Les anti-IVG s’invitent au Parlement européen

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On l’a vu récemment avec les mobilisations contre le « mariage pour tous », les milieux catholiques, surtout les plus réactionnaires, sont bien décidé à s’inviter dans le débat public et politique pour impose au reste de la société leurs visions du monde, en particulier en matière de sexualité (à ce propos, ils feraient mieux de balayer devant leur pote, et de s’occuper de leurs curés, comme le montre une nouvelle affaire impliquant un prêtre de la Fraternité Saint-Pie X accusé de viols et d’actes de barbarie, sur laquelle revient le site Paris-luttes.info, qui en profite pour faire le point sur cette frange du catholicisme "intégral"). Ainsi, un sujet leur tient particulièrement à cœur : supprimer le droit des femmes à avorter. Une initiative sur le sujet s’est ainsi invitée au Parlement européen.

Jeudi 10 avril, l’organisation intégriste Un de Nous (One of Us), un groupe de pression réunissant notamment les Associations Familiales Catholiques (AFC), la Fondation Jérôme Lejeune et l’Alliance Vita, a obtenu une audition, afin de faire du lobbying anti-IVG. Elle était déjà à l’initiative d’une pétition qui a réuni plus d’un million de signatures dans plusieurs pays européens, avec le soutien officiel de l’Église catholique (c’est l’initiative citoyenne européenne qui a obtenu le plus de signatures à ce jour…). Le président de One of Us, Grégor Puppinck, est surtout directeur de l’European Centre for Law and Justice (ECLJ), émanation de l’American Center for Law and Justice (ACLJ), organisation chrétienne conservatrice, fondée par Pat Robertson, créateur de la Christian Coalition : le but de l’ECLJ est de faire du lobbying chrétien au Parlement européen.

L’objectif de l’initiative citoyenne ? obtenir une « protection législative » de l’embryon humain en Europe et l’interdiction du financement de l’UE des programmes de recherche, de santé publique et d’aide au développement qui touchent à l’embryon humain.

la Fédération Humaniste Européenne (FHE) note que « si elle devait déboucher sur une directive européenne, l’initiative « Un de Nous » aurait des conséquences dramatiques pour la recherche, le droit des femmes à disposer de leur corps, et la santé publique. Il en résulterait en effet une base juridique pour interdire l’avortement dans tous les pays membres de l’Union Européenne. » La Commission devra se prononcer avant le 28 mai : pas sûr que l’audition débouche sur une directive européenne, mais le discours de Puppinck devant les députés a été largement applaudi…