La maire de Nantes, Johanna Rolland ouvre la porte aux racistes

Le 3 février à Nantes, Breizh Info organise une conférence "Immigration, La catastrophe - Que faire ?" avec Jean Yves Le Gallou à la Maison des Syndicats. Jean Yves Le Gallou militant à l’extrême droite depuis les années 60, en commençant par le GRECE (Groupe de Recherche et d’Etudes pour la Civilisation Européenne) puis fondateur du Club de l’Horloge, il rejoint le Front National au milieu des années 80, pour le quitter avec Bruno Mégret et militer au MNR (Mouvement National Républicain). Il est l’un des fondateurs de la Web TV d’extrême droite TV Libertés.

Mise à jour du 30/01/2017 : finalement, la conférence ne se fera
pas à la Maison des Syndicats. En effet, la pression exercée par l’intersyndicale mobilisée contre cette initiative a permis de convaincre la Mairie de refuser ce lieu emblématique, même si il n’est toujours pas satisfaisant que cette conférence ait lieu quel que soit l’endroit.
La maison des syndicats de Nantes n’accueillera pas la conférence d’extrême droite !

Nous publions le communiqué de la CNT Nantes :

mafalda-nopasaran

Une salle municipale a été réservée par le média d’extrême droite Breizh Info pour une conférence publique de Jean-Yves Le Gallou le 3 février 2017. La salle publique de la maison des syndicats servirait donc à Le Gallou et ses thèses sur l’immigration comme une catastrophe. L’ex du Club de l’Horloge, dirigeant du FN jusqu’en 1999, mène aujourd’hui la fondation Polemia, qui prétend « affirmer sans complexe la supériorité de la civilisation européenne » en s’adressant aux « Eurofrançais ». Inventeur du concept de « préférence nationale » désormais renommé « préférence de civilisation », ce grand défenseur de la race blanche est donc invité par le webmedia Breizh info qui parle des migrants comme des « partisans de la mort des Européens » en se demandant s’il est « humainement et juridiquement possible, demain, de couler les bateaux à destination de l’Europe ? »*

Cette conférence se situe dans un contexte d’ installation des groupuscules d’extrême droite radicale à Nantes  : plusieurs attaques pendant la dernière année contre des lieux accueillant des migrant·es, plusieurs agressions contre les cortèges des manifestations contre la loi travail, et plus récemment création d’un GUD (Groupe union défense), groupuscule déjà interdit et connu notamment à Lyon et à Paris pour ses comportements violents.

Johanna Rolland dit avoir commencé à militer quand elle était étudiante en science po à Lille, lors de manifestations pour la régularisation de sans-papiers. Maire de Nantes, elle offre donc quinze ans après une tribune à ces thèses racistes, qui plus est dans un lieu emblématique des luttes du mouvement ouvrier. Au nom de l’histoire syndicale, des mouvements d’émancipation et des principes de solidarité, c’est tout simplement insoutenable. Pour éviter des troubles et des confrontations créées par la présence de cette réunion publique il est encore temps de fermer la porte à cette exhibition d’un vieux cheval de l’extrême droite.

La CNT demande l’annulation pure et simple de cette réservation de salle et s’associe aux autres syndicats pour que la municipalité social-démocrate refuse la banalisation du racisme.

L’extrême droite n’a pas sa place à Nantes. Nous la combattrons par tous les moyens !

* Interview de J.-Y. Le Gallou, 1er mars 2016

CNT Nantes