La Roche sur Yon : Relaxe max’ pour les agresseurs étudiants à l’ICES

Lu sur le facebook de Bastyon de Resistance :

Le 1er Juillet dernier était rendu au tribunal de Poitiers le verdict du procès en appel de l’agression homophobe contre le stand LGBT+ du 18 Mai 2019 à La Roche sur Yon : relaxe pour les 12 étudiants incriminés sur les faits d’injure en raison de l’orientation sexuelle et sur le délit d’entrave à la liberté de manifester.

Le 17 Mai 1990, l’OMS déclare que l’homosexualité n’est pas une maladie mentale (!).
Dix neuf ans et un jour plus tard (le 18 mai 2019), lors de la journée de lutte contre l’homophobie et la transphobie, quelques hommes font irruption violemment pour perturber les stands des associations LGBT+ et leurs soutiens. Ils traversent les stands en meute, détériorent et volent du matériel, menacent, insultent et frappent des militants tout en criant « Homo-folie ça suffit ! ».

Certains sont masqués, un porte fièrement un sweat de La Manif Pour Tous. La scène est filmée : https://www.youtube.com/watch?v=LYpVzYLLPdw . Elle sera mise en ligne peu de temps après l’agression et sèmera l’émoi bien au delà des frontières.
Malgré le refus de la police de prendre la plainte le jour même, l’enquête sera vite menée. Tous les agresseurs sont des étudiants à l’ICES. A la vue de la vidéo et des témoignages il y a une très nette évidence quant au caractère homophobe de leurs agissements. Aucun doute là dessus, mais pas pour tout le monde...
Dans les jours qui suivent, l’affaire prend un tournant médiatique et met à mal l’image de l’établissement universitaire où sont scolarisés ces homophobes de bonnes familles. Les contre-feux de la fachosphère tentent de défendre les étudiants en minimisant les faits et l’Institut Catholique d’Études Supérieures (ICES) prend rapidement la décision de virer trois de ses étudiants dont deux définitivement pour essayer de montrer son indignation.
Pour la direction de l’établissement privé il est davantage question de gérer son image que de condamner les actes, sinon pourquoi ne pas avoir viré les neuf autres ?
Eric de Labarre, directeur de l’ICES, minimise l’importance de la quantité de militants d’extrême droite qui passent ou sont passés par son université : « Il y a dans cet établissement une poignée de militants engagés à droite ou très à droite et qui par moment pèsent sur l’établissement. ».
Philippe Henry Forget, chargé de communication à l’ICES, essaie de faire croire en dénonçant l’agression que « c’était du pain bénit pour les LGBT, ils ne pouvaient attendre meilleur cadeau ». Faut-il comprendre par là que les homosexuels et transgenres aiment se faire agresser ?!

poisonhomophobie

La faculté a besoin de se racheter une image, entachée par le fait qu’elle soit qualifiée à juste titre de fac d’extrême droite depuis sa création en 1990 par Philippe De Villiers, mais les faits sont tenaces.
Un article avec plusieurs photos paru le 23 Mai 2019 revient sur les liens étroits entre ces étudiants, l’ICES, La Manif Pour Tous, l’extrême droite radicale, Bruno Retailleau, Les Républicains, Luc Bouard. Ce dernier, maire de La Roche sur Yon avait appelé de façon hypocrite à rassemblement suite à l’agression. https://nantes.indymedia.org/articles/45662

Le procès a eu lieu le 9 Septembre 2019 au tribunal de La Roche sur Yon. Les 12 fascistes sont reconnus coupables d’entrave à la liberté de réunion mais pas d’injures en raison de l’orientation sexuelle pourtant si évidente. Cinq d’entre eux sont condamnés à de la prison avec sursis ainsi que 180 à 240 heures de Travaux d’Intérêts Général et les sept autres à 100 heures de TIG.
Pour la défense, les peines sont jugées trop lourdes, pour les parties civiles il manque évidemment la reconnaissance de l’injure homophobe. Les deux parties et le parquet font donc appel de la décision.

« L’audace d’être libre »*

L’appel a eu lieu le 10 Juin 2020 et le délibéré le 1er Juillet. Le tribunal de la cour d’appel de Poitiers relaxe les douze étudiants de l’ICES sur les faits d’injure en raison de l’orientation sexuelle et entrave à la liberté.
Trois étudiants de l’ICES sont condamnés à des peines dérisoires : de 50 à 150 euros pour le vol d’un drapeau, violence et dissimulation de visage sans inscription au casier judiciaire.
La justice entérine que le slogan « Homo-folie ça suffit ! », braillé par le groupe d’étudiants n’est donc pas une insulte homophobe ! On croit rêver ! Faire l’amalgame entre homosexualité et folie est permise en 2020...trente ans après la déjà très tardive décision de l’OMS.

Agressions homophobes à La Roche sur Yon

Ne citons que trois sales histoires parmi malheureusement bien d’autres, qui auraient pu finir en meurtres vu la violence des faits. Quelques mois après l’attaque du 18 Mai 2019, une jeune transgenre est agressée en plein centre ville : https://www.ouest-france.fr/…/la-roche-sur-yon-centre-lgbt-…. Un mois après, un homosexuel se fait rouer de coups par plusieurs jeunes et le laissent pour mort : https://www.francebleu.fr/…/temoignage-roue-de-coups-domini…
Quelques années avant, c’est une expédition punitive de militants d’extrême droite bien connus qui agresseront lâchement un autre homosexuel à coups de matraques le laissant aussi pour mort : https://www.ouest-france.fr/…/prison-ferme-pour-le-commando…

Party remise

Le Centre LGBT+ de Vendée avait prévu la première marche des fiertés cette année mais pour cause de COVID 19 elle est reportée en 2021. Il sera important d’y participer en nombre.
Une avancée tardive dans un département traditionaliste catholique où les intégristes ont toujours eu de bonnes places dans les lieux de pouvoir public ou privé. Rappelons que La Manif Pour Tous et les anti-avortements sont de puissants lobbies en Vendée et certains politiques locaux sont leurs portes paroles pour faire reculer les avancées sociétales que sont le droit à l’avortement et le mariage homosexuel.

Que cesse ce sentiment d’impunité dont bénéficient les homophobes ! Combattons pied à pied ces rétrogrades !

*Devise de l’ICES.