Il y a deux ans, l’antisémitisme faisait quatre morts dans un lycée juif de Toulouse

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Après avoir tué 4 militaires quelques jours avant, le 19 mars 2012 à Toulouse, Mohamed Merah, 23 ans, ouvre le feu  devant un lycée juif  et tue un enseignant, Jonathan Sandler,  et ses deux enfants, ainsi que la fille du directeur, âgée de huit ans, qu’il exécute d’une balle dans la tempe. La nature antisémite du meurtre ne fait aucun doute, et même s’il reste de nombreuses zones d’ombre dans cette affaire (en particulier parce que Merah sera abattu dix jours plus tard par le Raid, sans s’être expliqué sur ses actes), on sait que c’est animé par le fanatisme religieux que Merah a perpétré ses meurtres. À l’époque, l’Union antifasciste  toulousaine avait publié un texte pour remettre ce drame en perspective ; en voici un extrait.

S’en suit la panique, la peur, la paranoïa, le plan Vigipirate niveau écarlate, puis les minutes de silence, les manoeuvres politiques, les scandales. À une période, il était question de suspecter des néo-nazis de l’armée française. Et finalement, voilà qu’il n’y a plus de doute, au fascisme « vieille école » s’est substitué un fascisme religieux islamiste. Mohamed Merah tue car il est en guerre (sainte). Nous savons bien que le fascisme possède plusieurs visages. Et qu’il se cache là où on ne l’attend pas. Nous nous passerons de minutes de silence, et laisserons le deuil et la souffrance aux familles et proches des victimes. Ce que nous retiendrons, c’est le battage médiatique qui enroba l’affaire Merah. Nous entendrons toute une flopée d’experts en tout genre. Psychologues, journalistes, proches, qui tenteront une approche quasi psychanalytique de l’affaire. La vie de Mohamed Merah est exposée. Misère, quartier nord de Toulouse, quartier sud… On apprendra qu’il en a bavé. Qu’il était mégalo mais réservé. Poli mais violent. On apprendra qu’il a fait de la prison et que son frère était islamiste. Situation familiale difficile. Petits délits. Plus qu’un profil type, une caricature. Ce qui nous frappe dans cette somme d’informations vulgairement vomie par les médias, c’est la malheureuse banalité de ce parcours, dommage collatéral du néo-colonialisme et du capitalisme « à la française ».

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