Etat Espagnol : 10 ans de prison pour un néonazi, pas de poursuite contre l’avocat fasciste

Un néo-nazi ukrainien de 24 ans, Mykhaylo Tsyku, surnommé Le Russe, a récemment été condamné à 10 ans de prison par le tribunal provincial de Madrid. Il avait frappé un sans-abri de 32 ans, Rafael Santamaría Fernandez, qui dormait dans un photomaton de la ville, le 23 août 2009. Le procureur avait demandé à ce qu’il soit condamné à la peine maximale prévue par le code pénal espagnol, soit 12 ans de prison. En plus de sa peine de prison, Tsyku a été condamné à 14 ans d’interdiction du territoire espagnol (à compter de sa libération) et à l’interdiction définitive d’approcher la victime à moins de 500 mètres ou d’entrer en contact avec elle.

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Trois autres personnes, Javier Royo Blasco, María Leticia García Durán et Iván Lorente Vázquez ont été condamnées à 7 000 € d’amende pour ne pas avoir empêché l’acte mais ont été relaxées des accusations de coups portés sur Rafael. Un autre accusé est actuellement en fuite. L’association Movimiento contra la Intolerancia a dénoncé le fait que le parquet n’avait pas enquêté sur l’appartenance ou non de ces personnes à un groupe d’extrême-droite.
L’agression avait causé une hémorragie cérébrale à la victime qui souffre toujours de lésions neurologiques l’empêchant de réaliser certaines tâches complexes.
Il est à noter que si Mykhaylo Tsyku réfute la qualification de néo-nazi, argumentant qu’il se rasait la tête en raison d’une maladie et revendiquant sa qualité de « communiste », un des accusés est membre du parti fasciste Alianza Nacional.
Un autre évènement est venu se superposer à ce dossier avec les propos de l’avocat de María Leticia García Durán et Iván Lorente Vázquez. Angel Pelluz Robles, connu pour ses convictions fascistes, a ainsi écrit dans son mémoire de défense, puis déclaré à la barre, que les sans-abris « ne sont pas des personnes humaines » mais des « cancers de la société qui devraient être supprimés  ». Il a également déclaré que « l’occupation de l’espace public par des personnes ne se procurant pas une existence digne est une cause de rejet pour des personnes qui respectent les lois » ou encore : « Si travailler est un droit, c’est aussi un devoir et vagabonder n’est pas prévu par notre Constitution  ».
Malgré ces propos, l’Audience Provinciale de Madrid n’a pas ouvert d’enquête contre Pelluz, en raison du fait que le document écrit ne comportait pas sa signature. Il avait pourtant répété ces mots lors de déclarations à la presse.
Lien vers les déclarations de Pelluz à la presse