L’Agence info Libre, propagande d’extrême droite

Le site Confusionnisme.info a publié il y a quelques semaines une enquête assez fouillée sur l’Agence Info Libre, une webtélé qui fait la part belle à l’extrême droite sous couvert de "pluralisme" (on commence à connaitre la chanson), et qu’on retrouve trop souvent aux abords de nos manifestations. Extraits :
Alors que les blogs et sites confusionnistes se comptent par milliers, quelques uns sortent du lot et parviennent à toucher une plus grande audience. C’est le cas de l’Agence Info Libre (AIL) qui, issue de la mouvance extrême droitière et conspirationniste, est désormais largement relayée dans les milieux militants de gauche. Pourtant, malgré un lifting réussi, ses animateurs n’ont jamais renoncé à leurs anciennes idées et profitent de leur site vitrine pour leur donner une allure respectable.

Agence_info_libre

Fondée en septembre 2011, l’Agence Info Libre s’est constituée en association déclarée au Journal officiel le 17 septembre dernier. Elle est notamment animée par Jonathan Moadab, ancien du Cercle des Volontaires (CDV), aux sympathies affichées pour la mouvance Soral/Dieudonné. Si a priori il n’existe plus aucun lien organique entre l’AIL et le CDV, les deux médias se relaient toujours régulièrement l’un l’autre, s’organisant pour couvrir ensemble certains événements. De plus, via Jonathan Moadab qui est correspondant pour l’agence de presse vidéo russe pro-Poutine Ruptly, il existe de fait une collaboration entre l’AIL et ce média, Moadab couvrant les mêmes événements pour les deux à la fois et diffusant indifféremment ses vidéos sur l’un et l’autre.

Aujourd’hui, l’AIL dispose d’un site à l’aspect très professionnel, tant par son esthétique que par la qualité de ses productions vidéos. Elle dispose d’un correspondant local très actif à Toulouse, un à Nantes, sans doute un à Lyon et elle en cherche un à Marseille. De plus, ses autres membres n’hésitent pas à se déplacer en province pour couvrir certains sujets, ce qui lui permet de ne pas être une média uniquement parisiano-parisien. L’Agence s’aventure même à l’occasion à l’international, même si c’est le plus souvent au travers de mobilisations ayant lieu en France sur des questions internationales, quoique quelques fois là encore son équipe fasse le déplacement, comme lors du sommet européen qui s’est tenu à Bruxelles les 19 et 20 décembre 2013.

Sa ligne éditoriale se veut pluraliste et de fait, ses membres couvrent de nombreuses mobilisations sociales, anti-impérialistes et écologistes avec, et c’est ce qui fait sa force, une ligne éditoriale qu’on pourrait le plus souvent qualifier d’« objective », voire de complaisante.

Le problème est que l’AIL rend tout aussi assidûment et complaisamment compte de l’actualité des diverses tendances de l’extrême droite, y compris les plus groupusculaires, dans des proportions inédites pour un média prétendant ne rien avoir à voir avec cette mouvance : cela va de la couverture des procédures judiciaires impliquant Dieudonné et son avocat21, Alain Soral ou Robert Faurisson aux Manifs pour Tous en passant par le Jour de Colère, Unité continentale et La Dissidence, Serge Ayoub, le mouvement néo-fasciste italien Casapound, les royalistes de l’Action française, SOS Tout-Petits ou encore la réalisation d’interviews des auteurs d’extrême droite présents au dernier Salon du Livre.

’Agence Info Libre produit donc des vidéos de qualité susceptibles d’être relayées dans l’ensemble du monde militant, de l’extrême gauche à l’extrême droite, avec pour effet de faire relayer par des militants de gauche des idées d’extrême droite et de faire connaître à l’extrême droite les mobilisations de gauche. Pour quiconque prend la peine de s’attarder un peu sur le site de l’AIL – et ne se contente pas de visionner une de leurs vidéos trouvée au hasard des réseaux sociaux indépendamment du reste du site -, il saute aux yeux que son pluralisme de façade cache mal son confusionnisme de fond, au profit de l’extrême droite.

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