Deux militants de la Jeunesse communiste ont été roués de coups samedi 31 mai à Rouen

« Ça va, je n’ai pas trop de séquelles physiques à part des douleurs. Mais moralement ça fout les boules pour les futurs jours de militantisme » déplore Arthur Scetbon. Samedi 31 mai à Rouen, ce membre des Jeunesses communistes, âgé de 20 ans, a été roué de coups avec son camarade Jean-François Brehamel, 24 ans, uniquement à cause de leurs opinions politiques. « On allait dans le centre pour militer. Devant l’hôtel de ville, vers 16 heures, une dizaine d’individus se sont foutus de notre gueule. On a fait mine de rien, mais Jean-François a pris une beigne. Il s’est défendu. J’ai essayé de le dégager car il était au sol et je m’y suis retrouvé à mon tour. J’ai essuyé plusieurs coups de pieds, j’étais en position fœtale ». Un passant intervient, se fait ouvrir l’arcade mais parvient à mettre fin à l’agression. Les deux compères vont à l’hôpital et portent plainte. Jean-François a un traumatisme crânien. « On a eu peur. Ce n’est pas normal. Ca fait six ans que je milite. J’ai connu les railleries, mais c’est la première fois que ça va aussi loin, s’inquiète Arthur. Déjà, sur les réseaux sociaux, des fachos racontent qu’on a provoqué. C’est totalement faux. Ce n’est pas mon style de me bagarrer. Je ne sais même pas comment faire. »

Les victimes ont cru reconnaître le logo d’un groupe identitaire normand sur un agresseur. « On préfère de pas le citer en l’absence de preuve, mais il est clair que c’était un groupe d’extrême droite. On les avait déjà croisé » ajoute Arthur. Benoit Paimparé, coordinateur de la JC Seine-Maritime, a vu les tensions monter depuis la mort de Clément Méric : « On a jamais provoqué. Mais ça fait un an que les revendications et les groupes fascistes se montrent au grand jour. Samedi, ils sont passés à l’acte. J’ai peur que le score du FN aux Européennes ne les encourage. Sans forcément se faire passer à tabac, des camarades partout en France se font de plus en plus bousculer et brimer. Il est temps que ça cesse. Nous allons alerter le préfet. En tout cas, il est évident que l’on ne prônera jamais la violence physique. On se battra uniquement sur le terrain des idées politiques. »