Face aux antisémites, ne reste pas sans rien faire !

Lu sur la page facebook des Juives et Juifs Révolutionnaires :

Face aux antisémites, ne reste pas sans rien faire !

Aujourd’hui comme hier les militants antisémites sont à l’offensive, cherchant à diffuser dans le mouvement des gilets jaunes leurs idées, en s’appuyant sur l’absence de réflexes et de culture antifasciste de masse au sein de ce mouvement, du fait de la domination culturelle des confusionnistes sur les réseaux sociaux. Combattre la diffusion de ces idées est une nécessité absolue, si l’on entend combattre le détournement de la colère sociale vers une logique raciste désignant des boucs émissaires.

Les antisémites distinguent frauduleusement le « capitalisme financier » paré de tout les maux, du capitalisme industriel/productif, alors que le capital injecté dans les marchés financier est le produit de l’exploitation du travail par cette même bourgeoisie industrielle dans le processus de production. La séparation qu’ils opèrent est fausse et a surtout pour objet de préserver la bourgeoisie nationale de la colère populaire, en la déviant vers une logique pogromiste. Les antisémites assimilent ensuite ce même « capitalisme financier » à la prétendue « finance juive » en réactivant de vieux stéréotypes antisémites autour de la focalisation sur la banque Rothschild, dont la puissance économique est très largement exagérée, les chiffres les plus fantaisistes circulant, sans aucune source.

Mulliez, Pinault, Arnault, Bettencourt, Castel, Besnier, Perrodo, toutes ces grandes fortunes de la bourgeoisie française possèdent des actifs bien supérieurs à celle de Rothschild, mais la rhétorique antisémite préfère se focaliser sur une fraction infime de la bourgeoisie, afin d’alimenter un discours raciste au prix lourd pour la minorité juive, et en particulier les classes populaires juives et de protéger ainsi l’ordre social capitaliste.

La presse défend dans sa grande majorité l’ordre social existant : ce n’est pas là non plus l’oeuvre d’un quelconque complot ou d’une « main-mise », mais l’effet de l’idéologie dominante fondée sur la défense de la propriété privé des moyens de production, de la marchandise et du profit et d’une organisation économique de la presse qui rend celle-ci dépendante de la bourgeoisie française, qui contrôle non seulement les ressources publicitaires des journaux mais détient également une partie du capital de ces derniers.
Les antisémites focalisent sur Drahi, propriétaire de BFMTV, en raison de ses origines juives qui leur tiennent lieu d’explication mais laissent de côté les Pinault, Bouygues, appartenant pourtant à la majorité nationale, d’origine blanche et chrétienne. Et pour cause, cela ne sert pas leur discours raciste, puisque cela repose la question du biais médiatique sur une base rationnelle, matérialiste, et non sur la base de fantasmes racistes.

Les antisémites réactivent la thématique du « complot sioniste mondial » en lieu et place d’une analyse des rapports de force entre bourgeoisies impérialistes : Les guerres ont toujours été le produit de conflits de pouvoirs et de territoires entre classes dominantes, traduites dans des revendications nationalistes et/ou religieuses, ou parfois présentée frauduleusement comme un moyen de défendre les « droits et la démocratie ». Il n’y a là aucun complot mais le fonctionnement logique d’une organisation sociale et économique fondée sur la recherche de l’accroissement du profit par le contrôle des ressources, l’exploitation du travail et la conquète de nouveaux marchés.
En réalité, l’antisémitisme apparaît pour ce qu’il est : un délire raciste dont le résultat ne peut être que la défense de l’ordre capitaliste d’une part, et une logique pogromiste et génocidaire de l’autre.C’est la dernière ligne de défense de la bourgeoisie en période de crise.

Toute personne sincèrement attachée à mettre fin à l’ordre économique et social actuel et les inégalités qu’il produit ne peut rester silencieux face aux discours antisémites : ce poison n’est ni à minimiser, ni à banaliser mais à combattre partout où il s’exprime.

jjr