Grenoble : face aux extrêmes-droites virulentes, un rassemblement antifasciste réussi et des mises en garde

Le 7 avril un rassemblement antifasciste était organisé à Grenoble, ce jour là "Les Patriotes" de Florian Philippot avaient prévu de manifester le matin et dans l’après-midi de tenait une réunion d’Egalité et Réconciliation, le site Vigilance Isère Antifasciste revient sur le rassemblement :

Le samedi 7 avril 2018, l’extrême-droite, celle en version "Les Patriotes", la scission du FN dirigée par Florian Philippot, prétendait manifester à 11h dans les rues de notre ville, ce qui aurait été une bien mauvaise première à Grenoble. Et le même jour, l’après-midi se tenait une réunion de néofascistes et négationnistes, ceux d’Egalité et Réconciliation, dans un lieu inconnu.

grenoble rassemblement antifasciste 7 avril 2018 2

La réponse est vite venue : "Ni patriote, ni antisémite,  Grenoble est et restera antifasciste !" Autre réponse, avec ce slogan local, à l’italienne : "Siamo tutti antifascisti !"

Au matin du samedi 7 avril, à 10h, dans un Grenoble assez désert (vacances scolaires), s’est déroulé un petit rassemblement antifasciste, organisé en très peu de temps  : l’appel avait été rapidement lancé, avec un très bon texte explicatif (voir en bas) par le Collectif de lutte antifasciste Grenoble et Isère. Cet appel a été vite soutenu et rejoint par  RLF 38 ( càd. Ras L’ Front /Réseau de Lutte contre le Fascisme).

Apparemment, le nombre relativement réduit (une bonne cinquantaine) d’antifascistes présents pourrait faire croire à un semi-échec. Il y a eu d’ailleurs un peu de flou sur le maintien de ce rassemblement : la veille, on apprenait que "Les Patriotes" annulaient leur manifestation à Grenoble. Cependant, le rassemblement a été en fait une réussite, pour deux premières raisons :

1) Mettre en garde face à la recrudescence et l’agressivité de la peste brune : le message essentiel a été bien entendu.

Il était nécessaire de fournir des éléments très concrets sur le fort regain d’activité des extrêmes-droites un peu partout en France, une agressivité souvent dirigée directement contre les mobilisations actuelles (Montpellier, Tolbiac, etc...). Message entendu aussi par des médias locaux, comme le Dauphiné Libéré qui a titré son compte-rendu, assez fidèle : Les antifascistes entendent bien rester mobilisés. Concernant la situation en Isère ainsi que sur l’agglomération grenobloise, beaucoup d’informations précises sont à partager et à faire savoir.

2) C’est donc aussi une évidence : il y a nécessité, assez urgente, de renforcer les vigilances communes, d’améliorer leur coordination.Réussite aussi pour ce second aspect, le rassemblement a permis de resserrer les liens entre les différents antifascistes, en particulier entre les "historiques" de Ras L’ Front et les prometteuses "jeunes pousses" du Collectif de Lutte Antifasciste Grenoble et Isère.

Mettre en garde face à la recrudescence et l’agressivité de la peste brune

Voici un résumé des interventions prononcées samedi 7 avril, avec des infos complémentaires  :

« L’extrême droite, qui a différents visages, essaie de s’implanter dans notre département, dans notre région, c’est inquiétant »

"L’offensive de l’extrême droite est tenace. Et les violences sont là."

"Regardez ce qui s’est passé vendredi soir à l’université de Tolbiac ou il y a quelque temps, à Montpellier…"

" On ne veut pas faire peur aux gens, mais on leur demande d’être vigilants ."

1)  Ouverture nouveaux locaux “Bastion social” , à Lyon, à Chambéry, et dans plusieurs autres villes en France.

Montagne

"Bastion social" est issu de groupes de la droite très très radicale, avec souvent un néonazisme affiché sans complexe, comme le GUD, Savoie Nationaliste, etc. Sous l’étiquette "Bastion Social" ou d’autres du même genre ailleurs en France, ils prétendent, pour les médias, vouloir faire du caritatif. Mais attention ! le "caritatif" dont il s’agit est très spécial : venir en aide uniquement aux "Français de souche”. Du pseudo-humanitaire, du caritatif sur critères ethniques. Ce mouvement de Bastion Social est donc en réalité une couverture pour promouvoir la propagande identitaire, pour diffuser les poisons du racisme, de la stigmatisation, afin de dresser des pauvres contre d’autres catégories de pauvres (les roms, les migrants, ... ) en présentant celles-ci comme hyper-privilégiées, se gavant sur notre dos, nous les malheureux "fdsouche"... Le  Bastion Social de Chambéry, issu de Savoie Nationaliste et de Edelweiss-Pays de Savoi e avait levé toute ambiguité, si c’était encore nécessaire : "Notre combat est racial".  Voir la documentée enquête réalisée par le Point .  Les "Bastion Social", qui essaiment actuellement dans plusieurs villes, sous ce nom ou d’autres noms analogues, s’inspirent de “Casapound", mouvement néofasciste italien ... A lire, sur Slate.fr, par Nicolas Lebourg, mars 2018, analyse et rappels des filiations de "Bastion Social".

NOTA BENE : Le syndicat SUD-EDUCATION vient de voter à son congrès une motion, pour prévenir de la propagation croissante de cette peste, et appelle à renforcer "les collectifs antifascistes unitaires, à mobiliser dans l’unité la plus large possible"

2) Installation à Bourgoin-Jallieu de “Bergusia Fascist crew” qui poste, sur les réseaux sociaux, des photos et des blagues très explicites sur ses convictions.

3)  « Il ne faut pas non plus oublier ce qui se passe actuellement à Meylan  »

Malgré les protestations des élus d’opposition, la mairie vient d’accorder un permis de construire pour l’extension du Prieuré des cathos-intégristes de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X. La FSSPX est très liée au mouvement politique national-catholique-pétainiste CIVITAS, dont Gabriac est devenu un des principaux dirigeants. Alexandre GABRIAC : candidat aux dernières législatives en Isère, en 2017, sous l’étiquette CIVITAS, et ancien cadre régional du Front national, Gabriac que le FN avait été contraint d’exclure après les révélations sur sa manie des salut nazis trop voyants. Ce prieuré de Meylan, dont dépend aussi une école privée hors-contrat, et qui rayonne sur toute l’Isère et les 2 départements de Savoie voisins, est en fait " un camp de base de l’extême-droite" , ainsi que le disent, à juste titre, des habitants de Meylan. Voir le site isere-antifascisme, qui a enquêté, qui a publié des révélations. Dernier article en date : Au prieuré intégriste de Meylan (Isère), on enseigne comment combattre les droits de l’Homme : "forte indignation" (dans Place Gre Net’)

4) En octobre 2017 : Procès de Franck Sinisi, qui avait été élu avec l’étiquette FN à Fontaine. En plein conseil municipal, pour améliorer les finances de la commune, il avait tout simplement proposé de "récupérer les dents en or des roms" .... Sans surprise, Sinisi a reçu le soutien de Gabriac et de sa bande gros bras fascistes. Il a fallu une forte et longue mobilisation pour obtenir cette victoire symbolique : condamnation judiciaire pour incitation à la haine raciale et peine d’inégibilité qui lui interdit de se présenter aux futures élections. Voir isere-antifascisme : Fontaine (Isère) - L’élu FN SINISI qui proposait de "récupérer les dents en or des roms" devant les juges : décryptage du néofascisme  Attention, cependant : il faut maintenir la vigilance concernant Sinisi ! On nous a dit que Sinisi continue à assister au Conseil municipal, et continue ses déclarations provocatrices... : si vous avez des précisions, ne pas hésiter à contacter Ras L’ Front, ou isere-antifascisme, ou le Collectif antifasciste, ....

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