La dernière bouse de Crevelle…
La dernière bouse de Crevelle…

Il y a une dizaine de jours, le site Paris-Luttes info publiait un article d’Ornella Guyet (animatrice du site Confusionnisme.info ) mettant en garde contre Pazoc (pour Paris zone de Combat ), une revue insurrectionnaliste sortie fort opportunément dans la perspective de la mobilisation contre Cop 21, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques. Cette revue, plutôt dans l’air du temps, appelle, selon une vieille antienne nationaliste-révolutionnaire, à rapprocher extrême droite et extrême gauche.

Crevelle portrait
Rodolphe Crevelle

Nous n’en dirons pas plus ici sur le contenu raciste, sexiste et réactionnaire de Pazoc , bien décrit dans l’article cité plus haut, pour nous intéresser à son initiateur, Rodolphe Crevelle. Si jamais quelques-unEs étaient tombéEs dans le panneau, espérons qu’un petit rappel de la biographie du bonhomme suffira à leur ouvrir les yeux sur ses véritables motivations : elle explique en tout cas pourquoi il consacre une bonne part du n°4 de sa revue à s’en prendre aux antifascistes. Désolé Rodolphe, on t’a reconnu, et tu peux bien te mettre du déo révolutionnaire, tu sentiras toujours le brun !

Lys_Noir-Pazoc

Comme cela a été dit dans l’article d’Ornella, Pazoc présente des similitudes étranges avec le Lys Noir, précédente revue de Crevelle (même maquette, mêmes outils informatiques, mêmes thématiques et même ligne confusionniste) ce qui pouvait laisser penser à une origine commune. Mais le doute n’est plus permis : car si, dans les milieux anarchistes et autonomes, Pazoc est diffusé par e-mail par une Adeline Briard probablement imaginaire, c’est bien, comme le montre l’e-mail ci-contre, le Lys Noir qui assure la diffusion de Pazoc dans les milieux nationalistes, ce qui prouve bien qu’il s’agit là d’une nouvelle aventure sur papier de Rodolphe Crevelle, qui n’en est pas à son coup d’essai, car l’opportunisme éditorial est une de ses spécialités.

L’activisme des débuts

Né en 1955, Rodolphe Crevelle, qui prétend avoir été anarchiste dans sa jeunesse parce qu’il volait des bières dans les supérettes de Rouen, fait en réalité ses premières armes militantes au sein du Groupe Action Jeunesse, une scission du GUD dans les années 1970 qui se revendique du solidarisme, courant de pensée nationaliste et corporatiste qui rejette à la fois communisme et capitalisme. Après la disparition du GAJ, Crevelle fonde avec d’autres Année Zéro, un groupe d’activistes solidaristes, qui édite une petite revue, Rupture , mais cherche surtout à infiltrer les mouvements nationalistes pour les influencer. C’est ainsi qu’on retrouve Crevelle au sein de la Restauration Nationale (RN), principal mouvement royaliste héritier de Charles Maurras, où il se fait remarquer en tentant de développer au sein de RN un groupe paramilitaire, sans succès puisqu’il est exclu du mouvement pour « insubordination ». Qu’à cela ne tienne, Crevelle crée en 1984 la Garde Blanche (GB), « armée catholique et royaliste » d’une trentaine de membres, qui organise quelques camps d’entraînement et surtout participe aux affrontements avec la police autour de la fac d’Assas, aux côtés d’autres militants nationalistes, pendant le mouvement étudiant contre la loi Savary. Pour accompagner son activisme, Crevelle lance une revue royaliste, Drapeau blanc , financée par les soutiens du duc d’Anjou.

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Entre temps, après avoir tenté de se rapprocher de l’Œuvre française, qui se méfie de lui, Crevelle a rejoint le Mouvement Nationaliste-Révolutionnaire (MNR) de Malliarakis et en devient le secrétaire général dès janvier 1984. L’époque est propice à l’activisme débridé, et Crevelle participe à différentes actions coups de poing, en particulier contre des militants de la CGT ou du PCF. C’est que Crevelle, déjà, cherche à infiltrer les mouvements sociaux, en créant des structures aux noms « révolutionnaires » ou en s’invitant devant une usine en grève, ce qui n’est pas du goût des syndicalistes qui le refoulent, lui et ses petits copains. Pour ses actions, Crevelle se tourne également vers le mouvement skinhead naissant, au sein duquel il rencontre un certain Serge Ayoub…

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Quand Cervelle s’invente une vie où il est copain avec Action directe…

En 1985, il est exclu du MNR et bascule dans la criminalité : arrêté en 1986 pour des braquages de bureaux de poste et de supermarchés, il est incarcéré à Fleury-Mérogis, où il se targue d’avoir « fréquenté assidument » les frères Halfen du groupe Action Directe. Au delà de l’orthographe malheureuse (il écrit « Halphen », comme le très médiatique juge anti-corruption !) et de la confusion des lieux d’enfermement (Fleury à la place de Fresnes), cette « relation » se résume en réalité à une unique discussion de fenêtre un après-midi à Fresnes (où est détenu à ce moment-là Jean Halfen), avant le transfert dans une autre division de Crevelle, qui n’est pas classé « détenu DPS », contrairement aux militants d’AD. Cela dit, Crevelle n’est pas le premier mytho d’extrême droite à rêver d’une proximité avec Action directe, mais les faits sont têtus…

Ce qu’on peut retenir de cette première période, c’est que tout ce qui caractérise Crevelle aujourd’hui est déjà là dans les années 1980 : l’alliance du solidarisme et du royalisme au niveau des idées, une fascination pour l’action violente et l’extrême gauche, la manie des revues et groupuscules éphémères, une personnalité ingérable qui le fait se faire jeter de partout.

Le fou de la presse

Libéré en décembre 1989, Rodolphe Crevelle se lance ensuite dans le combat politique international de façon assez rocambolesque. Pour ce faire, il fonde Francité, un groupe qui, comme son nom l’indique, vise à défendre les peuples « d’ethnie française » au Québec, en Wallonie ou ailleurs, une position qui s’inscrit parfaitement dans la ligne solidariste. Il réussit à trouver comme caution pour son mouvement Philippe Malaud, ancien ministre de De Gaulle, qu’il nomme président d’honneur, ce qui lui ouvre bien des portes qui seraient restées fermées au militant d’extrême droite radicale qu’est Crevelle.

Comme toujours, il lance une publication, La Lettre de la Grande France , qu’il diffuse en Belgique et dans le Jura : mais c’est d’abord en Andorre, début 1993, au moment du référendum sur sa constitution, que Francité s’agite sur la question de la prédominance de la France. C’est que Crevelle, resté fidèle au milieu royaliste, était devenu entre temps le secrétaire particulier de Sixte-Henri de Bourbon-Parme, représentant du carlisme, mouvement légitimiste espagnol qui revendique le trône pour la branche aînée des Bourbons d’Espagne…

Francité
Quand Cervelle raconte ses propres "exploits"…

Après l’échec des francophiles au référendum, Crevelle revient en France en 1994 et se lance dans son grand projet : lutter pour l’indépendance du Val d’Aoste. L’idée peut sembler complètement ridicule : pourtant, à partir de janvier 1995, et grâce aux mannes financières de Philippe Rossillon, un richissime défenseur de la francité, Crevelle n’hésite pas à déclarer la guerre aux fascistes italiens du MSI et, fort d’une cinquantaine de militants, à mener des opérations « commandos » en territoire italien contre des locaux du parti. La blague prend fin en septembre 1996 quand la police italienne vient arrêter Crevelle et ses copains, considérés comme « terroristes », alors que Crevelle venait tout juste de proclamer l’indépendance du Val d’Aoste… Finalement condamné à six mois d’emprisonnement, Crevelle échappe à la prison, mais c’est en tout cas la fin de l’aventure Francité.

La Semaine de l’Hérault

C’est également la fin de la période activiste de Cervelle, et c’est désormais en tant que mercenaire de l’édition qu’il opère à partir du début des années 2000. Après un bref passage à Oise hebdo (connue pour être un repère de fachos), on le retrouve ainsi comme directeur de publication de toute une série de petits bulletins, généralement locaux : Le grand Lille standard , Le Choc, Le Scoop de la Côte (sur Deauville, où il réside alors), La Semaine de l’Hérault , Sud Journal … Distribuées gratuitement, présentées comme « apolitiques » et jouant à fond la carte du sensationnalisme, ces publications, où l’on retrouve parfois d’autres personnalités d’extrême droite, servent bien entendu à notre anarcho-royaliste à faire avancer discrètement ses idées, bien que, en raison de l’outrance des propos (on ne se refait pas), il ait été plusieurs fois condamné.

sudjournal

Ainsi, un article d’octobre 2006 publié dans Sud Journal sous le pseudo Benoît Seyse, intitulé « Mon voisin est une mosquée » et violemment islamophobe, lui vaut, au vu de son parcours judiciaire et de son multi-récidivisme, une condamnation à trois mois fermes. Absent lors de son jugement, Crevelle avait laissé une lettre au président du tribunal « islamique », tel qu’il le qualifie lui-même… Mais cette débauche éditoriale lui permet surtout de nouer des liens avec les personnalités politiques locales, au service desquels il n’hésite pas à mettre ses torchons à scandale. Car derrière cette passion pour la presse locale se cache en réalité des opérations de déstabilisation politique envers de petits barons locaux, commandités par leurs adversaires qui sauront rendre la pareil le moment venu à Crevelle (on raconte que c’est ainsi qu’il peut se permettre de sortir à quelques milliers d’exemplaires ces feuilles de choux grâce à l’appui d’un baron local de l’Aude, une des terres d’accueils de Crevelle, et qui fait tourner gratuitement les ronéos pour lui !). À Lille, en 2001, son tabloïd avait été mis au service du candidat de Charles Pasqua, Alain Bienvenu : Crevelle, sous le pseudonyme Jimmy Robespierre, y publie des brûlots contre le candidat RPR, qui lui valent d’être retiré des kiosques ; il récidive en Normandie, puis finalement dans l’Hérault, où il roule pour Gérard Mouralis, candidat divers droite de Vias.

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À une manif de soutien à Galinier, de gauche à droite : Patrick Marcou, Richard Roudier, Jacqueline Quilès, Rodolphe Cervelle et Alain Ricard, conseiller municipal de Béziers.

Cependant, Crevelle n’oublie pas pour autant ses petits camarades d’extrême droite : en 2010, on le retrouve au sein du comité de défense de René Galinier [1], amenant avec lui des personnalités comme le Prince Sixte Henri de Bourbon-Parme (qui devient le président du groupe de parrainage) ou Elie Aboud, député UMP de l’Hérault, qui est allé rencontrer René Galinier en prison, pour le plus grand plaisir de Richard Roudier, porte-parole du comité.

Crevelle aujourd’hui

Ces différents services rendus vont lui permettre de mener à bien des projets éditoriaux plus personnels. Ainsi, en mars 2006, il lance un magazine, Transeurope , sur les particularismes régionaux européens, qui reste sans lendemain. Il faut donc attendre le Lys Noir , dont le premier numéro date de décembre 2011, pour que Crevelle réussisse à mener un projet un peu pérenne (la revue existe toujours aujourd’hui). On peut dire que c’est un peu l’œuvre de sa vie, à tous les sens du terme.

D’abord, parce qu’il y expose sa "pensée" politique, à savoir l’anarcho-royalisme, qu’il définit ainsi dans une interview au site d’extrême droite Nouvelles de France : « Notre doctrine, une sorte de royalisme libertaire, préconise l’instauration de « cantons-républiques » quasi souverains, à démocratie directe, et peuplés d’environ 35 000 habitants (…). C’est une doctrine en soi qui s’appelle ainsi par pure volonté d’être immédiatement illustrée et comprise, tout en provoquant l’intérêt des contradictions apparentes…  » Comprend qui veut !

Le Lys Noir

Ensuite, parce qu’on y retrouve toutes ses marottes et toutes ses contradictions. Dès le n° 1 du Lys Noir , le ton est donné, puisqu’il y fait le grand écart idéologique entre les Cellules de feu du mouvement anarchiste grec (auquel il consacre la couverture et une bonne partie du journal), et son fantomatique Mouvement du 6 Mai (M6M, énième coquille vide de Crevelle) dont il publie le programme sous forme de cahier central et qui appelle à voter pour Marine Le Pen pour la présidentielle de 2012… Ce qui ne l’empêche pas quelques numéros plus tard de se prononcer pour Philippe de Villiers. Les numéros suivants gardent cette ligne politique qu’il appelle « l’arc souverainiste » mais qu’on peut résumer à « un grand n’importe quoi », avec toutefois une constante sur certains de ses thèmes de prédilection : on pense notamment à son « trip » sur l’Andorre indépendante (et du Pas-de-la-Case, tant qu’à y être) déjà fantasmé dans les années 1990, et dont bien entendu personne ne veut entendre parler là-bas, trop heureux qu’ils sont de bénéficier de la manne financière et touristique à la fois de la France et de l’Espagne !

Bougnouland
Avant Pazoc, le racisme de Cervelle était, disons, plus "décontracté"…

Enfin, parce que Crevelle y revient en détail sur sa propre histoire, comme par exemple la pantalonnade du Val d’Aoste précédemment évoquée, à laquelle il consacre plusieurs articles, parlant de lui à la troisième personne, et se mettant en scène comme s’il était l’ennemi public n°1, publiant au passage quelques photos de la presse italienne de l’époque.

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marre-des-radars

Pour pouvoir continuer à imprimer son torchon, Crevelle accumule les barbouzeries politiques. Ainsi, aux législatives de 2012, il se met au service du député UMP sortant Elie Aboud, déjà évoqué à précédemment, par ailleurs ancien phalangiste libanais. Rappel des faits, tels que présentés par le Collectif Citoyen Biterrois pour le Respect de la Démocratie : une obscure Union Républicaine Populaire (URP) présente dans la 6eme circonscription de l’Hérault deux candidats (!), dont l’un est André Troise, un ancien de l’OAS, pour piquer des voix au candidat FN et faciliter la réélection d’Aboud. Cette URP est dirigée par Jean-Louis Soulié, précédemment condamné pour exercice illégal du métier de banquier, à l’époque en faveur de Front national, qui va de ce fait le mettre à la porte. Depuis, Soulié ne rêve que d’une chose, prendre sa revanche… Et Crevelle, dans tout ça ? Soulié lui demande de l’aider à profiter de la campagne audiovisuelle, ainsi qu’au financement public de son parti. Crevelle accepte, et met au service de l’URP le Mouvement Anti-Radar (MAR) qu’il vient de créer et qui propose de supprimer tous les radars de France, ainsi que, tant qu’à faire, toutes les lois anti-tabac et anti-alcool. Le slogan du MAR est d’ailleurs : « À mort les radars et vive la clope au bar ! ». Notons qu’au sein du mouvement anti-radar (MAR), on retrouve la propre mère de Crevelle, Monique, qui se présente aux législatives de juin 2012 sous cette étiquette dans la troisième circonscription de la Haute-Garonne et obtient… 24 voix, soit 0,05% des suffrages !

Revue de l’Arsenal

Si le  Lys Noir est sa publication la plus personnelle, son véritable « coup médiatique » reste la publication de la Revue de l’Arsenal dans laquelle notre Crevelle, lui même exempté du service militaire dans sa jeunesse, en appelle aux généraux de l’armée française pour faire un coup d’État. Alors que les « Manifs pour Tous (MPT) », hostiles au mariage gay, battent régulièrement le pavé, le site antifasciste REFLEXes avait révélé dès janvier 2013 la présence de l’ex-général Bruno Dary parmi les conseillers du comité de pilotage de la MPT et la présence du frère du général Puga encore en fonction, l’abbé Denis Puga, un très proche de Civitas puisque officiant à St-Nicolas du Chardonnet aux côtés de l’Abbé Beauvais. Il n’en faut pas plus à Crevelle, deux mois plus tard, pour reprendre l’information dans le Lys Noir , avant d’en faire le gros titre d’une nouvelle publication, la Revue de l’Arsenal , qui se revendique du Printemps français, dans laquelle il présente des officiers catholiques comme l’avant-garde du combat contre le « cabinet franc-maçon » du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Il incite ainsi différents gradés, dont Dary et Puga, à fomenter un coup d’État sans violence, dans le style de la Révolution des Œillets au Portugal, à la différence près que le régime défendu par Crevelle à la suite du putsch n’aurait rien à voir avec la démocratie… Les gradés en service étant tenus au devoir de réserve, Crevelle ne risquait pas d’être contredit, et différents médias reprennent ainsi sans recul la vraie-fausse info (puisque ce n’est pour l’essentiel qu’une extrapolation de Crevelle sur les infos de REFLEXes), provoquant des remous au sein même de la Grande Muette. Crevelle aura, pour une fois, bien réussi son coup : seuls deux autres numéros de l’Arsenal suivront, mais l’objectif a été atteint.

AFU

À la rentrée universitaire 2013, Crevelle continue à surfer sur l’actualité du moment, avec un tout aussi éphémère hebdomadaire de seize pages intitulé Action française universitaire (jouant délibérément la confusion avec l’Action française étudiante), tout en provocation et opportunisme (on est quelques mois après le meurtre du jeune antifasciste Clément Méric et l’agression de deux étudiantes syndicalistes de l’Unef), et qui pose cette question brûlante : « Faut-il envisager de tuer tous les gauchistes ? ». L’affaire fait nettement moins de bruit, mais s’inscrit dans la même logique. Crevelle, qui se jette sur le moindre mouvement de contestation, lance peu de temps après, à l’automne 2013, Les Bonnets rouges, pour son copain Roudier : déjà évoqué sur notre site, nous n’en dirons pas plus, sinon que, comme c’est l’habitude avec les publications de Crevelle, le titre disparaît quelques semaines après sa naissance…

Comme on peut le voir, Paris Zone de Combat , le nouveau délire de Crevelle, non seulement ne sort pas de nulle part, mais est une sorte de Lys Noir à l’envers : au lieu de s’adresser aux nationalistes pour les sensibiliser à ce qui pourrait, dans son esprit malade, les rapprocher de la gauche radicale, Crevelle tente de séduire les « totos » en leur proposant d’abandonner leurs préjugés sur « les fafs », en reprenant, parfois un peu maladroitement, les mots d’ordre ou les visuels de l’extrême gauche, et en cherchant à s’appuyer sur tout ce qui pourrait servir de passerelle : les positions anti-techs et réacs de Pièce et Main d’Œuvre, l’anti-antifascisme du bordiguisme, ou encore le principe du « facho utile » associé au « black bloc » (une invention à lui…).

BlackBloc_fafs

Ce confusionnisme volontaire, on le retrouvait déjà dans le Lys Noir , mais l’animal se fait ici plus sournois, puisqu’il prétend dans Pazoc n’avoir rien à voir avec l’extrême droite. Il est vrai que dans une interview au site Le Bastion, en juin 2013, Crevelle parlait de l’extrême droite comme d’un milieu « où le geek abruti nazi complotiste fait désormais les gros bataillons », et à ceux qui lui reprocheraient d’être un adepte du grand écart  : « N os compromis ne sont jamais sincères, ce sont toujours de purs mensonges. » Voilà prévenus ses amis natios sur la sincérité du bonhomme !

Enfin, pour conclure, dans Pazoc , Crevelle proclame que « la nécessité révolutionnaire impose de distinguer les ennemis ». Et bien qu’il le sache en effet : lui et ses petits « kamarades » nationalistes non seulement ne seront jamais, ni de près ni de loin, associés aux luttes d’émancipation sociale, mais seront toujours combattus par toutes celles et tous ceux qui croient encore dans la possibilité d’une vie commune basée sur la solidarité, la liberté et la justice.
La Horde

Notes

[1Ce septuagénaire de Nissan-lez-Ensérune (Hérault) avait blessé deux jeunes Roms qui s’étaient introduites chez lui par effraction ; Galinier avait à la suite de cela été arrêté puis incarcéré préventivement pendant deux mois. L’extrême droite locale s’était emparée de l’affaire pour en faire un martyr de l’autodéfense.