Décoloniser mon esprit : passer de la différence à la singularité

Lu sur le site Question de classe(s) :

anticolonial

L’héritage du colonialisme est avant tout ce qui monopolise, occupe et exploite… nos propres esprits. La décolonisation mentale chez le colonisateur, est un processus autrement plus lent et compliqué que celui de la décolonisation historique : elle ne peut pas se faire sans nous.

la ruse du colonialisme est d’être toujours en jeu là et quand on on n’y croit plus. L’esprit colonial est présent dans cette évidence du crédit que nous portons aux versions policières et institutionnelles, dans notre foi dans la parole de l’adulte plutôt que de l’enfant, dans cette tendance à dénier toute once de vérité dans le propos du « jeune des cités ».

Fanon disait que la barbarie existait avant tout dans la facilité que nous avons de croire en la barbarie (des autres). Nous regardons le spectacle du monde et de la société et nous ne pouvons qu’adhérer malgré nous à toute cette pseudo barbarie qu’on nous met sous les yeux.

Les jeunes des cité ? Barbares et ignorants, comme les rroms sans doute et leur propension à vivre en bidonvilles et à y mettre leurs enfants. Comme sont barbares ces peuples lointains qu’on ne comprend pas et qui se battent contre toute évidence contre ce qui est beau et bon : la démocratie, la science, la culture et l’occident.

C’est dans ce recoins de nos esprits que nous n’avons pas choisis, pas bâtis, que nous découvrons que nous sommes nous mêmes « occupés », colonisés, pensés plutôt que penseurs, objets plutôt qu’auteurs.
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