Lu sur le blog "L’école des réacs-républicains", un petit panorama de ce que le Front national propose en matière d’éducation, et surtout ce que les nouveaux maires FN vont tenter de se permettre en matière d’éducation. Sans surprise, on retrouve le collectif Racine à la manœuvre (dont on vous avait déjà parlé sur notre site).

« La commune administre les écoles primaires sur son ressort. Elle prend en charge le budget général, la sectorisation, l’entretien des locaux, la gestion des personnels non enseignants et l’organisation de la restauration. Si elle ne détermine pas les contenus ni les méthodes d’enseignement, elle joue donc un rôle important. » C’est ainsi que s’ouvre le document « bleu-blanc-rouge » de quatre pages rédigé par le collectif « Racine – Les enseignants patriotes » à l’attention des maires frontistes. Cette officine FN, en charge du programme éducatif de Marine Le Pen, y invite les nouveaux maires à « investir politiquement les trois compétences suivantes » : « La sélection des intervenants péri-scolaires », « Le choix des sorties scolaires financées par la commune » et « La contrôle de la restauration scolaire ». C’est donc bien dans une démarche « politique », traduire « idéologique » que s’inscrit ce vade-mecum réactionnaire qui propose d’user de l’arsenal des pouvoirs dont disposent les maires en matière d’éducation pour distiller son programme pompeusement intitulé « Pour une école de la maîtrise des savoirs. Pour une école Laïque et républicaine. »

Restauration à l’ancienne...

C’est par la fin (et la faim) que les nouveaux élus, au commandement de leur Chef, ont commencé à mettre en place ces dispositions. Mesure médiatique, destinée à servir la soupe à la frange la plus raciste de son électorat, la redéfinition des menus scolaires n’a d’autre objectif que de dresser les populations les unes contre les autres – à l’opposé du projet laïque ici détourné et dévoyé – et d’alimenter les fantasmes sur les populations immigrées.

La sélection des intervenants péri-scolaires

S’appuyant sur la réforme des rythmes scolaires qui implique l’embauche de nouveaux personnels intervenants auprès des élèves, l’idée ici est de s’assurer de la subordination des nouveaux intervenants, de leur conformité au projet « politique » communal et de « sélectionner » - c’est-à-dire trier, comme le précise bien l’intitulé du projet, ceux et celles qui ne s’inscriront pas d’emblée pas dans les finalités réactionnaires de la main-mise sur le péri-scolaire : l’enseignement de « l’héritage français » et la lutte contre « la diversité culturelle ». Les exemples cités sont assez significatifs à la fois de l’image qu’ils entendent présenter d’un « naufrage » de l’éducation et de la société. Ainsi plus de « djembé » (activité qui semblerait résumer à elle seule les actions précédemment mises en place... et qui seront probablement remplacées par l’initiation à l’accordéon). Surtout, est-il précisé, il s’agit de mettre un terme à « l’éducation à la tolérance sexuelle » (est-ce à dire qu’il s’agit de prôner le retour à l’intolérance sexuelle ?) et d’enfourcher le cheval de bataille de « la théorie du genre ».

Faire école...

C’est d’abord dans ces marges, par une stratégie d’encerclement de l’école et d’encadrement de la jeunesse autour des obsessions de l’extrême-droite (la diversité culturelle, l’égalité homme-femmes, etc.) en mettant « le péri-scolaire au service des savoirs », que le collectif entend ancrer l’action des maires. Quant à la troisième mesure, elle s’immisce un peu plus dans l’action pédagogique des enseignants, puisqu’il s’agit de contrôler et d’orienter le choix des sorties scolaires financées par la mairie. Le maire a donc, selon les rédacteurs du document « toute légitimité pour faire valoir ses orientations », à savoir, d’après les exemples proposés « une relation vivante avec la culture classique », « le riche patrimoine de leur ville ». Historiquement ou géographiquement, il s’agit d’attacher l’enfant à un cadre étroit, uniforme et balisé. Placé sous le signe du fameux « redressement de l’École de la République » et de la « défense de l’intérêt supérieur de la Nation », ce programme municipal, prélude à la main mise sur l’école, appelle à la plus grande vigilance...
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