fini par appeler la police (qui n’était pas venue lorsque les lycéens communistes les avaient appelé la semaine dernière). Les flics sont arrivés en trombe pour défendre leurs protégés et ont tiré sans sommation une grenade de désencerclement dans la foule ; qui n’avait pourtant commis aucun acte répréhensible. Pas de blessés ni d’arrestation.

La lutte continue, de nouvelles actions contre La Citadelle se dérouleront bientôt !