Le parquet fait appel de la remise en liberté d’Antonin, militant antifasciste incarcéré

Communiqué du collectif Libérons-les suite à la décision du parquet de faire appel de la remise en liberté d’Antonin et rendez-vous à la cour d’appel de Paris le 12 août à 13h au pôle 7 chambre 8, métro Cité en soutien à Antonin.

Le parquet fait appel de la remise en liberté d’Antonin rendez-vous lundi 12 août à 13h pour l’audience à la cour d’appel de Paris.

Le parquet a décidé hier de faire appel de la remise en liberté d’Antonin, prévue pour le 18 août et décidée par la juge des libertés et de la détention vendredi dernier.

libérons-les logo

Antonin avait été arrêté avec des camarades quelques heures après un affrontement entre antifascistes et militants d’extrême-droite, dans la continuité de l’expulsion des bandes fascistes qui tentaient d’infiltrer les Gilets Jaunes.

En raison de son militantisme, il avait été immédiatement placé en détention provisoire, alors même qu’il nie les faits et que le dossier ne tient que sur le témoignage d’un militant de Génération Identitaire.

Si elle a jugé bon de ne mener aucune sorte d’enquête dans le dossier, la juge d’instruction Sabine Kheris a en revanche approuvé l’ensemble des procédures menées depuis près de quatre mois à l’encontre d’Antonin par l’administration pénitentiaire : rétention de courrier, placement à l’isolement, parloirs attribués au bout de deux mois et avec parcimonie, baluchonnage entre Fresnes et la Santé, tentative de le déplacer hors d’Île-de-France...

Le premier juge des libertés et de la détention, Charles Prats, généralement occupé à déverser sur Twitter sa haine des antifas, avait décidé du maintien en détention d’Antonin, en remettant en cause la sincérité de son engagement, s’appuyant pour cela sur la marque de son polo.

C’est pourtant son engagement qui vaut à Antonin d’être la cible du parquet aujourd’hui, alors qu’une juge plus soucieuse du droit avait bien voulu le laisser sortir sous conditions. Ce qui fait d’Antonin une cible, c’est son appartenance à une génération, antifasciste et autonome, qui a profondément renouvelé les pratiques de la contestation sociale, à travers notamment l’apparition du cortège de tête en 2016, ou encore d’un travail de fond réalisé avec les familles de victimes de crimes policiers dans les quartiers populaires depuis plusieurs années. C’est cette même génération de militant·e·s qui a participé activement au mouvement des Gilets Jaunes en assumant conjointement l’affrontement avec les bandes fascistes et l’antagonisme avec un État débordé qui se vautre dans l’autoritarisme. Rendant ainsi impossible pour le gouvernement de rejouer éternellement le deuxième tour de l’élection présidentielle en se posant comme un rempart face au fascisme.

Si le parquet fait appel, c’est uniquement parce qu’il est devenu l’annexe des services de renseignement du ministère de l’Intérieur. Ces derniers, égarés dans le soulèvement populaire en cours, se rattachent à leurs « classiques » : le récit délirant qui fait d’Antonin un chef sans lequel ses camarades seraient neutralisé·e·s. Un communiqué de la préfecture de police, signé par une journaliste d’Europe 1, en attestait largement.

Antonin n’est que l’un des symboles du tournant autoritaire de l’État français, contraint de criminaliser des luttes qu’il ne parvient plus à réguler politiquement.

Soyons nombreuses et nombreux ce lundi 12 août à 13h à la cour d’appel de Paris (pôle 7 chambre 8, métro Cité), en soutien à Antonin et à tou·te·s les inculpé·e·s du mouvement !

Collectif Libérons-Les