Grèce : A Lesbos 35 réfugié-e-s blessé-e-s lors d’une violente attaque par un groupe d’extrême droite

Dans la nuit du 22 au 23 avril des réfugié-e-s ont été attaqué-e-s par des militants d’extrême droite à Lesbos en Grèce, nous vous proposons la traduction d’un article paru dans la presse grec qui explique la situation dans cette ile :

La nuit de la honte à la place Sappho de Mytilène, à Lesbos.

lesbos grèce 2
Attaque de militants d’extrême droite à Lesbos en Grèce contre des réfugiés le 22 avril 2018

Pendant toute la nuit du dimanche au lundi un groupe d’extrême droite avait attaqué des réfugié-e-s, femmes et enfants compris, principalement des afghan-ne-s qui occupaient la place Sappho pour protester contre la lenteur des procédures administratives et contre leur confinement prolongé sur l’île. Un groupe d’extrême droite composé principalement des membres du Mouvement Patriotique de Lesbos et de l’Aube Dorée (néonazis grecs), avait attaqué les familles de réfugié-e-s, femmes et enfants de bas âge compris, en leur lançant des fusées de détresse, des pétards, des pierres et des pavés. En hurlant « Brulez-les vifs », ", "Jetez-les à la mer", "Ils veulent islamiser le pays", le groupe déchaîné balançait même contre les réfugié-e-s des bancs arrachés de la place. Les réfugié-e-s avaient formés un groupe compact, en encerclant d’une triple chaîne humaine les femmes et les enfants qu’ils essayaient de protéger des pierres et des fusées, par des bâches improvisées. Plusieurs solidaires sont accourus sur place pour leur porter secours. La violence des attaques était telle, que, selon le témoignage d’un témoin oculaire, même les secouristes n’osaient pas s’approcher pour évacuer les blessés, car ils étaient pris à partie par les attaquants, de sorte que c’était les solidaires qui transportaient les blessés sur des brancards improvisés vers les ambulances. (Voir les images et les vidéos dans l’article en anglais ci-dessous). Selon le reportage du quotidien grec Journal des Rédacteurs <http://www.efsyn.gr/arthro/astynomiki-epiheirisi-meta-ta-epeisodia-akrodexion> (Efimerida tôn Syntaktôn) la police s’est interposé, mais sans procéder à l’interpellation et l’arrestation du groupe d’extrême droite et sans faire le nécessaire pour dissoudre à temps leur rassemblement. Les agents de police auraient eu comme consigne d’encercler les réfugié-e-s sans pour autant arrêter les attaquants. Après des heures de heurt, le groupe d’extrême droite s’en pris à n’importe quel réfugié qu’ il croisait dans d’autres quartiers en ville. Bilan incertain, selon le Journal des Rédacteurs, probablement quelques 35 blessé-e-s dont certain-ne-s graves, parmi les réfugié-e-s. Tôt le matin, vers 5 heures 30 la police a évacué la place obligeant les réfugié-e-s à monter dans des cars qui les ont conduits au camp de Moria. Ceux d’entre eux-elles qui ont refusé de retourner au hot-spot (lieu où est identifié, enregistré et pris les empreintes digitales des migrant-e-s arrivant) de Moria, ont été arrêté-e-s : il s’agirait de 120 réfugié-e-s et de deux ressortissants grecs, faisant probablement partie du groupe de solidaires qui ont accouru sur place pour assister les réfugié-e-s. La place Sappho est vide, les réfugié-e-s sont rentré-e-s au hot-spot ou pire en prison, le groupe d’extrême droite continue à nuire en toute impunité. L’Europe est sauve….
Mey

Source