Inflation de rumeurs et de « hoax » racistes : nouveau baromètre d’une France en crise

Article de Basta Mag sur les nombreuses rumeurs que l’extrême droite peu faire circuler sur Internet. En complément on pourra également lire ou relire ce post sur le blog des Debunkers d’hoax, sur la fameuse citation bidon de Churchill sur les antifascistes. Une citation que tous les utilisateurs de sites internet, pages facebook et forum antifa connaissent bien, tant les sympathisants d’extrême droite usent et abusent de cette référence sortie du néant, au point qu’elle soit devenue parole d’évangile chez eux.

Inflation de rumeurs et de « hoax » racistes : nouveau baromètre d’une France en crise

Les intox et canulars à connotation raciste se multiplient. Circulant de réseaux sociaux en envois de courriels, ils sont même parfois relayés sans vérification par des médias. D’où viennent ces hoax ? Qui les fabrique ? Qui les relaie ? Pourquoi telle rumeur s’amplifie, puis s’estompe, pour mieux resurgir quelques mois plus tard ? Candidats et militants du FN en font leurs choux gras. Les sites qui, comme Hoaxbuster ou Debunkers, tentent de les démonter, s’inquiètent. « On ne peut rien faire, il y en a trop » , s’alarme de son côté la Ligue des droits de l’Homme. Enquête.

« L’information vient de tomber : une petite mosquée sera finalement construite au 1er étage de la Tour Eiffel. » La rumeur a tourné sur la toile à l’approche des élections présidentielles. C’est un hoax : un terme utilisé pour désigner un canular, une fausse information ou une rumeur infondée. C’est loin d’être le seul ou le premier du genre. Certains ont l’apparence d’une lettre, d’autres d’un témoignage, d’un article de presse ou même d’une photo truquée. Peu importe le support employé, la finalité ici est la même : nourrir le racisme, la xénophobie, l’islamophobie ou l’antisémitisme. Impossible de tous les recenser, ni de mesurer précisément le phénomène.

Aucune instance n’a de chiffres à communiquer. « Un phénomène insaisissable » , s’excusent les services de presse des institutions chargées de lutter contre les contenus racistes ou des plate-formes qui permettent aux internautes de les signaler [1]. Aucun n’a de chiffres ni même un début d’analyse sur l’ampleur et la circulation de ces hoax. « La rumeur raciste sur Internet est un bon terrain d’étude, mais il est très compliqué de savoir comment elles se diffusent, comment les gens les consomment, leur degré d’importance , observe l’historien Emmanuel Kreis, auteur des Puissances de l’ombre [2]. On sait que ce n’est pas anodin, que cela a un effet relativement large, mais pour autant très difficile à quantifier et à modéliser. » Sur Facebook, par exemple, impossible de savoir combien de fois une information a réellement été partagée en cas de « copier-coller ». On ne peut pas connaître non plus le nombre de maillons dans une chaîne de courriels. A défaut d’outils de mesure fiables, il existe un certain nombre d’indicateurs. A commencer par le baromètre que constitue le site Hoaxbuster, lancé il y a quatorze ans. Avec un million de visiteurs uniques par mois, il fait autorité en matière de traque aux canulars sur le web.

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