Dans le numéro d’octobre de Ripostes Syndicales, le bulletin d’infos du groupe de travail sur l’antifascisme de Solidaires, on peut lire un intéressant dossier qui présente différentes initiatives de l’extrême droite, passées et présentes. Ce panorama est plus significatif, à notre sens, que le symbole du Punisher sur certains uniformes policiers, et ce d’autant moins que ce personnage Marvel, aux méthodes certes expéditives, est également à ses heures chasseur de nazis. Voici l’édito du bulletin, à télécharger ci-dessous :

Plusieurs constats incitent à s’intéresser au syndicalisme d’extrême droite dans la police.

Le premier, c’est que même si elle n’est pas nouvelle, la présence de l’extrême droite dans la police est une réalité qui a été révélée récemment par trois indices.
D’abord la quantification du vote policier lors des élections politiques nationales. Les enquêtes Sciences Po/Cevipof suivent le phénomène de l’implantation du FN dans la fonction publique et particulièrement dans la police. A l’occasion du premier tour des présidentielles de 2017, le vote FN est de 54 % ; pour le premier tour des législatives de la même année il est de 43 % et enfin il est de 52 % pour le RN lors des européennes de 2019. Cependant cette enquête porte sur 3368 fonctionnaires d’État et seulement 60 policiers et l’auteur indique qu’il faut la relativiser au vu de la faiblesse de l’échantillon.

Le second indice, c’est la floraison d’éléments issus des réseaux sociaux. Que ce soit la découverte de groupes Facebook de policiers dans lesquels la parole d’extrême droite se libère allègrement ou les photos d’insignes sur les uniformes et de tatouages à la gloire du IIIème Reich et autres.

Le troisième, c’est qu’il est fréquent dans les réseaux militants d’entendre dire que le syndicat Alliance (affilié à la CFE/CGC) est un syndicat d’extrême droite. C’est méconnaître le syndicalisme policier et cette idée est à déconstruire. Alliance est un syndicat de droite et même de droite extrême, qui a d’ailleurs appelé à ne pas voter pour Marine Le Pen au second tour des présidentielles de 2017 (au grand dam de certains délégués...). Mais il existe des syndicats d’extrême droite dans la police.

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