Lu sur le site de Ras l’Front Rouen :

Le FN entretient le flou sur la ligne politique qu’ il entend adopter, au lendemain des dernières élections.

Hayange - Novembre 2014
Hénin-Beaumont, le 11 novembre 2014. Cérémonie du 11 novembre dans le village de Beaumont en présence de Marine Le Pen et Steeve Briois

Réunis à huis clos les 21 et 22 juillet en « séminaire de refondation », les membres du bureau politique n’ont pas décidé de retirer la sortie de l’ euro de leur programme, cheval de bataille de son vice-président Florian Philippot tout en prenant acte « des inquiétudes exprimées par une partie » des français à ce sujet, mais ils font de leur lutte contre l’ immigration une priorité.

Le parti d’ extrême droite ambitionne de « retrouver de manière successive et sur la durée d’ un quinquennat, (nos) différentes souverainetés, en commençant prioritairement par la souveraineté territoriale et donc la maîtrise de nos frontières migratoires et commerciales » .

Le secrétaire général Nicolas Bay, lui, a défendu un retour au tryptique « sécurité-immigration-identité », véritable fond de commerce du FN.
Charge aux adhérents de s’ exprimer sur la stratégie et le projet, via une « grande consultation » organisée en septembre portant à la fois sur les modalités de sortie de l’ euro, mais aussi sur le principe d’ un changement de nom du parti , avant un congrès de « refondation » prévu en février ou mars 2018.

Il n’ en demeure pas moins que les temps sont durs pour le FN aux lendemains des élections : échec à la présidentielle avec un pourcentage au 1er tour légèrement inférieur à celui de 2012, échec aux législatives avec seulement 8 députés, dont 2 n’ ont pas leur carte de membre…on est loin des espoirs annoncés d’ entrer par dizaines à l’ Assemblée nationale.

Non seulement le FN n’ a pas de groupe parlementaire, mais il n ‘est que la 8ème formation en nombre d’ élus au Palais Bourbon, un peu dur pour ce parti qui se proclamait le « premier parti de France ».
En interne, certains cadres désignent les responsables de ces échecs et accusent la « GUD connection » de Frédéric Chatillon et Axel Loustau accusés de nuirent à l’ image du parti, d’ autres au contraire attaquent la « ligne Philippot » accusé de « gauchir » le FN avec son souverainisme social, et la création par celui-ci d’ une association baptisée « Les Patriotes ».

Ainsi, le 30 juin dernier, Sophie Montel députée européenne et très proche de Florian Philippot, a été déchargée par Marine Le Pen de sa fonction de présidente frontiste au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. Deux autres conseillers régionaux de cette même région ont également été suspendus pour avoir critiqué l’ organisation des législatives placée sour la responsabilité de Nicolas Bay. Sans oublier la pause politique (provisoire ?) de Marion Maréchal-le Pen sans doute pour mieux rebondir….

Un autre cadre historique Pascal Gannat, secrétaire du parti dans la Sarthe, conseiller régional des Pays de Loire( mais lui sur la tendance droitière du FN) est également dans le collimateur… Le FN va également être confronté à des difficultés financières, à la fois à cause de la baisse de la subvention publique annuelle, mais aussi à quelques ennuis judiciaires : enquête sur le financement des campagnes de 2012 pour soupçons d’ escroquerie au détriment de l’ Etat, et affaire des emplois fictifs d’ assistants parlementaires européens.

L’ éternel débat posé au FN est donc toujours de : soit prendre le pouvoir et se substituer à la doite soit d’ essayer de nouer des alliances et de s’ asseoir sur certains fondamentaux… A quand et comment le dénouement de la crise ? Par des exclusions ? Par des scissions ?

A suivre….
Ras l’Front Rouen