Face à la répression, l’information est une arme : soutien à IAATA.info

En tant que site d’informations libre, La Horde apporte son soutien à IAATA.info : en effet, mercredi 7 mai, un Toulousain a été accusé de « provocation à la commission d’un crime ou d’un délit », et il risque jusqu’à cinq ans de prison et 45 000 € d’amende. Pour en savoir plus sur cette attaque sans précédent sur un média alternatif, voici l’article publié par l’Atelier Médias libres ; pour le soutien, voir aussi l’article de Paris-Luttes.info.

IAATA

Mais qu’a donc bien pu faire cette personne pour vivre durant deux mois avec la menace de plusieurs années de prison ? Elle est accusée (sans preuve quasiment) d’être le responsable éditorial de Iaata.info, un site d’info participatif, anti-autoritaire et au fonctionnement horizontal à Toulouse. Sur cette plate-forme collaborative, un article a été publié relayant quelques conseils connus et rabâchés face aux techniques de maintien de l’ordre en manifestation, ce fameux savoir-faire que les gouvernants français souhaitent exporter partout, en particulier dans les dictatures.

Jusqu’à présent, les procès contre des médias alternatifs portaient en écrasante majorité sur des diffamations [1] Nous n’avons jamais eu connaissance à ce jour de l’utilisation du délit de « provocation à la commission d’un crime ou d’un délit ». Les conseils pour faire face à la police sont pourtant légions sur l’ensemble des médias proches des mouvements sociaux. Ils se multiplient au fur et à mesure que la violence policière s’aggrave, occasionnant chaque année en manifestation des centaines de blessé·e·s parfois graves, des incarcérations de plus en plus fréquentes, voire des fins tragiques comme celle de Rémi Fraisse. Menacer de prison ce qui constituait jusqu’alors une pratique courante et légitime est une étape supplémentaire dans la collusion entre la justice et la police [2].

Ces conseils face à la répression sont d’autant plus nécessaires que le maintien de l’ordre est de plus en plus politique. Les flics, CRS, gardes mobiles et autres « bakeux » dispersent violemment la moindre manifestation qui contrevient à la très singulière conception de « l’ordre » des autorités. Une répression sans cesse accrue qui tend à limiter radicalement « le droit de manifester » par l’exercice de la terreur (la mutilation au flashball par exemple) et de la répression aveugle (les peines de prison distribuées à tour de bras après les manifs qui dépassent le strict cadre de la promenade).
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