Garges-lès-Gonesse : des policiers racistes agressent toute une famille

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Le site d’information Streetpress vient de publier un témoignage assez édifiant d’une descente de police dans un HLM de Garges-lès-Gonesse qui s’est déroulée il y a une dizaine de jours, dans l’indifférence générale : insultes racistes à l’égard d’enfant de 5 ans, tirs de flashball contre des personnes âgées… Le parquet aurait ouvert une enquête contre les policiers : on peut facilement imaginer que les flics racistes pourront dormir sur leurs deux oreilles… La Brigade anti-négrophobie appelle à une manifestation de soutien aux familles ce samedi 2 Novembre 2013à 15h – 2 place Anatole France à Garges-lès-Gonesses (95), juste à la sortie de la gare RER D.

Extraits de l’article :

« C’est qui ? – La police ! » « Boum, boum, boum – Les bruits m’ont réveillée, vers 6h15 » du matin, ce jeudi 17 octobre.  Kadiatou Saounera, la mère de famille, se dirige vers la porte de son appart’. « – C’est qui ? – La police ! » Son voisin d’en face, chauffeur de taxi, est rentré de son travail vers 3 heures du mat’. Il glisse sa tête par l’entrebâillement de la porte : « J’ai vu trois policiers toquer avec une matraque », raconte Saïd Salh. Malgré les injonctions de la police, il reste sur le pas de la porte et assiste à la suite des événements. Prise au saut du lit, la mère de famille de 46 ans peine à trouver ses clefs.
Quand elle ouvre enfin, les agents se précipitent à l’intérieur. « Ils m’ont bousculée, mais je ne suis pas tombée. Puis l’un des policiers m’a attrapée au cou » , témoigne Kadiatou. Ils la plaquent contre le mur à l’entrée de la cuisine, en la maintenant toujours à la gorge. Elle tente de protester : « Je suis asthmatique ! » Ils se précipitent sur Amara, 18 ans, lui aussi réveillé par les bruits. Très vite, ils le menottent. Toute la famille, ou presque, se retrouve dans le petit couloir. La fille aînée, Diariatou, tente de se diriger vers la salle de bains. Les policiers lui barrent le passage.
« C’est ça la police ? », lâche la jeune femme de 22 ans. En guise de réponse : « Si t’es pas contente, rentre dans ton pays ! » , nous raconte sa mère. (…) Des policiers se précipitent sur elle. Elle prend un coup de matraque. Elle s’écroule. Alassane Camara, un vieil homme de 70 ans, est sorti pour aller à la prière du matin, en compagnie d’un de ses voisins. « Je me suis précipité vers Madame Saounera pour l’aider à se relever. Ils m’ont dit “Dégage”. Ce à quoi j’ai répondu ‘’Vous frappez une femme, je ne dégagerai pas.’’ » M. Camara prend alors un coup de matraque, puis un agent lance à son collègue armé d’un flashball : « S’ils ne dégagent pas, tu sais quoi, allume-les ! » , rapporte Ibrahima Sagna. Le policier fait feu et tire dans le tas. Le vieux monsieur soulève sa djellaba blanche et nous montre le bleu laissé sur sa cuisse par le tir de flashball. Un autre touche Ibrahima, l’ancien militaire, au niveau du genou.
Quant à Amara, que la police était venue interpeller, il a été relâché le jour-même. Une rapide enquête aura montré que le jeune homme de 18 ans, accusé de vol de sac à main avec violence en 2012, était à l’hôpital le jour de l’agression.